L’alliance verte et les locales: Le MSP se taille la part du lion

L’ALLIANCE VERTE ET LES LOCALES

Le MSP se taille la part du lion

Par Mohamed BOUFATAH, L’Expression, 14 Octobre 2012

Le MSP, chef de file de la coalition, a présenté environ 300 listes communales en soloLe MSP, chef de file de la coalition, a présenté environ 300 listes communales en solo

Le triumvirat de l’AAV s’apprête à affronter les échéances locales du 29 novembre prochain, tantôt en concurrent tantôt en partenaire. Cela s’apparente à un véritable imbroglio.

Ni la parité, ni la transparence, encore moins la moindre logique ne préside au procédé adopté en prévision de ces joutes locales. Par-dessus tout, il est relevé que «la commission nationale de l’Alliance va se réunir prochainement pour choisir la méthode à adopter lors de la campagne électorale», dixit Hamlaoui Akouchi qui s’exprimait, hier, à l’occasion de son allocution hebdomadaire. L’arrangement plutôt anarchique fait au gré du plus fort, semble être érigé en stratégie électorale.
Le MSP, chef de file de la coalition, a présenté environ 300 listes communales en solo, selon un cadre de ce parti. Il sera également présent, à titre individuel, au niveau de 2 à 3 wilayas, dira le même responsable qui note que les rapports sommaires parvenus des différentes localités ne sont pas encore épluchés.
Quant au parti de Akouchi, il entre seul au nom de sa formation dans 30 communes tandis qu’il se présente sous le sigle d’El Islah dans la seule wilaya de Djelfa et en partenariat avec Ennahda au niveau des 3 wilayas d’El Bayadh, Naâma et Annaba et enfin il partage la liste APW avec le MSP à Biskra.
Sur un autre plan, il est constaté que le MSP s’est taillé la part du lion en ce qui concerne la répartition des listes de candidatures. Il pilote, à lui seul, plus de 25 listes sur les 47 de l’AAV alors que ses deux partenaires se sont partagés équitablement le reste des wilayas, soit 10 pour chacun. Les deux partenaires du MSP se retrouvent doublement pénalisés puisque réduits aux simples appuis «squelettiques». La majorité des listes de wilayas et agglomérations importantes comme Alger, Constantine, Oran… seront drivées par le MSP, révèle-t-on encore.
Dans plusieurs communes et wilayas importantes, El-Islah et Ennahda vont se contenter du rôle de simple soutien aux listes de l’AAV qui sont en réalité sous le patronage du MSP qui a imposé son hégémonie aux deux autres partis.
Ceci d’une part, de l’autre, pressentant le revers des scores qui les attendent au bout de la prochaine compétition, les partis islamistes s’affichant comme prolongement de la confrérie égyptienne ou autres catégories, adoptent une position biscornue.
Ils affirment qu’ils prennent part aux élections juste pour faire la propagande à leur discours fait d’«invocation» passive de la propagation du printemps arabe sur l’Algérie.
Tout en décidant d’y participer, ils ne ratent jamais l’occasion de réitérer l’«absence avérée de transparence et de garanties suffisantes caractérisant les opérations des élections locales».
Par ailleurs, le communiqué de l’Alliance nous apprend que l’AAV ne sera présente que dans 712 municipalités sur 1 541, soit 46%, tandis qu’ elle a pu confectionner des listes pour 47 APW sur 48. Sans toutefois, révéler l’identité ou l’appartenance des auteurs, Akouchi a indiqué, hier, que «les militants d’El Islah ont fait l’objet d’agression à l’arme blanche à l’intérieur de leur bureau à Chéraga sur les hauteurs d’Alger».
Les personnes qui ont mené ces représailles «ont même lacéré et piétiné l’emblème national», selon Hamlaoui Akouchi. Citant des cas au niveau des communes d’Ouled Haddadj à Boumerdès, Salah Bey à Sétif et une autre commune à Annaba, le secrétaire général d’El Islah indique que les partis étaient victimes d’interprétations erronées de l’administration. Laquelle, selon lui, a rejeté les listes présentées au nom d’El Islah et au nom d’une coalition de son parti avec Ennahda, sous prétexte que le MSP, ou l’AAV, a déjà présenté des listes. Pour rappel, délaissés par leurs bailleurs de fonds, leurs cadres et députés, les partis islamistes tentent de se serrer les coudes. Mais parviendront-t-ils à éviter leur déconfiture?