Le long week-end des partis

LÉGISLATIVES

Le long week-end des partis

Le Soir d’Algérie, 18 février 2012

CONSEIL NATIONAL

Le RCD formalise sa décision de boycott

Cheminement logique. Le conseil national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), réuni hier à Alger, en session ordinaire, a tranché pour la non-participation du parti au scrutin législatif du 10 mai prochain. La résolution a été prise à l’unanimité des membres du conseil national moins deux voix.
Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – Le RCD, qui ne faisait pas mystère de son appréhension quant à la transparence des élections législatives, a tranché donc résolument pour une non-participation. Non sans raisons objectives, au demeurant. Le pouvoir, duquel le parti a exigé un minimum de garanties, est resté sourd notamment aux doléances que sont l’observation internationale massive et de qualité et le nettoyage du fichier électoral par une commission composée de personnalité nationales indépendantes et intègres. De plus, le parti s’est déclaré intimement convaincu que les jeux sont déjà faits et que les quotas ont été négocié et attribués. Ce que Saïd Sadi, le président du parti, n’a pas manqué de souligner dans sa déclaration d’ouverture des travaux du conseil national. «Les participants au vote du 10 mai ont tous négocié leur quota», a-t-il affirmé. «Ils nous est réservé 4 sièges», devait, en sus, confier Saïd Sadi aux membres du conseil national. Outre cette politique des quotas que le parti n’a de cesse de dénoncer, Saïd Sadi a considéré que la participation aux législatives prochaines équivaut «à renier ses engagements et se rendre complice d’un désastre que nous avons toujours combattu ». Le président du RCD, qui n’est jamais à court de formules appropriées, dira aussi que le scrutin législatif prochain procède du proxénétisme politique. «La vulgarité avec laquelle a été menée l’action publique ces derniers mois ne laisse pas beaucoup de choix à celles et ceux qui ont un minimum de bon sens. La prochaine Assemblée sera recrutée sur le mode du proxénétisme et aura une mission de prostitution politique», a-t-il souligné, ajoutant que «composée pour l’essentiel de petits délinquants pris la main dans le sac, cette assemblée aura pour fonction d’occuper le trottoir parlementaire en attendant que, derrière les rideaux, les maquereaux réorganisent leurs réseaux à travers une succession particulièrement laborieuse». Plus explicitement, le RCD a la conviction faite que le mandat de l’Assemblée qui émanera du scrutin du 10 mai prochain sera de courte durée, qu’elle durera le temps que soit trouvé le consensus autour de la succession de Bouteflika. «C’est une assemblée qui n’ira pas à son terme», a soutenu Saïd Sadi.
Le chantage par l’islamisme est inopérant
S’il y a un reproche qu’on ne peut pas faire au RCD, c’est bien son affinité avec l’islamisme. Aussi on ne peut pas l’accuser de sympathie quelconque envers l’islamisme lorsqu’il dit qu’une victoire des islamistes à la régulière ne lui pose pas particulièrement problème, pour peu qu’ils ne tentent pas d’imposer leur loi pour l’éternité. Aussi récuse-t-il le chantage par l’islamisme, œuvre du DRS, a affirmé Saïd Sadi. «A côté du brouillage stratégique, le DRS use d’un autre stratagème pour justifier le statu quo : la menace islamiste. Nous avons suffisamment débattu ici de la grossièreté de ce chantage pour ne pas nous étaler davantage là-dessus. Je me rappelle encore de ce que j’ai déclaré sur les ondes de la Chaîne III le soir même des élections législatives de 1991 : “s’il se confirme que ces résultats sont fidèles au vote des Algériens, il faudra le respecter.” mais dès que les menaces ont été proférées contre ceux et celles qui n’adhéraient pas aux thèses des gagnants, il fallait se mobiliser contre l’abus. Aujourd’hui encore, il faut rester sur la même position. En tout état de cause, ce n’est pas aux services qui ont livré l’école, les mosquées et les médias à l’extrémisme qu’il revient de nous faire la leçon contre un péril qu’ils ont semé et qu’ils continuent de manipuler avec cynisme et irresponsabilité. » Pour le RCD, le pouvoir s’accommodera bien de l’intégrisme et non de la démocratie. «L’islamisme est au pouvoir depuis longtemps», a soutenu Saïd Sadi qui a clamé en outre «nous sommes inintégrables dans le logiciel des services algériens». Le président du RCD a noté également une campagne qui vise à manipuler l’opinion, en tentant de faire accroire que «tous les partis se valent». Une campagne qu’il a dénoncée en rétorquant que «non, tous les dirigeants n’ont pas le même parcours, ni les mêmes pratiques». Mais en dépit de tout, le parti de Saïd Sadi sait demeurer optimiste. Pour son président, la révolution adviendra en Algérie, plus tôt que certains l’imaginent.
S. A. I.


CONGRÈS CONSTITUTIF DE L’UDR

Quand Benyounès se fait le rassembleur des républicains

Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la République a tenu, ce vendredi, à l’occasion du congrès constitutif du parti, le second après celui d’il y a huit ans, un discours offensif qui ne laisse point de place à l’ambiguïté quant à l’action qu’il compte lui imprimer.

M. Kebci – Alger (Le Soir) – Manière pour Amara Benyounès de justifier au mieux le bienfondé de la démarche de la mise sur pied d’une nouvelle entité politique qui ne devait surtout pas être de plus, encore moins de trop à un paysage politique qui, à ses yeux, manque de lisibilité, tiendra-t-il à préciser d’emblée. C’est fort de cette conviction aux côtés d’une autre, celle de l’inefficacité d’un soutien inconditionnel au pouvoir ou le confinement dans une opposition systématique que l’ancien ministre de la Santé puis des Travaux publics sous la bannière du RCD dit tirer la ligne de conduite qu’il compte imprimer à son nouveau-né dont les positionnements, tiendra-t-il à souligner, seront dictés par ses principes et fondements et l’intérêt du pays avec comme objectif l’exercice du pouvoir à conquérir par les urnes. Une démarche dont le succès est assujetti, dirat- il, au rassemblement le plus large possible des forces patriotiques et républiques. Par là, Benyounès ne tient-il pas à se démarquer de ceux, qui, dira-t-il, font des constats enjolivés mais faux et de ceux qui tracent constamment un tableau noir, sans nuance et sans le moindre souci de vérité. Comment ? Par l’adoption, précisera-t-il, d’un discours de vérité qui tienne compte de l’expérience douloureuse de ces 20 dernières années marquées par la manipulation de la religion à des fins de pouvoir avec le drame qui en a découlé. C’est fort de ce constat que l’UDR fait sien le credo : la démocratie est la solution. C’est sur la base de ces convictions que Benyounès n’a pas raté, encore une fois, l’occasion de dénoncer l’action gouvernementale en matière économique, affirmant que «l’on ne peut réussir une économie de marché avec des socialistes ». Il faut, dira-t-il, «un courage politique avec une vision économique claire quant à l’option à imprimer à notre économie ». Pour Benyounès, «l’économie de marché suppose un secteur privé fort et non l’inverse avec un pavillon public hégémonique qui gère, ironisera- t-il, jusqu’aux stations-services et autres hôtels». Et à l’orateur de mettre le doigt sur les dangers du phénomène du trabendo qui, en sus de ses graves répercussions économiques avec cette effarante évasion fiscale et parafiscale, présente un danger beaucoup plus pernicieux d’ordre politique. Pour Benyounès, la quasi-majorité des tenants de ce marché «se recrute dans le milieu intégriste islamiste» qui, avertira-t-il, «si des mesures ne sont pas prises en urgence, aura demain à faire usage des sommes colossales qu’ils auront amassées pour des objectifs purement politiques». Ceci au moment où des patriotes et des gardes communaux, sont, dira-t-il, «interdits de manifestations et perçoivent de minables mensualités ». Et au promoteur de l’UDR de ne rien renier de ses engagements précédents en réaffirmant son appui à l’interruption du processus électoral de 1991, dénonçant au passage le retour épisodique du fameux «qui-tue-qui ?». Il interpellera, fort à propos, le président de la République sur l’atteinte portée tout récemment à l’un des symboles de la République, l’hymne national, par des islamistes dont certains notoirement et tristement connus pour leur responsabilité avérée dans la tragédie qu’a connue le pays. L’occasion pour Benyounès de souligner l’importance du scrutin législatif du printemps prochain, mettant le doigt sur le danger d’une forte abstention qui, selon lui, «ne profitera qu’aux islamistes qui auront, ainsi, obtenu en 2012 ce qu’ils n’ont pu avoir en 1999 et au summum de leur apogée ». Et pour limiter de la hantise de la fraude, même s’il dit prendre acte des dernières mesures prises par le président de la République, Benyounès a réitéré son plaidoyer pour «une coordination transpartisane à même d’optimaliser, à ses yeux, le processus de surveillance dont rares sont les partis capables d’assurer en solo».
L’UDR se mue en Mouvement populaire algérien
A la fin de son allocution tenue devant près de 1 300 congressistes venus des 48 wilayas du pays et même de l’émigration et un panel d’invités dont Abderrahmane Belayat, Mohamed Saïd, Azedine Mihoubi, Abdelaziz Rahabi, Saïd Hilmi, Ahmed Rachedi, Saïda Benhabilès et autres, Amara Benyounès a proposé le changement de la dénomination du parti qui, désormais, s’appellera le Mouvement populaire algérien. Pour Malik Lachi, membre du secrétariat sortant du parti, cette appellation est loin d’être fortuite puisque, dira-t-il, elle est mûrement réfléchie. Elle a une double motivation, celle de tourner définitivement la page des 8 ans de démêlés avec l’administration qui a, selon lui, injustement refusé l’agrément, et celle de doter le parti d’un nom qui «traduise au mieux notre conception de l’action politique». «Mouvement parce que nous nous inscrivons dans une démarche dynamique et rassembleuse, populaire parce que nous considérons qu’aucun projet ne peut susciter l’adhésion et aboutir sans réel ancrage populaire et ceux qui le portent, algérien parce que nous situons l’Algérie et ses intérêts au-dessus de tout et que notre action se fera au bénéfice de tous les Algériens et avec leur participation», expliquera, enfin, Malik Lachi.
M. K.


RÉUNION DES CADRES DU PARTI DES TRAVAILLEURS

La question électorale sera tranchée aujourd’hui

Le Parti des travailleurs (PT) a entamé sa dernière ligne droite avant les législatives de mai prochain. Hier, une réunion des cadres du parti était l’occasion pour la secrétaire générale, Mme Louisa Hanoune, d’expliquer la position de son parti sur les questions de l’heure. La question électorale sera, quant à elle, débattue aujourd’hui.

Abder Bettache – Alger (Le Soir) – Les questions internationales ont dominé l’intervention de la secrétaire générale du Parti des travailleurs à l’ouverture des travaux des cadres de son parti qui se tiendront, durant trois jours, au centre de la Mutuelle des travaux publics de Zéralda. En effet, Mme Hanoune a réitéré pour la énième fois la position de son parti sur la question de «la création de l’Union du Maghreb arabe», de «l’adhésion de l’Algérie à l’OMC» ou encore le plaidoyer pour «l’annulation de l’accord d’association avec l’Union européenne». Mme Louisa Hanoune a également commenté l’actualité nationale, en rappelant l’urgence de «renforcer les municipalités en moyens de base pour faire face à des situations d’urgence, comme ce fut le cas lors des dernières intempéries», ou encore «du soutien de l’Etat aux entreprises productrices de gaz et d’électricité.» Il n’en demeure pas moins que pour Louisa Hanoune «c’est la question politique qui déterminera les choix économiques et sociaux». C’est dans ce cadre qu’il est important de noter que la question des prochaines élections sera débattue aujourd’hui en plénière avec les cadres du parti présents à cette conférence. Cela dit, chez le Parti des travailleurs, on se prépare d’ores et déjà pour la bataille électorale du 10 mai prochain. Un rendez-vous que sa secrétaire générale qualifie de «crucial et pour lequel elle a donné instruction pour une mobilisation sans faille». «En attendant, toutes les structures du parti sont appelées à se mobiliser pour le lancement d’une opération de collecte de fonds pour le financement de la campagne», nous a confié un responsable de ce parti. Pour les responsables du Parti des travailleurs, les prochaines législatives seront «décisives » pour le pays, qui traverse une étape cruciale, compte tenu des développements internationaux, y compris «la crise actuelle du capitalisme». Mme Hanoune a souligné que «les développements internationaux et la crise actuelle du capitalisme auront, sans aucun doute, des retombées sur tous les pays, y compris l’Algérie». Elle a appelé «à se préparer pour faire face à ces changements ». La SG du PT a insisté sur l’impératif de «débattre des prochaines législatives, à la lumière du contexte politique international actuel». Selon elle, «les prochaines législatives constitueront une épreuve politique», compte tenu de la constante effervescence du front social, en réaction aux manœuvres politiciennes. Mme Hanoune a souligné la nécessité de «maîtriser la situation».
A. B.


CONVENTION NATIONALE

Le FFS maintient le suspense

Le FFS maintient le suspense – faux ou vrai — au sujet de sa participation aux législatives. Son conseil national tranchera en fonction du «temps politique», en assumant «les contradictions» et en mesurant les conséquences qu’induira l’option de la participation ou celle du boycott.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Comme l’avait déjà précisé le parti d’Aït Ahmed, la convention nationale a été plus symbolique que décisive. L’assistance a dû lire entre les lignes du discours de Ali Laskri pour tenter de connaître la tendance qui s’est dégagée après des semaines de débats. Le premier secrétaire reconnaissait, hier, toute la difficulté du débat du fait que «la position traditionnelle du FFS concernant cette échéance semblait inscrite dans le marbre et que toute remise en question relevait du tabou». Laskri, déroulant les arguments pouvant plaider en faveur de la participation, estimait, hier, qu’«il n’est pas trop tard pour qu’elles constituent une voie possible pour initier le changement démocratique et, à terme, un mécanisme constitutionnel plus transparent, plus prévisible, donc plus rassurant. Un mécanisme qui replacerait la souveraineté populaire au cœur de la légitimé politique. Il est encore possible qu’elles permettent l’élection d’un Parlement représentatif où un début de pratique de séparation des pouvoirs serait envisageable et où la responsabilité politique aurait droit de cité». Et d’avertir qu’«une éventuelle participation à ces élections n’implique en aucun cas un consensus sur les règles du jeu politique tel qu’il se joue actuellement. Elle n’impliquerait pas non plus que les autorités aient donné suffisamment de garanties quant aux libertés et encore moins à une possibilité réelle d’alternance». Faut-il comprendre pour autant que l’option de la participation est majoritaire au sein du FFS ? La réponse de Laskri est nuancée. La décision n’est pas encore arrêtée. Nous aurons à le faire bientôt. Pour les uns, cette décision paraîtra peutêtre provocante, hasardeuse, à courte vue, voire contraire au but recherché. Pour les autres, elle pourrait se justifier par un raisonnement stratégique correct, même s’il est paradoxal » et d’ajouter que cette décision ne sera pas sans risque car «le risque d’échec est réel». Le FFS, aux dires de son premier responsable, serait à la croisée des chemins. Le débat qui avait été lancé à l’intérieur des structures mais également avec les sympathisants et la société civile avait permis de faire la lumière sur les deux tendances qui se tiraillaient à l’intérieur du parti. Le rapport de synthèse de ces débats fait, en effet, ressortir les arguments des deux camps. Les adeptes du boycott considèrent que participer «reviendrait à cautionner le régime et ses fausses réformes, rompre avec la grande majorité des Algériens qui aspirent à un changement de système, accepter d’entrer en compétition dans un scrutin joué d’avance, et ne permet pas, étant minoritaire dans un Parlement, de faire valoir nos principes et nos valeurs». Ceux qui plaident pour la participation considèrent, au contraire, que ne pas participer «marginaliserait le parti, entraverait l’accès du parti aux médias, exposerait le parti à des critiques de la part du pouvoir sans pouvoir y répondre, laisserait le champ libre à la coalition entre les partis du système et les partis islamistes et ferait reporter des voix du FFS sur les autres partis». Le rapport de synthèse évoque «un moindre mal» que le FFS devra choisir. Ses rédacteurs donnent déjà le ton car, écrivent-ils, «pour préserver notre pureté idéologique, nous pourrions refuser de nous associer à un jeu électoral que d’aucuns considèrent comme joué d’avance. Mais c’est oublier que la stratégie politique qui nous a toujours guidés dans le passé a toujours tenu compte du rapport de force dans le pays et dans le monde». Il ne reste plus qu’à savoir dans quel sens ces rapports penchent-ils en ce moment…
N. I.


CONGRÈS DU FRONT DU CHANGEMENT

Menasra courtise l’électorat du FIS

7 000 congressistes. El Kaâ el baydhayia (la Coupole du complexe omnisports Mohamed-Boudiaf d’Alger) était pleine comme un œuf, hier, à l’ouverture du congrès constitutif du Front du changement d’Abdelmadjid Menasra. Des militants de toutes les tendances islamistes ayant intégré les rangs de ce nouveau parti, des repentis et des invités représentant des organisations affiliées à la nébuleuse internationale Djamaâ el ikhouane el mouslimin (Mouvement des frères musulmans).

Lyas Hallas – Alger (Le Soir) – A la tête d’une dissidence au sein du parti de feu Cheikh Nahnah depuis quatre ans – il fut chassé du 4e congrès du MSP par les partisans de Bouguerra Soltani de cette même coupole en avril 2008 –, Abdelmadjid Menasra aurait pris sa revanche. «Passé le cauchemar ! Nous sommes revenus dans cette salle. Nous sommes revenus pour rétablir la ligne de Cheikh Nahnah et tourner une page sombre de l’histoire de son mouvement», a-t-il asséné, les larmes aux yeux. Des larmes qui lui ont valu une ovation aux cris : «Ya Nahnah irtah, el djabha hia el miftah (dors tranquille Nahnah, le Front est la clé du triomphe.» En plus du show assuré dès l’ouverture de la salle aux congressistes par une troupe de mounchidine (chœur) et la prière du vendredi faite à l’intérieur de la Coupole juste après les allocutions d’ouverture des travaux du congrès, dans son discours prononcé à l’occasion, l’ancien ministre du gouvernement de coalition a fait en sorte de susciter les émotions de l’assistance. Il a assumé publiquement les repentis qui rejoignent son parti «C’est que, insiste-t-il, l’Etat doit réhabiliter tous ceux qui ont déposé les armes et sont revenus à la raison et à la modération.» Ainsi, son énoncé sur la question des droits de l’homme, septième point du projet politique du parti soumis au vote par le congrès, est explicite : «Nous devons parachever le processus de réconciliation nationale et entamer une nouvelle ère faite de tolérance, sans rancune ni conflit ou exclusion. Nous, nous valorisons les efforts de l’Armée nationale populaire dans sa lutte contre le terrorisme, les efforts de tous ceux qui ont appelé à la concorde civile et à leur tête El Hachemi Sahnouni (membre fondateur du FIS dessous, ndlr) qui est avec nous aujourd’hui, lequel était parmi les premiers ayant appelé à arrêter l’effusion du sang des Algériens et nous valorisons aussi les efforts de tous ceux qui ont répondu à l’appel de la réconciliation nationale et sont revenus à la raison et à la modération.» Autre point saillant de son discours, son message aux islamistes, à ceux, notamment, qui commercialisent l’idée d’aborder les élections législatives à la porte par des listes communes. Lui est plutôt pour une alliance autour d’un projet et non pas pour un deal temporaire : «Notre unité doit être conçue autour d’un projet et non pour les sièges et les postes politiques.» Rares en tout cas sont les leaders politiques qui ont répondu présents à l’invitation de la formation de Menasra pour assister à l’ouverture des travaux du congrès. A l’exception de Fateh Rebiai d’Ennahdha et Djamel Benabdeslam, dissident d’El Islah et actuel président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), les autres formations ont délégué des représentants de second rang, des inconnus sur la scène politique en Algérie. Y étaient également présents Noureddine Benbraham, ancien commissaire général des Scouts musulmans algériens qui a fondé lui aussi un parti politique, un nombre de représentants des missions diplomatiques établies à Alger et des représentants du Mouvement des frères musulmans. Citons, Fethllah Arslan, SG de Djamaa el adl wa el ihsan du Maroc, le Mauritanien Chikhani Ould Dada, vice-président du Rassemblement national pour la réforme et le développement, Azzedine Ahmed Ismaïl du Congrès national soudanais, Adam Ismaïl Hamed du parti islamique érythréen, Cheikh Hamza Mansour, Palestinien naturalisé jordanien représentant du Front du travail islamique, Riyad Ennakib du mouvement Ennahdha de Tunisie, Ahmed Khalifa du Parti islamique irakien.
L. H.