Lamamra : «Nous n’acceptons pas d’ingérence étrangère»

Lamamra : «Nous n’acceptons pas d’ingérence étrangère»

par Mokhtaria Bensaâd, Le Quotidien d’Oran, 13 décembre 2014

A partir d’Oran, à la clôture, jeudi dernier, de la 2ème session du séminaire sur la Paix et la Sécurité, en Afrique, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a tenu à faire une mise au point, aux diplomates de Bruxelles, en déclarant: «nous n’acceptons pas d’ingérence étrangère dans les affaires de l’Algérie de la part d’Etats, de même que nous ne l’acceptons pas de la part d’organisations internationales». Un message très clair adressé à l’Union européenne, après la réunion de Bruxelles, tenue le 8 décembre dernier, que le représentant diplomatique algérien a argumenté par des faits concrets, en soulignant qu’ «avec la Technostructure de Bruxelles, il y a une nouvelle direction qui a été élue. Ils ont un nouveau président du conseil, un nouveau président de la commission donc de nouveaux autres représentants pour les questions de politique étrangère et de sécurité commune. Ainsi, il y a un certain nombre de responsables qui connaissent l’Algérie qui développent leur plan de travail et qui, donc, auront, rapidement à travailler avec notre pays, sur un certain nombre de sujets». Cependant, souligne le ministre des AE, « il y a, maintenant, dans la Technostructure, un niveau inférieur. Et l’occasion m’a été donnée de dire à Bruxelles, au mois de mai, lorsque nous avons tenu une réunion du Conseil d’association de l’Algérie, avec l’Union européenne, qu’il y a parmi ces eurocrates, certains qui se comportent en véritable autocrates. L’Algérie ne passe pas à travers la transparence de l’indifférence. L’Algérie est un grand pays associé à l’UE. L’UE a, énormément d’intérêts en Algérie. Donc, ces intérêts doivent évoluer vers plus d’équilibre. En ce moment, ils sont déséquilibrés au profit de l’Union européenne.

C’est un constat. Et donc, beaucoup de travail doit être fait ». Il a rassuré, d’autre part, qu’avec « les Etats membres, l’Algérie a d’excellentes relations. Le président du Conseil italien, qui est président de l’Union européenne, pour ce semestre, était à Alger, il y a quelques jours, avant la fin de son mandat au 31 décembre. Nous avons des contacts, des consultations, des interactions d’excellente qualité avec les Etats membres ».

L’AFRIQUE DEMANDE 2 SIEGES PERMANENTS AU CONSEIL DE SECURITE

Pour mieux plaider ses causes et défendre ses intérêts, l’Afrique a demandé deux sièges permanents au conseil de Sécurité des Nations unies. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, lors de la conférence de presse, organisée à la clôture du séminaire. « La position de l’Afrique est toujours la même. L’Afrique demande 2 sièges permanents avec toutes les prérogatives qui s’attachent à ces sièges, y compris le droit de veto. C’est la position de principe de l’Afrique. Il y a un processus de négociation qui est lancé, aujourd’hui, aux Nations unies et les chefs d’Etat africains ont mandaté un comité de 10 chefs d’Etat pour étudier la question, le CISEM (Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants) dont l’Algérie est membre. Généralement, la représentation de l’Afrique se fait par deux pays pour chaque région. Nous avons cinq régions. L’Algérie est membre au titre de l’Afrique du Nord. Nos ambassadeurs suivent, quotidiennement, ces négociations». Sur le travail du conseil de Sécurité, le ministre a plaidé pour plus de transparence en déclarant « Nous voulons plus de transparence dans le travail du conseil de Sécurité des Nations unies. Nous voulons qu’il y ait un meilleur équilibre entre le conseil de Sécurité et l’Assemblée générale des Nations unies, l’organe démocratique par excellence. Nous voulons cette implication, toujours plus grande, des régions et des communautés régionales et des organisations régionales telles que l’Union africaine, la Ligue des Etats arabes, le Mouvement des non-Alignés..» Le ministre des AE a enchaîné en soulignant qu’ « il est impératif que la question sahraouie sorte, en 2015, de l’impasse dans laquelle elle se trouve. Dans ce sens, il faut redoubler d’efforts pour atteindre cet objectif». Le chef de la diplomatie algérienne a, en outre, estimé que l’Afrique «n’a pas failli» à ses responsabilités, face à la crise libyenne. La crise de la Libye a été gérée, depuis 2011, d’une manière non conforme à ce qu’avait souhaité l’Union africaine». Le prochain séminaire de haut niveau sur la Paix et la Sécurité, en Afrique, se tiendra, à Oran, en décembre 2015.