Le roi Juan Carlos aujourd’hui à Alger pour une visite de 3 jours

Coopération Algéro-Espagnole

Le roi Juan Carlos aujourd’hui à Alger pour une visite de 3 jours

El Watan, 13 mars 2007

A l’invitation du président Bouteflika, le roi d’Espagne, Juan Carlos 1er, entame aujourd’hui, en compagnie de la reine Sofia, une visite d’Etat en Algérie qui s’étalera jusqu’au 15 mars.

Préparée activement par les deux pays, depuis au moins le mois d’octobre dernier, la venue du roi Juan Carlos en Algérie constitue un moment privilégié dans les relations entre Alger et Madrid. Dans sa réponse à l’invitation du président Bouteflika, le souverain espagnol – qui est connu pour être un ami de l’Algérie – s’est d’ailleurs dit « très honoré » d’avoir été invité par le chef de l’Etat. « J’ai été très honoré de votre lettre du 16 janvier dernier, par laquelle vous avez eu l’amabilité de me faire parvenir une invitation à réaliser une visite d’Etat à votre pays du 13 au 15 mars, invitation que j’accepte avec grand honneur », répond le roi Juan Carlos 1er d’Espagne dans un message au président Bouteflika. « Durant les derniers mois, les réunions de haut niveau se sont intensifiées de façon considérable entre nos respectifs gouvernements, ce qui constitue une preuve de plus des bons moments que traversent nos relations bilatérales », écrit le souverain espagnol. « Je suis convaincu que ce voyage présente une nouvelle occasion de resserrer les liens d’amitié et de coopération qui unissent nos deux pays et qu’il nous permettra de constater personnellement les grands progrès qui se sont produits en Algérie depuis notre dernière visite d’Etat en 1983 », ajoute le roi Juan Carlos 1er. Malgré la qualité des relations algéro-espagnoles, de nombreux observateurs font, toutefois, remarquer que cette seconde visite en Algérie du roi Juan Carlos risque de se dérouler dans une ambiance assez lourde. Cela notamment à cause de l’alignement du gouvernement de Zapatero, concernant le dossier du Sahara occidental, sur la position marocaine. Attitude qui a eu l’effet d’avoir jeté quelque peu un froid entre Alger et Madrid. A ce propos, il n’est pas à écarter que le président Bouteflika évoque avec le roi Juan Carlos la question du Sahara occidental et revienne dans le détail sur le tort causé par la position du royaume d’Espagne au peuple sahraoui. Au sujet de l’agenda de sa visite en Algérie, l’on précise que le souverain espagnol donnera jeudi le coup d’envoi de la 3e édition du festival espagnol d’Oran. Il est prévu aussi qu’il visite le fort de Santa Cruz situé sur les hauteurs d’Oran. Le roi Juan Carlos doit, par ailleurs, se rendre demain à Djanet pour visiter les fresques rupestres répertoriées au patrimoine mondial de l’Unesco.

Z. C.


Visite du Roi juan Carlos à Alger

Des représentants d’une cinquantaine d’entreprises dans la délégation

Par : Meziane Rabhi, Liberté, 13 mars 2007

Le roi d’Espagne, Juan Carlos, effectuera une visite en Algérie à partir d’aujourd’hui, à l’invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a annoncé hier un communiqué de la présidence de la République, avec l’ambition de relancer les relations entre Madrid et Alger. Une cinquantaine d’entreprises conduites par le vice-président de la Confédération espagnole des organisations patronales (CEOE), M. Carlos Perez de Bricio, accompagne la délégation. Parmi elles figurent Repsol YPF, Cepsa, Gas Natural, Iberdrola et Endesa (secteur de l’énergie), OHL, ACS, Acciona et Abengoa (construction, services et ingénierie), la banque Sabadell, CAF et Talgo (transport ferroviaire), Cofares (pharmacie), Telefonica et Indra (télécommunications et technologies de l’information). Un forum d’affaires algéro-espagnol est prévu les 14 et 15 mars en vue de promouvoir les investissements et le partenariat entre les entreprises des deux pays, organisé par l’Institut espagnol du commerce extérieur (Icex) ; un forum durant lequel seront organisés un séminaire technique, des réunions sectorielles et des rencontres entre les opérateurs algériens et espagnols. Les réunions sectorielles porteront sur la coopération en matière d’eau (traitement, gestion, stations de dessalement, services et consulting), les infrastructures (ports, aéroports, routes et voies ferrées), pharmacie, énergie et construction, précise l’Icex. Pour les Espagnols, la coopération avec l’Algérie revêt “un caractère prioritaire”. L’Algérie fait partie d’un groupe réduit de pays (9 pays), pour lesquels le secrétariat d’État au Tourisme et au Commerce a élaboré un plan intégral de développement des marchés. Sur cette liste, figurent aussi le Maroc, la Chine et l’Inde. L’Espagne est le sixième fournisseur de l’Algérie derrière la France, l’Italie, la Chine, l’Allemagne et les États-Unis. Mais il est le troisième client de l’Algérie derrière les États-Unis et l’Italie et devant la France. L’Icex, chargé de promouvoir le commerce extérieur espagnol, a indiqué que ce plan est destiné à renforcer la présence des entreprises espagnoles dans ces pays et à intensifier les échanges commerciaux avec eux. Au-delà de la coopération énergétique, un secteur qui confère à la relation algéro-espagnole une dimension stratégique, (actuellement l’Algérie fournit à l’Espagne plus de 60% de sa consommation de gaz), un certain nombre de projets sont à l’ordre du jour, et dont certains ont déjà été concrétisés. Dominée jusque-là par le pétrole à travers la présence notable de Repsol dont les investissements dépassent un milliard d’euros à Gassi Touil et le Medgaz devant relier dans les prochaines années Béni-Saf à Almeria, la coopération algéro-espagnole semble trouver un nouvel élan avec la concrétisation du partenariat entre Asmidal et Fertiberia. L’accord de partenariat portait sur la création d’un groupe industriel pour la production d’engrais. Il consacre, après une opération de fusion-absorption de deux filiales de production (Fertial d’Annaba et Alzofert d’Arzew), l’ouverture du capital social de ces deux filiales à hauteur de 66% au profit du groupe Villar Mir. Un milliard de dollars d’investissement est prévu pour une période de 4 ans, avec la construction d’ici à 2009 d’une nouvelle usine d’ammoniac à Arzew qui “serait la plus grande au monde”. Avec Medgaz et Fertial à Arzew, il y a également d’autres projets de moindre envergure, mais tout aussi important comme l’usine de dessalement d’eau de mer à Béni-Saf et le projet du tramway à Oran, qui vont être développés par des entreprises espagnoles. Parallèlement, il y a eu le retour de la compagnie aérienne Iberia, un signal positif pour faciliter le mouvement d’affaires entre les deux pays.

M. R.