Alger, plaque tournante des politiques français
RAFFARIN, CHEVÈNEMENT, ALAIN JUPPÉ… ONT PRÉCÉDÉ J.-F. COPÉ
Alger, plaque tournante des politiques français
Par Mohamed TOUATI, L’Expression, 11 juillet 2011
Le secrétaire général de l’UMP est le tout récent invité d’une longue liste pas encore close de ministres et responsables politiques français qui ont foulé récemment le sol algérien.
Qu’est-ce qui fait courir tous ces hommes et ces femmes? Une histoire commune à partager et à écrire sans doute mais pas seulement. Si la mission qui a été confiée par le chef de l’Etat français à Jean-Pierre Raffarin était d’ordre purement économique, les visites des responsables français qui se sont rendus avant et après lui en Algérie ont revêtu un caractère plus politique. «Je me réjouis de la détermination commune à faire de l’emploi la priorité de nos économies…Nous avons fait le tour des différents dossiers et je suis très heureux de voir le soutien du chef de l’Etat à ces dossiers économiques et sociaux tournés vers la première des attentes de l’opinion publique, qui est l’emploi…Nous avons des perspectives de plus de 20.000 emplois et chaque dossier a sa spécificité», avait déclaré à la presse au mois de février 2011 l’ex-premier ministre de Jacques Chirac à l’issue de l’ audience que lui avait accordée le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Faut-il voir dans cette nouvelle démarche imprimée à la coopération bilatérale entre les deux pays une embellie des relations franco-algériennes? Aucun responsable français n’a en effet échappé à l’incontournable question de la repentance qui est venue se greffer sur l’affaire du diplomate Hasseni ou celle de l’assassinat des moines de Tibhirine… qui ont envenimé, des mois durant, les relations entre Paris et Alger jusqu’au point de tarir les visites françaises de haut niveau, de part et d’autre des deux rives de la Méditerranée. Une période sur laquelle on veut désormais tirer un trait. «Nous avons reconnu le caractère injuste de la colonisation. Cependant, la France ne s’engage pas dans une attitude de repentance. Cessons de ressasser indéfiniment le passé et projetons-nous vers une construction d’avenir», avait déclaré le chef de la diplomatie française lors de la visite qu’il a effectuée en Algérie le mois dernier tout en soulignant qu’il n’y avait pas entre l’Algérie et la France de dossiers qui fâchent. «Je pense que sur le passé, il faut certainement en parler, mais en ayant toujours à l’esprit qu’il ne faut pas obscurcir l’avenir», a souligné Jean-Pierre Chevènement qui était sur le territoire national quelques jours après lui. «Je pense que la France doit être consciente de ce qui s’est passé et de ce qu’elle a fait en Algérie. Un travail de conscience fait ensemble est beaucoup plus positif que de vouloir accabler son partenaire, a estimé l’ex-ministre de la Défense de François Mitterrand au cours d’une conférence de presse à Alger. La voie au réchauffement entre les deux pays a été ouverte lors de la visite de Michele Alliot Marie qui a été reçue par le chef de l’Etat, en octobre 2010, après les visites déprogrammées de poids lourds (Kouchner…) du gouvernement Sarkozy. «Nos liens ne demandent qu’à se développer», avait déclaré l’ancienne ministre des Affaires étrangères à l’issue d’un long entretien avec le président de la République.. «Les relations entre la France et l’Algérie, se portent bien», a souligné Abdelaziz Bouteflika. La visite de Jean-François Copé, en Algérie qui sera un des piliers sur lesquels reposera la campagne de Nicolas Sarkozy pour sa réelection, confirme l’embellie des relations franco- algériennes. «Je souhaite aussi, à travers ce déplacement, témoigner de mon attachement à l’approfondissement de nos relations bilatérales et contribuer ainsi à la construction du partenariat d’exception qui doit demeurer notre objectif majeur», a confié le secrétaire général de l’UMP dans une interview accordée à TSA.