Ce qui attend l’ambassadeur des Etats-Unis
IL A ÉTÉ ACCRÉDITÉ OFFICIELLEMENT MERCREDI À ALGER
Ce qui attend l’ambassadeur des Etats-Unis
Par Brahim TAKHEROUBT, L’Expression,13 Aout 2011
M.Ensher est fin connaisseur du Monde arabe et musulman pour avoir travaillé en Tunisie, en Syrie et en Afghanistan.
Enfin, les Américains ont un ambassadeur à Alger. Le Président Bouteflika a reçu, mercredi dernier, à Alger le nouvel ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, M.Henry S. Ensher, qui lui a remis ses lettres de créances. Avant d’atterrir à Alger, M.Ensher a eu à représenter son pays en tant qu’ambassadeur en Afghanistan, en Tunisie et en Syrie. Son prédécesseur, David D. Pearce, a été affecté dans le même pays. Avant Pearce, c’était Robert Ford qui avait été accrédité en Syrie. Pour les diplomates américains, il semble donc y avoir un axe dont seule la Maison-Blanche détient le secret: il s’agit du triangle Kaboul-Alger- Damas.
A Alger, l’ambassadeur Henry S. Ensher, fraîchement nommé, aura du pain sur la planche tant les chantiers entamés par ses prédécesseurs sont toujours en cours. A l’exception peut-être du dossier sécuritaire, entamé depuis l’ère George W. Bush et qui semble fonctionner pour le mieux. En tout cas, tous les responsables américains qui se sont succédé à Alger n’ont pas tari d’éloges sur le rôle des services de sécurité algériens dans lutte contre le terrorisme. Reste à savoir comment va évoluer cette coopération à la lumière de la crise libyenne et de la situation au Sahel où sévissent des membres d’Al Qaîda en collusion avec des trafiquants de drogue et de contrebandiers.
A la question sécuritaire est venue se greffer la situation sociale en Afrique du Nord et dans le Monde arabe. L’Algérie qui fait exception en quelque sorte dans ces mouvements arabes, constitue de ce point de vue, un grand chantier pour M.Ensher qui, par ailleurs, est fin connaisseur du Monde arabe. «L’Algérie a un rôle avant-gardiste en Afrique et dans le Monde arabe et les Etats-Unis soutiennent ses efforts», a-t-il déclaré à la presse au sortir de l’audience que lui a accordée le Président.
M.Ensher a souligné les relations traditionnelles d’amitié et de coopération existant entre l’Algérie et les Etats-Unis, non sans rappeler à ce propos le rôle de l’Algérie dans la libération des otages américains à Téhéran ainsi que son «soutien permanent» après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Il reste qu’en termes de politique étrangère, les Américains ont une vision d’ensemble et une série de principes immuables qui orientent les politiques menées par le gouvernement des États-Unis. C’est sous ces orientations que travaillera M. Ensher.
Les lignes directrices ont été tracées par le président Barack Obama le 4 juin 2009, au Caire (Égypte), qui a proposé un nouveau départ pour les États-Unis et le Monde musulman. S’en est suivi le Sommet présidentiel sur l’entrepreneuriat (26 et 27 avril 2010) à Washington auquel ont pris part des entrepreneurs algériens. Le Sommet, qui a réuni environ 250 entrepreneurs originaires d’une cinquantaine de pays, a permis de recenser différents moyens de promouvoir l’entrepreneuriat économique et social et d’établir des réseaux professionnels.
Dans le prolongement du discours prononcé au Caire en juin 2009 par le président Obama, l’Overseas Private Investment Corporation (Opic) a lancé en octobre 2009 un appel à la création de fonds d’investissement gérés par le secteur privé en faveur de la technologie et de l’innovation à l’échelle mondiale. Il y a eu également le Programme d’émissaires scientifiques des États-Unis: des scientifiques américains de premier plan se rendent à l’étranger à la recherche de nouveaux partenariats dans le domaine des sciences et technologies. Les trois premiers émissaires, MM. Ahmed Zewail, Elias Zerhouni et Bruce Alberts, ont parcouru le monde et se sont notamment rendus en Algérie. Cela sans compter les programmes de l’assistance à la démocratie, des jeunes entrepreneurs, de santé, d’éducation et d’environnement et d’autres programmes d’échanges.
Ce sont autant de chantiers lancés en Algérie et qui attendent le nouveau représentant des Etats-Unis à Alger.