Grande commission mixte algéro-mauritanienne

Grande commission mixte algéro-mauritanienne

Coup d’accélérateur à la coopération bilatérale

Par :Abdelkamel K., Liberté, 8 janvier 2008

La signature dimanche soir d’une convention sur le soutien et la protection des investissements par Alger et Nouakchott vient couronner une série d’accords stratégiques à long terme entre les deux pays.

L’Algérie et la Mauritanie sont passées à un très haut niveau de coopération comme en attestent les accords signés, notamment en matière d’énergie, de pêche, d’enseignement supérieur, de formation, de travaux publics et d’infrastructures. La convention sur le soutien et la protection des investissements dans les deux pays, paraphée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, du côté algérien, et le ministre délégué, chargé du Maghreb, M. Mohamed El Hafed Ould Ismaïl, du côté mauritanien, constitue un jalon très important dans la coopération bilatérale, surtout qu’elle intervient à un moment où la Mauritanie traverse une période difficile. En effet, mise à rude épreuve par la menace terroriste, qui a eu comme conséquence désastreuse pour l’économie locale l’annulation du rallye Paris-Dakar, Nouakchott trouve en l’Algérie un sérieux partenaire en mesure de lui apporter une aide substantielle dans divers domaines. Il faut dire aussi que l’Algérie accorde une grande place à la coopération Sud-Sud, comme l’a souligné Abdelkader Messahel, lequel s’est félicité de la signature de cette convention qualifiée de “très importante” pour le partenariat entre les deux pays, car “garantissant une protection aux investisseurs algériens et mauritaniens, auxquels elle permet d’exercer dans de meilleures conditions”. Il a annoncé que “d’autres conventions sur la non double imposition entre les deux pays qui ont déjà fait l’objet d’examen seront conclues dans les mois à venir”. Ceci sans oublier que concernant la facilitation de la circulation des personnes et des marchandises, les deux parties “ont convenu de l’adoption de la convention conclue dans ce cadre en mars 2006 à Nouakchott”, comme l’a souligné le ministre algérien. Revenant sur les résultats des travaux du comité bilatéral, Messahel a indiqué qu’il a été fait référence à plusieurs domaines de coopération, notamment l’énergie, la pêche, l’enseignement supérieur, la formation, les travaux publics et les infrastructures. Dans ce dernier chapitre, il y a lieu de mettre l’accent sur le lancement du projet d’autoroute Tindouf-Choum, dont l’Algérie s’est engagée a réaliser l’étude et qui renforcera les échanges commerciaux et la circulation des personnes entre les deux pays. Outre cela, ce projet, qui ouvre à l’Algérie une porte directe sur l’océan Atlantique, réduit à néant la thèse marocaine arguant qu’elle apportait son soutien aux Sahraouis dans la perspective de s’assurer une telle possibilité. Concernant le volet énergie, l’accord conclu le 30 novembre entre Sonatrach et la compagnie pétrolière mauritanienne en matière de prospection et d’exploration, permet à la compagnie nationale Sonatrach de procéder à l’exploration du pétrole en Mauritanie au niveau de quatre puits. Les “résultats positifs” accomplis en Mauritanie par la société Naftec spécialisée dans la distribution des produits pétroliers et la prochaine résolution des problèmes rencontrés dans ce pays par la compagnie Sonelgaz “grâce aux propositions d’experts spécialisés en la matière”, sont la preuve de la solidité des relations entre les deux pays. Du moment que le secteur de la pêche “reste faible” par rapport aux potentialités des marchés des deux pays et des entreprises algériennes, “notamment celles relevant du secteur privé”, les deux parties ont convenu de “renforcer la coopération dans ce secteur vital”. Il est utile de noter la satisfaction algérienne pour les permis de pêche accordés à l’Algérie et de la coopération enregistrée entre les laboratoires des deux pays.

K. ABDELKAMEL

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