Italie: Renforcer les accords d’amitié

Mohamed Bedjaoui aujourd’hui à Rome

Renforcer les accords d’amitié

Djilali B., Liberté, 19 octobre 2006

Le ministre des Affaires étrangères rencontrera le président italien, M. Carlo Azeglio Ciampi, le président du Conseil italien, M. Romano Prodi, ainsi que son homologue.

Le ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui, se rend aujourd’hui en Italie pour une visite de trois jours suite à l’invitation que lui avait transmise le vice-ministre italien des Affaires étrangères, chargé du Moyen-Orient et de la Méditerranée, M. Ugo Intini, lors de sa visite au mois d’août dernier à Alger. Première étape de son agenda très chargé, la remise du prix Méditerranée pour la diplomatie qui lui a été attribué au mois de février dernier par la fondation Mediterraneo en reconnaissance du rôle et des efforts de M. Bedjaoui dans le dialogue et le rapprochement entre les cultures et les civilisations, selon le président de l’association, M. Michele Capasso. “Un homme de culture et de droit qui n’a jamais ménagé ses efforts pour la construction d’un vrai dialogue entre les cultures, qui constitue le credo de notre fondation”, avait-il souligné lors de l’annonce de l’attribution du prix. Ainsi, la capitale du Sud, Naples, sera une halte pour le chef de la diplomatie algérienne qui aura, durant ce court séjour au pays de la botte, à rencontrer les plus hauts responsables du pays.
En effet, M. Bedjaoui rencontrera le président italien, M. Carlo Azeglio Ciampi, le président du Conseil italien, M. Romano Prodi, son homologue, des responsables du Parlement, ainsi que d’autres personnalités politiques. Cette visite, courte mais dense en activités, dénote une volonté des deux pays d’accélérer la mise en œuvre des accords et du traité d’amitié qui les lient d’autant plus que, de l’avis de tous les responsables italiens qui ont effectué des visites officielles en Algérie depuis le début de l’année en cours, l’Algérie et l’Italie sont sur la même longueur d’onde sur tous les sujets et dossiers d’intérêt commun et les questions internationales.
Cette visite vient en fait boucler un processus lancé depuis la visite du président italien en Algérie en 2004, qui a vu pratiquement le lancement effectif du projet de partenariat stratégique entre les deux pays.

D’autres rencontres de spécialistes et d’hommes d’affaires ont eu lieu à Alger et à Rome, parrainées par l’ambassadeur d’Algérie à Rome ou par M. Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, afin de dégager les “domaines” d’investissement qui intéressent les Italiens.

Les opérateurs italiens veulent diversifier le partenariat avec les entreprises algériennes, notamment celles éligibles à la privatisation et aussi rééquilibrer la balance commerciale qui est en faveur de l’Algérie.

Chose que n’ont pas manqué d’ailleurs de relever les diplomates italiens accrédités à Alger. Premier client de l’Algérie (le gaz algérien représente la moitié de la consommation italienne), l’Italie voudrait se positionner comme premier fournisseur. Une fois le constat de la situation fait, les opérateurs italiens, entreprises, industriels et banques, ont commencé à “explorer et à s’implanter” en Algérie. Ce qui a fini par convaincre les groupes réticents. Des “faveurs” gouvernementales sont d’ailleurs accordées pour les opérateurs intéressés par l’investissement en Algérie.

Au plan international, les deux pays ont vu, au fil du temps, leurs positions se rapprocher davantage sur les questions internationales, notamment la réforme de l’ONU, la situation au Proche-Orient, le Sahara occidental ainsi que l’immigration clandestine. Des atouts qui donnent une consistance aux relations bilatérales tout en favorisant des actions communes rapides, les couacs étant déjà surmontés. Des solutions communes ? C’est possible, d’autant plus que les dossiers sensibles seront certainement à l’ordre du jour de cette visite.

Djilali B.