Le ministre espagnol de l’Intérieur aujourd’hui à Alger : Les dessous d’une visite

Le ministre espagnol de l’Intérieur aujourd’hui à Alger : Les dessous d’une visite

par Salah C., Le Quotidien d’Oran, 15 juin 2008

Le ministre espagnol de l’Intérieur, Al-fredo Pérez Rubalcaba, est attendu aujourd’hui à Alger. Cette visite intervient à la veille de la tenue à Madrid (16 et 18 du mois en cours) d’une rencontre internationale, la quatrième du genre, consacrée à la lutte contre le terrorisme nucléaire. Pour ce quatrième rendez-vous de l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et auquel prendront part outre les 71 pays membres signataires d’une déclaration de principes, des représentants de l’Union européenne et de l’AIEA ainsi que plusieurs experts, le ralliement du groupe par d’autres Etats est assigné comme objectif. Mais l’Algérie a décidé de ne pas prendre part au rendez-vous de Madrid, en raison de la persistance de l’embargo international qui lui est imposé en matière de vente de produits chimiques ainsi que par rapport au contenu d’un communiqué du département d’Etat américain l’excluant du groupe des 71 pays membres de l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire.

Certains observateurs indiquent que la venue à Alger du ministre espagnol de l’Intérieur entre également dans le cadre de la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine.

D’autres, par contre, lient cette visite au souhait des responsables espagnols de voir l’Algérie prendre part à la rencontre de Madrid.

Au cours de cette dernière, il est prévu entre autres, l’examen des évolutions du plan de travail fixant des domaines prioritaires comme le contrôle des matériaux nucléaires au niveau des frontières et l’échange d’information en matière de lutte contre le terrorisme nucléaire. Aussi, les participants mettront l’accent également sur l’importance d’une plus grande intégration de leur pays dans les domaines de la dissuasion et la détection nucléaires ainsi que de renforcer la coopération entre les secteurs public et privé dans le domaine nucléaire, au regard de l’importance de ce dernier secteur dans la chaîne d’approvisionnement nucléaire dans de nombreux pays.

A rappeler que la Déclaration de principes engage les 71 pays participants à l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire à mettre en place une capacité de partenariat afin de lutter contre le terrorisme nucléaire de façon déterminée et systématique, dans le respect des pouvoirs et obligations juridiques nationaux en vertu des instruments juridiques internationaux pertinents, notamment la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire. Lancée le 15 juillet 2006 sur idée des présidents américain et russe lors du sommet du G8 de Saint Pétersbourg, l’Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire est coprésidée par les Etats-Unis et la Russie et a tenu sa dernière réunion en juin 2007 à Astana (Kazakhstan). La position de l’Algérie par rapport à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé a été clairement clarifiée lors de la 13e Conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO ou 5 5), réunis le 22 mai dernier à Nouakchott, par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, qui a formulé une proposition complétant la déclaration finale de la Conférence, afin d’impliquer les médias, sous toutes leurs formes, dans la lutte contre le terrorisme.

Dans son intervention, le ministre a déclaré en substance: «Il est incontestable que certaines fausses idées reçues sont développées et entretenues dans les sociétés européennes et occidentales tels que �’islam égale terrorisme’ et l’islam est antinomique de la démocratie», avant de rappeler que «l’islam, à sa manière, a été le précurseur des principes démocratiques et de tolérance et prescrit de respecter les �’Gens du Livre’». Et d’ajouter que «c’est ce type de réalité qui mérite d’être diffusée dans les sociétés occidentales et européennes». M. Zerhouni a également abordé l’affaire des caricatures qui, selon lui, «ne peut être interprétée que comme une provocation gratuite à l’adresse du monde musulman».