“Le coup d’État au Honduras est voué à l’échec”

Conférence de presse des ambassadeurs de Cuba et du Venezuela à Alger

“Le coup d’État au Honduras est voué à l’échec”

Par :Djilali Benyoub, Liberté, 30 juin 2009

L’Amérique latine est en ébullition depuis le coup d’État contre le président du Honduras. Mobilisation des pays membres de l’alternative bolivarienne, de l’Organisation des États d’Amérique et de l’Amérique centrale qui ont dénoncé et condamné le coup de force de l’armée soutenue et pour le compte de l’oligarchie, selon les ambassadeurs du Venezuela et de Cuba à Alger qui ont estimé que le putsch est une menace pour la démocratie. Cela d’autant que le président hondurien José Manuel Zelaya est toujours en exercice, son mandat n’étant pas encore terminé. Le président déchu, envoyé par les putschistes à Costa Rica, a d’ailleurs participé ès qualités aux réunions de l’OEA, de l’Alba et au sommet de Rio. Les deux diplomates pensent que le coup d’État est voué à l’échec, tout comme l’a considéré Fidel Castro dans une réflexion comme “une erreur suicidaire”.
L’ambassadeur du Venezuela a comparé le coup d’État au Honduras à la tentative de 2002 dans son pays.
Tentative clairement soutenue par les États-Unis. On n’écarte pas d’ailleurs un soutien étatsunien, la CIA ou autre lobby comme celui du complexe militaro-industriel qui peut agir sans l’aval du gouvernement. D’ailleurs, la secrétaire d’État, Hillary Clinton, a dénoncé le coup et demandé le retour du président Zelaya. Les deux conférenciers n’ont pas caché leur crainte d’une contagion “démocratique”, d’autant plus que des législatives seront organisées au Venezuela et au Chili, deux pays où les conservateurs de l’extrême droite, même affaiblis, demeurent puissants. Une réaction de ceux qui ont perdu une partie de leur pouvoir pour empêcher l’aboutissement des réformes économiques et sociales favorables aux couches défavorisées n’est pas à écarter non plus, estiment les deux diplomates. Tout comme ils prennent la mesure des conséquences sur toute la région qui peuvent découler de cet acte qualifié de “criminel” par l’ambassadeur de Cuba. Par ailleurs, l’ambassadeur du Venezuela a exclu que le président Chavez ait brandi la menace d’une intervention militaire au Honduras et assure que son pays continuera à soutenir le président élu et le peuple honduriens. “Il nous faudra travailler fermement pour faire avorter le coup d’État le plus tôt possible”, a-t-il dit. Les ambassadeurs ont précisé enfin que leur gouvernement, et ceux de la région, majoritairement de gauche, ne s’opposent pas aux États-Unis, mais qu’ils s’opposent à l’impérialisme.