Ce que va faire Bouteflika à Londres

Le président se rendra en Grande-Bretagne les 11 et 12 juillet prochains

Ce que va faire Bouteflika à Londres

Salim Tamani, Liberté, 9 juillet 2006

Le chef de l’État aura des entretiens avec la reine Elizabeth II, le Premier Ministre Tony Blair et se rendra au Parlement, au siège du Lord Mayor, le cœur financier de Londres, ainsi qu’au siège de la HSBC, la première banque en Angleterre et l’un des plus prestigieux établissements bancaires de la planète.

Le déplacement, organisé les 11 et 12 juillet prochains, et qui était déjà prévu en décembre 2005, est l’aboutissement d’un long processus politique qui a conduit les deux pays, au cours de ces dernières années, à raffermir les relations bilatérales. Selon des sources proches de l’ambassade d’Algérie à Londres, l’ordre du jour comprend un programme chargé qui concernera plusieurs dossiers de la coopération. La délégation sera composée de Mohamed Bedjaoui, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de Tayeb Belaïz, ministre de la Justice, de Chakib Khelil, ministre de l’énergie et des Mines, d’Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, de Karim Djoudi, ministre délégué chargé de la Réforme financière et de Rehal Abdelatif, conseiller à la présidence de la République. Au-delà des entretiens qu’aura Abdelaziz Bouteflika avec la reine Elizabeth II et le Premier ministre, Tony Blair, le président de la République donnera une conférence de presse au 10 Downing Street dans laquelle il abordera la situation politique et économique de l’Algérie et les perspectives de développement à travers l’exécution du plan de relance. Ensuite, il se rendra au Parlement où il sera reçu par les présidents des deux Chambres, les Lords et les Communes. À cette occasion, le chef de l’État annoncera l’installation officielle du groupe parlementaire d’amitié algéro-britannique. Dans la même journée du mardi 11 juillet, le président Bouteflika recevra le directeur général du British Council avec lequel il s’entretiendra sur les perspectives de développement de cet organisme en Algérie.
Le lendemain, les activités du Président toucheront le
secteur économique. C’est ainsi qu’Abdelaziz Bouteflika se rendra au siège de Lord Mayor, considéré comme le cœur financier de Londres. L’expertise britannique en matière de gestion des banques et de la Bourse intéressent au plus haut niveau l’Algérie d’autant qu’elle est en pleine réforme du secteur financier. Dans ce cadre, le chef de l’État est invité à un déjeuner de travail avec le directeur général et le conseil d’administration de la HSBC, l’une des premières banques en Angleterre dans le monde. Les discussions porteront sur les perspectives de la coopération financière d’autant que la HSBC a manifesté un grand intérêt pour une prise de participation dans le capital du CPA.
Par ailleurs, le chef de l’État se déplacera à l’est de la ville de Londres où s’effectue actuellement une opération visant à réhabiliter la cité en perspective des Jeux olympiques de 2012. Parallèlement aux activités du Président, les ministres procéderont, chacun de son côté, à la signature de conventions et d’accords portant sur l’installation du comité mixte bilatéral, l’énergie et le volet judiciaire.
Londres considère l’Algérie comme un partenaire important et ce, pour plusieurs raisons. La première étant liée au fait que l’Algérie est une “source d’un produit stratégique qu’est le gaz et ce, depuis l’épuisement des réserves de la mer du Nord”. La seconde est liée à la visibilité politique intérieure du pays.
À comprendre par là la stabilité des institutions qui permet aux partenaires étrangers d’avoir aujourd’hui confiance en l’avenir, notamment dans l’investissement direct. L’embellie financière du pays aidant, l’Algérie a pu négocier le remboursement anticipé de sa dette. Et cette aisance financière rendue possible grâce à l’envolée des prix des hydrocarbures rend également le marché algérien plus attractif en termes d’opportunités de partenariat.
Les attentats du 11 septembre ayant été à l’origine du changement de la conception britannique du terrorisme, d’autres volets de la coopération se sont aussi développés ces dernières années, à l’exemple de la sécurité et de la défense.

Salim Tamani