Face à l’agression Israélienne contre le Liban et Gaza: L’Algérie réaffirme sa position de soutien

Face à l’agression Israélienne contre le Liban et Gaza

L’Algérie réaffirme sa position de soutien

Karim Kebir, Liberté, 15 juillet 2006

Visiblement pris de court par la tournure des évènements au Proche-Orient, les Arabes semblent en quête d’une solution consensuelle face à la dégradation de la situation au Proche-Orient. Fruit d’“intenses” consultations entamées mercredi dernier, une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, qui compte 22 membres, est prévue aujourd’hui au Caire. “La réunion, indique un communiqué de la ligue repris par de nombreuses agences d’information, a été décidée mercredi à l’issue d’intenses consultations au plus haut niveau et examinera la situation grave qui prévaut en Palestine et au Liban, ainsi que les agressions et les menaces de la part des forces israéliennes contre eux”. En effet, depuis quelque peu, l’État hébreu n’a pas cessé de s’attaquer de façon “disproportionnée”, selon un vocable utilisé par les diplomates, à vrai dire un euphémisme pour signifier qu’il peut recourir à l’usage de la force pour peu qu’elle soit “mesurée”, contre les bases du Hezbollah, une organisation classée par le Pentagone de terroriste, au sud-Liban et contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. “Israël est derrière tout ce qui se passe (…). Si l’on ne fait rien, ce sera un énorme chaos dans la région”, a indiqué Amr Moussa, le SG de la ligue. Et d’ajouter, sans autre précision, que la ligue allait adopter des “mesures unifiées”. Il faut dire que le souhait de tenir cette réunion de la ligue a été exprimé par de nombreux pays. Par la voix de son ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a appelé à “une position arabe solidaire et efficace pour mettre un terme à ces agressions israéliennes”, estimant que ces opérations “exacerbent la situation, accentuent les souffrances et compliquent les choses dans cette région sensible du monde”. D’ailleurs, le chef de la diplomatie, Mohamed Bedjaoui, sera présent aujourd’hui au Caire. Un appel qui intervient au lendemain d’une allocution du chef de l’État Abdelaziz Bouteflika devant les chefs de mission arabes accrédités à Londres et dans laquelle il rappelait l’option partagée par les Arabes pour une solution de paix durable au Proche-Orient. “Je ne peux que réaffirmer la position de nos pays arabes, à savoir que la paix est notre choix stratégique et que l’initiative de paix arabe, adoptée par le sommet arabe de Beyrouth en 2002 et soutenue par les sommets arabes suivants, demeure le cadre idoine pour la réalisation d’une paix juste, durable et globale dans la région. Une paix fondée sur les résolutions de la légalité internationale, la feuille de route, le retour des réfugiés, l’établissement d’un État palestinien avec El-Qods pour capitale, le recouvrement du Golan syrien occupé et des territoires du Sud-Liban encore sous occupation israélienne”, a affirmé le chef de l’État. L’Algérie a appelé également, jeudi passé, le Conseil de sécurité de l’ONU à une réunion d’urgence pour arrêter les agressions israéliennes qualifiées de “lâches”. Sans succès dans sa finalité, la réunion n’a pas abouti, comme attendu, à l’élaboration d’une résolution en raison du veto américain. D’autres dirigeants, notamment ceux habitués à jouer la médiation dans la région comme Hosni Moubarak ou encore le roi Abdellah de Jordanie, ont également multiplié, de leur côté, les efforts dans l’optique de trouver une solution à ce qui apparaît, désormais, comme une impasse. D’ailleurs, peu de spécialistes s’attendent à ce que la ligue sorte avec des résolutions à même d’influer sur le cours des évènements. Les raisons sont multiples : la complexité de la situation avec la question du nucléaire iranien et la Syrie qui entretient de bonnes relations avec les mouvements, aujourd’hui dans le collimateur d’Israël. Sans compter l’intransigeance d’Israël qui jouit du soutien sans faille des Américains et Européens. Autant dire que les Arabes, empêtrés déjà dans leurs propres contradictions, sont dans une position très inconfortable.

Karim Kebir