Présidentielle 2014: Sellal et Sidi Saïd donnent le ton
Présidentielle 2014
Sellal et Sidi Saïd donnent le ton
El Watan, 25 septembre 2013
Les responsables politiques proches de Bouteflika multiplient, ces derniers jours, les déclarations vantant ses mérites de «sauveur» qui aurait su mener le pays à bon port. Des observateurs estiment que l’on entre ainsi doucement en précampagne pour la prolongation de l’actuel mandat du Président ou sa candidature à une quatrième magistrature.
La campagne pour le maintien du président Bouteflika au pouvoir est lancée. Après avoir géré, avec succès, le débat autour de l’application de l’article 88 de la Constitution, ses partisans montent déjà au créneau pour blanchir son règne. Ils ont même choisi le thème principal de cette «propagande officielle» en faveur d’une prorogation du mandat actuel ou d’un quatrième mandat dont les signes commencent à se dessiner. Il s’agit de «la paix et la réconciliation nationale». Un thème remis au devant de la scène à chaque fois que les circonstances l’exigent. Et comme le bilan économique du président Bouteflika n’est pas en adéquation avec les 500 milliards de dollars (total des sommes consacrées aux différents plans de développement depuis 1999) dépensés, il ne reste que la paix et la sécurité pour capté l’intérêt des citoyens.
Et le M. Sellal semble avoir compris cela. Après plusieurs tête-à-tête avec le chef de l’Etat et un remaniement ministériel, le Premier ministre se charge, lui-même, du lancement de la campagne en faveur de Abdelaziz Bouteflika. Il choisit pour cela la wilaya de Médéa, qui a longuement souffert du terrorisme, pour rappeler «les bienfaits» de la politique du «guide de la nation». «La sécurité, la sérénité et la tranquillité qui règnent actuellement en Algérie sont le fruit de la politique de la concorde civile et de la réconciliation nationale prônée par l’Etat et grâce aussi à celui qui l’a guidé ces dernières années», lance Abdelmalek Sellal devant les représentants de la société civile de Médéa, en faisant allusion au président Bouteflika.
Il rappelle même aux habitants de cette wilaya leurs souffrances durant les années 1990. Et d’ajouter : «Un Etat se gère comme le fait un père de famille. Et Monsieur le président de la République a donné des orientations au gouvernement dans le sens d’une diversification de notre économie. Un Etat doit être construit par l’économie. Il nous faut absolument relancer notre industrie et notre agriculture. Il nous faut aller vers une autre étape, celle de l’exportation de nos produits, car il faut absolument sortir de la dépendance des hydrocarbures. Ce sont là des orientations du président de la République en personne.»
D’autres acteurs sont aussi chargés d’animer cette campagne, qui commence timidement pour l’instant. Des professionnels de sérénades pour l’éternité au pouvoir sont en ordre de bataille. En plus de Abdelmalek Sellal, le secrétaire général de l’UGTA Abdelmadjid Sidi-Saïd, le secrétaire général par intérim du RND Abdelkader Bensalah et le président de TAJ Amar Ghoul, investissent déjà le terrain. Ils saisissent toutes les situations pour chanter les louanges du maître d’El Mouradia. Le premier profite d’une rencontre avec les responsables des différentes fédérations de la centrale syndicale, tenue avant-hier à Alger, pour rappeler son soutien inconditionnel à Abdelaziz Bouteflika.
«Le président Bouteflika a bénéficié, bénéficie et bénéficiera de toute la sollicitude, la solidarité et l’engagement de l’UGTA, car nous ne sommes pas de ceux qui renient leurs engagements», déclare-t-il. Le second met à profit une réunion de la commission nationale de préparation du congrès du RND, organisée jeudi dernier, pour réaffirmer «le soutien du parti au président Bouteflika dans le cadre d’alliances nationales». Quant à Amar Ghoul, un des principaux défenseurs du quatrième mandat pour Bouteflika, compte organiser, à la fin de la semaine en cours, un meeting pour fêter «l’anniversaire de la charte pour la réconciliation» qui sera, certainement, une occasion d’appeler à une nouvelle mandature pour le locataire d’El Mouradia.
Madjid Makedhi