Le général Hacene interpellé

LE GENERAL HACENE INTERPELLE

Adjoint du général Toufik, il est accusé d’activités séditieuses

Écrit par Ali Graichi, Algérie Express, 8 février 2014

Lors de la réunion de la commission de radiation d’officiers, instituée par décret, il avait été décidé de radier le général Hacéne, chef des troupes spéciales du DRS et proche du général Toufik, des rangs de l’ANP et de le présenter par devant le procureur militaire de Blida territorialement compètent. Les faits qui lui étaient reprochés sont d’une extrême gravité. La manœuvre du commanditaire avait une projection tactique : déférer Hacéne par devant la justice aux fins de l’amener à des révélations impliquant son chef, le général Toufik, sur les accusations dont il était l’objet ; dans le cas contraire il en aurait endossé seul la responsabilité. Griefs retenus: constitution de bandes armées, détention et rétention d’armes de guerre, fausses déclarations sur le stock d’armes utilisées ou mises à sa disposition dans le cadre de ses prérogatives (lutte anti-terroriste)…

Une première convocation lui est transmise en bonne et due forme. La manœuvre consistait à lui laisser le temps d’informer son chef hiérarchique, le général Toufik, qui était la cible du commanditaire de l’opération. Le général Hacéne refuse de répondre à la convocation. Le général Lakhdar, successeur de M’henna Djebbar à la DCSA,(direction centrale de la sécurité de l’armée) est chargé de lui dépêcher une équipe aux fins de lui faire entendre raison. En vain.

Ce n’est que mercredi , dans la matinée, que Gaid Salah ordonna son arrestation d’une manière musclée (trois sections de la gendarmerie nationale) sont mobilisées pour l’interpellation. Hacéne, refusant d’obtempérer, a été embarqué de force, après que les gendarmes eurent fracassé la porte de son domicile.

Présenté par devant le procureur militaire de Blida, et une fois les procédures légales apurées, il a été élargi hier avec assignation et obligation de répondre aux convocations du juge militaire en charge de l’instruction. Le but évident de cette opération est de l’amener à dévoiler certaines pratiques de son responsable direct, le général Toufik, aux fins de contraindre, pour le moins, ce dernier à la neutralité à la veille des élections d’avril 2014.

La mobilisation de la presse, encore sous emprise du DRS, les plaintes pour diffamation ou les interventions des satellites du DRS (Hanoune, Benyounes, Belayat et consorts), ont amené le clan adversaire à sortir d’autres armes.

Les capacités de résorption des conflits internes sont immenses dans le système algérien ; mais l’exposition des attaques claniques sur la place publique, une première algérienne, engendre une dynamique de moins en moins maitrisée. De guerre larvée, le conflit DRS-présidence se transpose en rase campagne.

Ali Graichi