Moussa Touati: «Qui va être amnistié ?»

Moussa Touati s’est interrogé hier lors d’une conférence de presse

«Qui va être amnistié ?»

Le Jeune Indépendant, 14 juin 2009

«L’amnistie générale est un dossier qui n’est pas clair ; on ne peut pas faire une appréciation sur quelque chose qui n’est pas clair. La question qui se pose est : qui va être amnistié ?» C’est ce que s’est demandé hier le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti. Il a tenu à marquer de cette façon son retour sur la scène médiatique et revoir l’organisation au sein de son parti.
Le leader du FNA dénonce le traitement superficiel réservé aux problèmes du pays. «Au lieu de s’occuper d’améliorer l’exercice politique, on se retrouve devant des actions improductives. Il n’y a qu’à voir la gestion de la crise sécuritaire. Comment expliquer qu’on nous dise que la paix est revenue alors que, dans la réalité, les choses ne vont pas comme on nous le dit ? Le politique a réglé un aspect de la crise et a laissé l’autre aspect, celui de la crise sociale qui s’accroît et s’aggrave», déplore Touati.
A propos de la réconciliation nationale, il a souligné que son parti appuie cette politique, estimant toutefois qu’elle «doit traiter en profondeur les véritables causes de la tragédie nationale».
Abordant la situation interne qui prévaut au sein de son parti, le président du FNA a tenu à démentir l’existence d’un mouvement de redressement. «Les quelques personnes qui s’étaient exprimées au nom du FNA et en faveur d’un troisième mandat pour le président Bouteflika n’appartiennent pas à notre parti. Il s’agit d’une trentaine, voire une quarantaine de personnes qui ont été pour certaines exclues et pour d’autres démissionnaires alors que beaucoup n’ont jamais eu de lien direct ou indirect avec le parti», a-t-il tenu à affirmer en soulignant le caractère clandestin des réunions que ces personnes ont organisées. Le FNA compte plus de 1 800 élus à travers le territoire national, qui travaillent dans la transparence et l’intérêt du pays. Le FNA compte donner plus d’importance à la femme pour lui permettre de militer dans de bonnes conditions et lui ouvrir le champ politique au même titre que l’homme.
Sur une question en rapport avec les événements de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, Moussa Touati a souligné que «c’est un problème politique et social. Si le pouvoir veut régler ce problème, il doit régler celui de 30 millions d’Algériens».
Par ailleurs, à une question relative au plan d’action du gouvernement, Touati a déclaré que «c’est une rédaction, un document qui manque cruellement de données chiffrées».
Enfin, le premier responsable du FNA a annoncé la tenue d’une session de formation du 16 au 19 juin. D’après lui, e but de cette session «c’est l’unification des vues et l’organisation des APC et des wilayas suivant le règlement interne du parti et à la lumière des résolutions du deuxième congrès et du conseil national».
Mohammed Zerrouki