Le projet d’amnistie générale du président mettra fin à la crise sécuritaire

D’ex-dirigeants du GSPC convaincus de la nécessité de déposer les armes

Le projet d’amnistie générale du président mettra fin à la crise sécuritaire

Algérienews, 9.5.09
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L’ex-président du comité médical, Abou Zakaria, estime que les éléments actifs attendent des signes forts encourageants, qui émaneront des pouvoirs publics.

L’ancien président du comité de l’Information au sein du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), Mourad Khettab, alias Omar Abdelbar a annoncé, avant-hier, que l’initiative lancée par les anciens dirigeants de l’organisation armée portant sur la reddition des groupes armés, et soutenue récemment par Abderrezak El Para et Samir Sayoud commence à porter ses fruits.
Dans une rencontre avec la presse, animée conjointement avec Said Abou Zakaria, ex-président du comité médical du GSPC, Abdelkader Ben Messaoud, l’ex-émir de la Zone IX, ont estimé que l’appel à l’amnistie générale lancée par le président de la République contribuera à ramener ceux qui sont toujours au maquis, à déposer les armes.
L’un des initiateurs, Abdelbar, a indiqué que les familles des terroristes et les réseaux de soutien ont été mis à profit pour faire parvenir cette initiative à qui de droit. Les éléments armés, toujours en activité, sont-ils au courant de l’initiative des anciens dirigeants du GSPC ?
Le conférencier a souligné qu’il n’a pas toutes les données sur l’évolution de la démarche, insistant sur le fait que le message arrivera à bon port, à travers les familles des éléments armés ou les réseaux d’assistance et d’aide logistique. « Connaissant le terrain, je dirais que notre initiative appelant à la renonce de la lutte armée, parviendra facilement aux groupes toujours en activité », a-t-il indiqué, soutenant que la réponse demeure tributaire d’un timing.
Sur le même registre, l’ex-président du comité médical, Abou Zakaria, estime que les éléments actifs attendent des signes forts encourageants, qui émaneront des pouvoirs publics. « Il y aura une forte adhésion, il suffit que le pouvoir ouvre les portes », a-t-il fait savoir en bon connaisseur, avant d’ajouter qu’il y aura de bons résultats, dans un proche avenir. Que doit faire l’État pour convaincre ces derniers éléments armés à intégrer la société ?
La réponse est toute simple. Les anciens dirigeants revendiquent une prise en charge matérielle des éléments qui se repentiront, après leur avoir adressé un discours non virulent à leur égard. La situation judiciaire et sociale d’anciens repentis pèsera sur la décision devant être prise par les futurs repentis toujours en activité. Et dans ce sens beaucoup a été fait, précise-t-on. L’initiative, a-t-on appris, concerne aussi des prisonniers impliqués dans les groupes armés. A ce titre, l’intervenant a cité les cas d’Abderrezak El Para et Samir Sayoud, qui ne se sont pas contentés d’accepter l’initiative, mais qui ont également lancé un appel pour l’arrêt de l’effusion du sang.
La position d’El Para, pour les conférenciers, ne souffre d’aucune équivoque, puisqu’il a soutenu l’appel de l’ex-émir national Hassan Hattab. Pour apporter plus de détails, Said Abou Zakaria explique que l’initiative touche également les éléments qui activent dans les réseaux de soutien. Il pense que le gel de leur activité affaiblira ceux qui sévissent dans les maquis, non sans révéler qu’il a entamé des démarches avec un groupe qui lui a demandé de préparer le terrain pour réintégrer la société.
L’intérêt de l’État doit aussi couvrir ces jeunes développant des prédispositions à prendre le maquis. « Notre position est un signal fort que nous transmettons aux groupes toujours en activité, attestant de la sincérité de l’État algérien à aller plus loin dans le processus de la réconciliation nationale », a affirmé Abdelkader Ben Messaoud, alias Mossaab Abdelouadoud, l’ex-chef de la Zone IX, qui a juré qu’il avait réussi à convaincre un groupe de jeunes à prendre les armes. Dans une analyse du discours religieux, Omar Abdou El-bar pense que le discours actuel des groupes armés n’est qu’une imitation de celui développé par Al Qaida en Irak, précisant que cet habil-lage, de circonstance, avec l’usage des termes similaires à ceux d’Al Qaida en Irak, tels que les croisades et les infidèles.
L’orateur a soutenu que cela ne veut dire aucunement que le commandement est entre les mains de Zaouahiri ou de Ben Laden. Le changement du discours implique le changement de méthodes et d’opérations, a-t-il affirmé ; c’est pour cela qu’il y a eu les attentats à la bombe contre le Conseil constitutionnel. S’agissant de la promotion de la réconciliation nationale, Mossaab Abdelouadoud, ajoute que le règlement de quelques entraves administratives, qui auraient échappé à l’attention du président de la République et de l’institution militaire et sécuritaire, clôturera définitivement le dossier dans un délai n’excédant pas deux ans. L’initiative du président, ajoute-t-il, non seulement mettra un terme à la crise sécuritaire mais aussi à l’effusion du sang entre Algériens.
Saisissant cette occasion, Abou Zakaria a interpellé solennellement les éléments toujours en activité pour répondre favorablement à l’appel du président.
Samir H.