10 milliards de dinars pour indemniser les familles de terroristes
Réconciliation nationale
10 milliards de dinars pour indemniser les familles de terroristes
El Watan, 6 janvier 2014
Le nombre des familles ayant bénéficié de cette indemnisation est de 16 200 (au 15 décembre 2013), le nombre est appelé à augmenter : la lutte contre le terrorisme continue. Les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’attribuent pas d’indemnités directes aux repentis.
Les familles de 16 200 terroristes abattus par les services de sécurité ont reçu des indemnisations dans le cadre du Fonds de solidarité nationale dédié aux victimes de terrorisme. Selon le président de la cellule d’assistance juridique aux victimes de la tragédie nationale, maître Merouane Azzi, les familles des terroristes abattus par les services de l’ordre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme bénéficient de montants allant de 1,4 million à 1,7 million de dinars.
Cette indemnisation est prévue par les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.
Le décret présidentiel 06/01 donne les détails des catégories de personnes ouvrant droit à cette indemnisation.
Selon une source proche dudit fonds, le montant global qui vient d’être débloqué pour cette opération est de l’ordre de 10 milliards. Parmi les autres catégories pouvant bénéficier de ces indemnisations, les personnes blanchies par la justice après avoir été emprisonnées pour activités terroristes. Selon la cellule d’assistance juridique aux victimes de la tragédie nationale, les dispositions permettant l’accès à ce fonds sont toujours en vigueur. Le nombre des familles ayant bénéficié de cette indemnisation est de 16 200 (au 15 décembre 2013), le nombre est appelé à augmenter, vu que la lutte contre le terrorisme continue. Les chiffres avancés par la même source indiquent que 221 terroristes ont été abattus et 27 se sont rendus aux services de sécurité en 2013. Me Azzi rappelle que les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’attribuent pas d’indemnités directes aux repentis.
«Aucune indemnité n’est versée dans le cadre de la charte aux repentis. Ces derniers peuvent par contre bénéficier d’une insertion sociale, comme n’importe quel citoyen algérien, et postuler aux différentes formules de crédits et d’aides à la création de l’emploi», précise Me Azzi. Pour rappel, 15 propositions relatives aux catégories n’ayant pas été mentionnées dans la charte votée le 29 septembre 2005 ont été adressées au président de la République pour compléter la charte «pour plus d’équité».
Il s’agit de la prise en charge des cas des prisonniers accusés de participation dans des actes terroristes, puis blanchis par la justice. La cellule interpelle aussi sur le cas des enfants nés dans les maquis et leur prise en charge. Le recours aux tests ADN pour déterminer la filiation de l’enfant figure parmi les propositions de la cellule présidée par Me Azzi, qui plaide également pour l’attribution de pensions aux personnes qui ont été détenues dans le sud du pays et aux femmes violées durant la décennie noire.
Les victimes ayant subi des pertes économiques durant cette période, les patriotes qui ont participé à la lutte contre le terrorisme sont parmi les catégories complètement oubliées.
Ces catégories, qui réclament reconnaissance et justice, doivent être ciblées par des mesures de réhabilitation comme ne cessent de le réclamer leurs représentants.
Fatima Arab