Vers l’indemnisation des ex-détenus du Sud
RÉCONCILIATION NATIONALE
Vers l’indemnisation des ex-détenus du Sud
La réconciliation nationale, que le Président Bouteflika entend constitutionnaliser comme constante nationale, est une notion bien extensible. Le président de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application de la charte de la paix et de la réconciliation nationale, Azzi Merouane, invité du forum de DK News, a annoncé de nouvelles décisions pour les jours à venir, entre autres des indemnisations pour les internés du Sud, la prise en charge des victimes économiques du terrorisme et des mesures pour les enfants nés au maquis.
Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir), Le Soir d’Algérie, 8 juin 2014
L’orateur, qui s’invite ainsi au débat ambiant autour de la réconciliation nationale que le Premier ministre Abdelmalek Sellal déclarait jeudi toujours ouverte, n’a pas été cependant jusqu’à situer quand interviendraient ces nouvelles mesures.
Mais il semble détenir l’information de source. «On attend d’autres mesures, notamment les indemnisations pour les personnes internées dans les camps du Sud, la prise en charge des victimes économiques du terrorisme et la prise en charge du dossier des enfants nés au maquis».
Ces nouvelles mesures feront suite, a expliqué M. Azzi, aux décisions récemment prises par le chef de l’Etat, à savoir la levée de l’interdiction de voyager pour certains dirigeants du FIS dissous et repentis ainsi que les indemnisations décidées pour les femmes violées par les terroristes.
S’agissant des femmes violées par les terroristes, le dossier est pris en charge par les walis en leur qualité de présidents des commissions de wilaya instaurées dans le cadre des dispositions pratiques de la réconciliation nationale.
La nouveauté, a expliqué M. Azzi, c’est que les femmes se trouvant dans cette situation ne sont pas tenues de présenter un certificat médical. Une indemnité forfaitaire leur est accordée une fois que la commission leur octroie le statut de victime de la tragédie nationale. Elle varie entre 16 000 et 30 000 dinars. Interrogé sur le nombre de femmes violées par les terroristes, le président de la cellule d’assistance technique a dit ne pas disposer de statistique.
Sa commission, a-t-il spécifié, n’a reçu jusque-là que 15 femmes se trouvant dans cette situation.
S’agissant des enfants nés au maquis, ils seraient, selon M. Azzi, environ 500 et dont l’âge varie entre 5 et 15 ans. Sa commission a reçu 100 dossiers et n’en a pu régler que 37. M. Azzi a fait part de la complexité qu’il y a à statuer sur les cas où un des parents de l’enfant né au maquis est absent.
Pour déterminer la paternité, il faudra recourir, a-t-il préconisé, à des tests ADN. Concernant le bilan de la réconciliation nationale, M. Azzi a affirmé qu’à la fin 2013, plus de 15 000 personnes en ont bénéficié.
Les familles des personnes disparues recensées seraient au nombre de 7 144, dont 7000 ont été indemnisées.
L’aide de l’Etat aux familles des terroristes a bénéficié à 12 000 sur les 17 000 recensées.
S. A. I.