Réconciliation nationale : Des dossiers toujours en suspens

Réconciliation nationale : Des dossiers toujours en suspens

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 4 juin 2014

La levée de l’interdiction de sortie du territoire national de certaines personnes, notamment d’ex-dirigeants du FIS dissous, a été perçue comme «un pas positif » par le président de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application des dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale, Merouane Azi. Cette disposition décidée par le président de la République et annoncée par le 1er ministre, Abdelmalek Sellal, lors de la présentation du plan du gouvernement à l’APN, devait concerner, selon M. Azi, «les ex-dirigeants du Fis et les personnes qui ont bénéficié des mesures de la concorde civile et la réconciliation nationale».

Si cette décision est perçue comme une nouvelle concession faite aux repentis et qui ouvre, selon certains, la voie à une «amnistie générale partielle», M. Azi qualifie cette mesure de «juste, garantissant ainsi le droit civil et la liberté de circulation» à tous les Algériens. Et de préciser que «le 1er ministre a tout à fait raison, la seule partie habilitée à interdire la sortie de ces personnes du territoire national est le juge d’instruction». Pour le président de la cellule d’application de la charte, cette décision est une réponse sur une série de questions qui attendent une réponse dans le cadre du parachèvement de la réconciliation nationale.

M. Azi précise : « On a commencé par la promulgation d’un décret attribuant le statut de victimes aux femmes violées par des terroristes, avec indemnisation le mois de février dernier, et aujourd’hui, les autorités annoncent la levée de l’interdiction de sortie du territoire national de certaines personnes, on espère pouvoir gérer tous les dossiers en suspens». Pour lui, il est important de solutionner et régler certains dossiers. Il cite les enfants nés dans les maquis, les militaires révoqués lors de la décennie noire, ainsi que les personnes ayant passé plusieurs années en prison et acquittées par la suite. A cela s’ajoute l’indemnisation des industriels touchés matériellement par des attentas terroristes. M. Azi précise que la cellule a, durant ces deux dernières années, reçu un nombre important de dossiers des rappelés, des années 95-99 ayant contribué dans la lutte antiterroriste. Ces derniers demandent aujourd’hui une indemnisation, sachant que leur nombre dépasse les 10.000.