Dossiers des familles de disparus: Les accusations de Me Azzi
DOSSIER DES FAMILLES DES DISPARUS
Les accusations de Me Azzi
Le Soir d’Algérie, 18 décembre 2013
Le président de la cellule judiciaire pour l’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, accuse des associations de défense des familles des disparus de «marchander avec le sang des Algériens». Selon Me Merouane Azzi, certaines associations de défense des familles des disparus, durant la période du terrorisme, ont recours au chantage en livrant leurs dossiers à des ONG.
«Ses associations visent à porter atteinte à l’Algérie et à nuire à ce qu’ils nomment le système», a-t-il expliqué hier, au forum de DK News, à Alger. Selon lui, certaines associations ont même été jusqu’à proposer de grandes sommes d’argent à des familles de disparus contre de faux témoignages, devant la commission des droits de l’Homme de l’ONU.
«Je ne vise pas les familles des disparus mais ces associations qui se servent de ce dossier pour exercer des pressions sur l’Algérie», a-t-il assuré. Le président de la cellule judiciaire, pour l’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a, en outre, indiqué que le nombre des familles de disparus est de près de 7 100. Un chiffre que leurs associations contestent et le considèrent plus élevé.
«Les associations de défense des familles des disparus prennent aussi en considération des disparus victimes de règlement de comptes, des personnes parties à l’étranger sans donner signe de vie, et celle ayant choisi de regagner le maquis», argue Me Azzi. Quant à l’opération d’indemnisation, il assure qu’elle a touché plus de 7 000 familles de disparus. «Pour le reste, une partie refuse l’indemnisation et l’autre n’a toujours pas obtenu le P-V de disparition», précise-t-il.
S’agissant de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, l’invité du forum la qualifie de «véritable concrétisation des droits de l’Homme». A une question relative à la priorité dont jouissent les repentis et les familles des terroristes par rapport aux familles victimes du terrorisme, il dira qu’il n’y a point de «ségrégation». Néanmoins, il ne nie pas l’existence d’une priorité accordée aux terroristes afin dit-il, «d’assurer le retour de la paix». Par ailleurs, Me Azzi a indiqué que depuis le début de l’année, 27 terroristes se sont rendus aux services de sécurité à travers plusieurs wilayas et jusqu’à fin novembre, 220 terroristes ont été abattus dont 29 lors de l’assaut de Tiguentourine ; une opération qui a permis également l’arrestation de trois terroristes.
Rym Nasri
La réconciliation nationale a promu les droits de l’Homme: L’effet Bouteflika
DKNews, 17 décembre 2013
Au total, 27 terroristes se sont rendus dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale entre début janvier et la mi-décembre 2013, a indiqué, mardi à Alger, le président de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Me Merouane Azzi.
Ce dernier a indiqué lors d’une conférence de presse organisée par le journal DK News que «27 terroristes se sont rendus aux services de sécurité depuis début janvier à la mi-décembre 2013 et ont été placés sous contrôle judiciaire».
Il s’agit, selon lui, de terroristes qui activaient dans les wilayas de Tlemcen, Constantine, Skikda, Boumerdès, Khenchla et Bordj Bou Arréridj. Me Azzi a précisé que «certains de ces terroristes avaient rejoint les maquis depuis 1994».
Droits de l’homme, réconciliation nationale. Un élément essentiel de leur liaison, ou plutôt de leur intersection est bien le droit à la vie. Le droit élémentaire à la vie est garanti par la réconciliation nationale dont l’autre implication est la fin des souffrances des populations.
C’est bien la réconciliation nationale qui est à lire sous l’angle de l’instauration de la paix. Une paix durable, ou plutôt une paix permanente.
Où en sommes-nous dans la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ? Pourquoi cette dernière est elle considérée comme l’in strument de la refraternisation ? Pourquoi La paix par la réintégration sociale ?
Quel apport de l’usage stratégique de l’instrument militaire à la réconciliation nationale ? Pour répondre à ces questions, et à bien d’autres encore, le Forum du quotidien DK News a invité maître Azzi Mérouane qui a bien voulu répondre à cette invitation. Maître Azzi est avocat et président de la cellule judiciaire pour l’application des dispositifs de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.
La réconciliation nationale est la composante humanitaire de l’expression de la lutte globale contre le terrorisme. Il faudrait réussir à éviter le risque d’une replongée dans le contexte de la tragédie nationale, car sans la réconciliation, le climat futur à léguer sera celui de la vengeance.
Il faudrait par la durée de la paix finir par faire un solde de tout compte. Maître Azzi a fourni des chiffres qui rendent compte de l’amorçage du processus de paix et de son irréversibilité.
La concorde civile avait fourni une assise juridique au repentir dans les effectifs de l’AIS qui a été la première à bénéficier de cette démarche, qui consiste à obtenir le désarmement des milices et le renoncement à la pratique de la violence contre l’offre de l’arrêt des poursuites judiciaires et de la réintégration sociale. De la concorde civile à la réconciliation nationale, il y a eu 16000 terroristes qui se sont repentis et ont remis à l’Etat toutes leurs armes et bagages.
Il a été enregistré des manipulations dans le sens d’amener des membres de familles victimes de terroristes à se rendre à l’étranger, à Genève plus particulièrement, pour « vendre » leurs dossiers à des ONG internationales. Les statistiques ont indiqué l’existence d’un nombre de 7100 portés disparus.
Tous les disparus seraient-ils à mettre sur le compte de la tragédie ? Il y avait des règlements de compte, et des départs à l’étranger sans leur signalisation à leurs familles.
Les effectifs des terroristes étaient estimés à 19000. Les enfants nés sous x dans les maquis étaient au nombre de 15000 qui sont aujourd’hui âgés pour les plus grands de 15 années. Certaines wilayas étaient gérées ( les maquis) comme des émirats, avec des massacres, des sanctions selon la charia.
La qualification de tragédie est amplement justifiée, quand on sait qu’il y a eu un assassinat de 1000 habitants d’un village en même temps.
En arrivant à la magistrature suprême, le président Bouteflika avait promis de rassembler les Algériens et de ne pas laisser se multiplier les fractures. C’était à la fois une œuvre humanitaire qu’il avait menée en convainquant les populations que toutes les libertés politiques et publiques devaient être subordonnées au rétablissement de la paix. Le développement lui-même en dépendait.
Said Abjaoui
« La charte de la paix et de la réconciliation nationale a rétabli le droit à la vie dans notre pays »
DK News 17 décembre 2013
C’est en ces termes que le président de la cellule judiciaire pour l’application des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a caractérisé le fond de la «démarche de l’Etat algérien qui n’a pas ménagé ses efforts pour limiter, réduire et tarir les activités terroristes dans notre pays : de la rahma à la concorde civile et enfin à la charte, la démarche est de rétablir la paix civile et la sécurité pour tous les Algériens. »
La mise en œuvre des dispositions de la loi a abouti au retour dans leurs foyers de «15000 activistes terroristes qui, par le fait, ont considérablement réduit les capacités de nuisances des groupes terroristes.
La nécessité absolue était, est toujours de garantir le droit à la vie qui est le premier des droits de l’homme. Le temps a passé et certains ont oublié que des milliers de morts ont jalonné les jours et les nuits des années 1990 : il y a eu jusqu’à 1000 victimes du terrorisme chaque jour, chaque nuit.
Et l’Algérie a fait face seule au fléau, sans que la communauté internationale s’émeuve et l’aide à surmonter l’épreuve imposée en vue de détruire l’Etat en faisant la guerre au peuple et donc à toute la société. Certaines capitales sont devenues des points d’appui aux dirigeants terroristes.»
« Guerre civile et machinations »
« Les tentatives de faire des exactions terroristes et de leur répression les éléments d’une guerre civile ont fait long feu, mais les promoteurs de cette analyse ne désarment pas ; ils focalisent leurs arguments sur la question des disparus et instrumentalisent des organisations, tentent de circonvenir des familles en leur proposant beaucoup d’argent, comme à Aïn Defla et Sidi Bel-
Abbès, afin d’accepter de témoigner devant les organisations onusiennes des droits de l’homme. Principale exigence des acteurs de ces machinations : incriminer les services de sécurité algériens. Nous avons les preuves écrites de ces tentatives. »
«Victimes innocentes»
La tragédie nationale en Algérie a fait «des dizaines de milliers de victimes innocentes dans la population, des femmes, des enfants, des djounoud et policiers, des gendarmes, des travailleurs manuels et intellectuels, des paysans et des ouvriers qui avaient le tort de ne pas les soutenir ; le traumatisme et les conséquences sur le psychisme de tous les citoyens sont à peine ressentis (maître Azzi Merouane cite l’exemple de jeunes qui avaient 10 ans pendant le terrorisme et qui sont devenus des déviants peuplant les tribunaux.)
Ajoutez à ces dégâts qui demandent beaucoup de temps pour la reconstruction de la personnalité dans une perspective de culture des droits de l’homme que des richesses matérielles, du patrimoine ont été détruits définitivement, créant du chômage et des pertes aux artisans, etc. et on veut mettre sur un même pied d’égalité les agresseurs et leurs proies ?!
Malgré cela, l’Etat algérien a estimé que les familles des terroristes étaient aussi des victimes du terrorisme et devaient être assistées dans les mêmes conditions que toutes les autres. C’est ce qui fait la force et l’exemplarité de la charte de la paix et de la réconciliation nationale.»
« ADN »
Maître Azzi Merouane a soulevé la question des enfants nés dans les maquis et qui n’ont pas encore d’état civil : « Sur les 500 cas connus, seuls 37 ont été réglés par la reconnaissance de paternité. Pour les autres nous recommandons le recours aux tests ADN. »
Le cas des femmes enlevées et violées est toujours délicat à soulever, car il faut des preuves et des témoignages qui deviennent de plus en plus difficiles à recueillir.
La culture des droits de l’homme
Maître Azzi Merouane est revenu en fin de conférence à la périodisation des initiatives du pouvoir algérien en matière de cessation de la fitna : «L’offre de la rahma, de la concorde civile et l’adhésion du peuple citoyen à la charte de la paix et de réconciliation nationale sont propres aux conditions de l’Algérie et à son histoire.
De ce fait, ce sont des acquis à mettre au crédit des droits de l’homme dans notre pays, une base solide du respect du droit à la vie. L’originalité de cette voie qui ne peut être assimilée à celle de Mandela en RSA, des Chiliens après la chute de Pinochet ou même celle du Maroc après Hassan II : l’Algérie ne pratiquant ni l’apartheid, ni une guerre de l’Etat contre son peuple, ni une monarchie qui nie les droits de sujets et usent de la pratique du cachot».
Maître Azzi Merouane est venu au Forum de DK News «pour que le débat se développe autour des droits de l’homme sur la base de l’apport essentiel de la charte de la paix et de la réconciliation nationale qui a montré la conscience élevée des Algériens à préserver leur société des violences qui mettent en danger leurs acquis historiques et politiques ; ces acquis qui font que notre pays soit élu régulièrement aux instances universelles qui président au développement des droits de l’homme dans le monde. Ce n’est que justice. »
O. Larbi