Alger appelle au renforcement du partenariat sécuritaire afro-américain

Alger appelle au renforcement du partenariat sécuritaire afro-américain

El Watan, 8 août 2014

L’Algérie a appelé à Washington au renforcement du partenariat afro-américain dans le domaine de la sécurité pour mieux répondre aux besoins du continent, où le paiement des rançons a accru la capacité de nuisance des groupes terroristes.

«Le partenariat avec les Etats-Unis en matière de paix et de sécurité qui a déjà à son actif des résultats positifs devrait être renforcé pour mieux répondre aux priorités et besoins de l’Afrique», lit-on dans la déclaration de l’Algérie au sommet Etats-Unis-Afrique. L’Algérie a souligné à ce propos que la nature de la violence sur le continent a évolué ces dernières années avec la multiplication des groupes terroristes et leur jonction avec des réseaux de trafiquants de drogue, d’armes et d’êtres humains.

Formation

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé lors de la session paix et sécurité, organisée à l’occasion de ce sommet, à renforcer les capacités africaines de résolution des conflits, appelant à une coopération accrue avec les Etats-Unis dans les domaines du renseignement, de la formation et d’équipements spécifiques à la lutte antiterroriste. M. Sellal a également exprimé sa satisfaction au président américain, Barack Obama, pour sa nouvelle initiative de création d’un fonds pour le partenariat dans la lutte antiterroriste.

Le président américain, Barack Obama, a annoncé mercredi que son pays allait accélérer son aide à six pays en Afrique pour leur permettre de mieux assurer leur sécurité et aider six autres à créer une force de réaction rapide de maintien de la paix. Le Kenya, la Tunisie, le Mali, le Nigeria, le Niger et le Ghana vont bénéficier d’un nouveau plan d’aide de Washington. Washington va consacrer 65 millions de dollars à cette initiative la première année et fera ensuite régulièrement le point sur les besoins, précise un document de la Maison-Blanche.

Barack Obama a aussi annoncé qu’il voulait aider à mettre sur pied une force africaine de réaction rapide de maintien de la paix sur le continent. Washington doit débloquer 110 millions de dollars par an pendant trois à cinq ans. Ces fonds et l’assistance américaine doivent permettre d’entraîner, d’équiper et de former les troupes dédiées au maintien de la paix. En échange, les pays africains partenaires s’engagent à ce que leurs soldats et leurs équipements puissent être déployés rapidement.
Des officiers supérieurs de l’ANP en discussion avec les responsables de la défense US

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évoqué, mercredi à Washington, la situation en Libye avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a rapporté l’APS. L’entretien qui s’est déroulé en présence du ministre de l’Investissement et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a porté sur l’examen de la situation dans la région du Sahel, notamment en Libye qui est en proie à des violences.

Peu auparavant, le Premier ministre s’est entretenu avec son homologue libyen auquel il a exprimé la volonté de l’Algérie de mettre fin à la crise qui secoue la Libye dans le cadre du dispositif des pays limitrophes mis en place en juillet dernier à Tunis. Mercredi à Washington, l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Maroc, la Tunisie et les Etats-Unis ont exprimé, dans une déclaration commune, leur inquiétude face à la violence qui a engendré une crise humanitaire tragique en Libye. Les six pays ont partagé la vision de l’Algérie dans le cadre du dispositif de Tunis, appelant toutes les parties à adopter un cessez-le-feu immédiat et à engager des négociations en vue de trouver une solution à la crise.

Par ailleurs, selon nos sources, de hauts gradés algériens de l’ANP font partie de la délégation de Abdelmalek Sellal à Washington. Ils ont tenu une réunion secrète avec des responsables du National Security Council et du département de la Défense américain, dans la capitale fédérale, en présence du Premier ministre. L’assistance militaire algérienne pour la Tunisie, la situation sécuritaire en Libye et l’agression israélienne contre Ghaza sont des points à l’ordre du jour de cette réunion. Aziz M.

APS