La Chine crée un Fonds de développement pour l’Afrique

En vue de multiplier ses investissements sur le continent :

La Chine crée un Fonds de développement pour l’Afrique

par AFP/R.E., Le Jeune Indépendant, 27 juin 2007

La Chine a lancé officiellement hier le Fonds sino-africain pour encourager ses entreprises à investir en Afrique, affirmant que son but n’était pas de faire des profits mais de soutenir un «nouveau type de partenariat stratégique» avec le continent.

«Le fonds de développement Chine-Afrique visera surtout à soutenir la coopération stratégique dans les domaines politique, économique et diplomatique», a déclaré aux journalistes le président du Fonds sino-africain, Gao Jian, lors de la cérémonie de lancement.

«Contrairement à d’autres organisations lucratives qui cherchent à faire le plus de profits, l’objectif du Fonds est d’éviter les pertes et de gagner suffisamment pour lui permettre de tourner», a-t-il ajouté. Le Fonds est doté de un milliard de dollars de la part de la Banque chinoise de développement, capital qui doit être porté à cinq milliards de dollars.

L’idée de sa création avait, pour rappel, été avancée en novembre dernier, à l’occasion de la tenue du sommet sino-africain. M. Gao, également vice-gouverneur de la Banque chinoise de développement, a souligné que l’Afrique représentait un important marché pour certains produits chinois.

«L’économie africaine en est encore à ses premières phases de développement. Elle a besoin des produits (de la Chine) et ils ne sont pas chers», a-t-il dit. Le Fonds «soutient les entreprises chinoises performantes et crédibles et les encourage à investir en Afrique, surtout dans les projets qui permettent aux pays africains d’améliorer le niveau technologique, de créer des emplois et de contribuer au développement durable, économique et social», avait préconisé le plan d’action adopté à l’issue du sommet.

Les détracteurs de la Chine lui reprochent de reproduire sur le continent africain le schéma déséquilibré de l’ère coloniale : exploitation des richesses énergétiques et minières et écoulement des produits bon marché. Mais, comme d’autres responsables chinois avant lui, Gao Jian a de nouveau assuré que la Chine n’était nullement guidée en Afrique par une soif d’énergie.

«Certains prétendent que la Chine exerce un néo-colonialisme et s’emparent des ressources des autres. Ils ont tout faux. Les ressources ne sont pas la raison de notre présence en Afrique», a-t-il affirmé. Selon lui, le Fonds se concentrera sur les secteurs en mesure de développer l’Afrique, comme l’agroalimentaire, l’électricité, les infrastructures routières et les systèmes d’adduction d’eau.

Les membres du G8 s’étaient implicitement inquiétés en mai dernier de la politique menée en Afrique par certains pays émergents comme la Chine, risquant, à leurs yeux, d’alimenter une nouvelle spirale de surendettement, alors que les pays riches se sont engagés à éliminer la dette des pays les plus pauvres.

AFP/R.E.