Nos secrets sont ailleurs

Nos secrets sont ailleurs

Par D. Ben Salah, El Khabar, 11 avril 2010

Le marché de réalisation des passeports biométriques a été confié à la compagnie Française « operator technology », par le ministère de l’Intérieur. C’en est un clou de plus qu’on vient de pénétrer sur le cercueil de la souveraineté nationale, vu la sensibilité des renseignements qu’on fournira à une compagnie étrangère, d’un pays qui n’hésitera pas un moment à les utiliser contre nous et pour défendre ses intérêts.
Ce sont les mêmes raisons qui ont suscité le mécontentement de l’opinion publique Congolaise après que la compagnie sus indiquée a emporté le marché de réalisation des passeports biométriques des Congolais, et qui a pris pour ça, une avance financière estimée à 7 millions de dollars, avant même qu’elle ne lance ce projet. Le gouvernement de Kinshasa a fait l’objet, alors, de sévères critiques, pour ne pas avoir compté sur ses compagnies locales, vu le caractère « souverain » de l’opération.
Pour établir le constat de l’importance des renseignements à l’ère du nouveau régime international, il suffit de rappeler la vague de colère qui a prit les pays de l’Union Méditerranéenne après que la compagnie « Swift » ait autorisé aux Etats-Unis d’exploiter les données bancaires et renseignements de bourse stockés dans son système électronique en Suisse, sous prétexte de guetter les opérations de blanchiment d’argent par les groupes terroristes. Si celle-ci était la réaction des pays européens développés, dont il est impossible d’accuser de nationalisme restreint, qu’en est-il alors d’un Etat comme l’Algérie dont l’archive est toujours à l’étranger.
L’Etat français est devenu en gardien de nos secrets après l’exclusivité dont il a bénéficiée en vertu de la confiance qu’on a placé en lui, quant on lui a confié le dossier médical du président de la République, quand il a subi une opération chirurgicale au niveau de l’hôpital militaire de Val De Grâce, sur un plateau en or, et sans même qu’il ne fasse appel à ses services secrets pour ce but.
Il s’agit d’un renseignement en or et d’une grande importance stratégique, qui met la partie française en position de force dans chacune de ses négociations avec la partie algérienne, dans le cadre des relations bilatérales pragmatiques où tous les coups sont permis et où il n’y a pas de place aux sentiments.
Le marché des passeports biométriques représente une chance à ne pas gâcher pour la collecte des renseignements actualisés et la création d’une banque de données qu’on utilisera en cas de besoin, en plus de l’énorme archive de l’Algérie que l’Etat français garde et refuse de remettre au gouvernement algérien. Cet archive qu’il utilisera comme moyen de pression pour faire passer ses plans et défendre ses intérêts.
Avec le temps qui passe, le gouvernement français s’est transformé en garant des secrets des gouvernements successifs en Algérie. Il a, également, gardé le secret au nom de « la raison d’Etat », sur l’assassinat de l’activiste et défenseur des Droits de l’Homme, Ali Msili, et sur l’identité des commanditaires de son attentat et responsables politiques qui sont intervenus pour l’évacuer vers l’Algérie. La France garde, également, les listes des biens de la nomenclature et de leurs familles, dans les boulevards des Champs-Elysées et au boulevard de Saint Honoré et autres…sans oublier leurs comptes bancaires dans les banques françaises.