Vers la reconduction de Sellal
GOUVERNEMENT
Vers la reconduction de Sellal
Le Soir d’Algérie, 8 mai 2017
C’est aujourd’hui, lundi, que le Conseil constitutionnel devrait annoncer les résultats officiels des élections législatives du 4 mai dernier. En fait, consolider les résultats préliminaires annoncés vendredi dernier par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui. Et ce sera à partir de cette annonce que le vrai processus de l’après-élection sera enclenché.
Kamel Amarni – Alger (le Soir) – Après avoir tranché les cas litigieux, le Conseil constitutionnel accordera, en effet, un délai de quarante-huit heures aux candidats se sentant lésés pour introduire des recours. Ensuite, l’institution de Mourad Medelci aura quatre jours pour étudier les recours en question et, partant, rendre son verdict ; autrement dit, annoncer les résultats définitifs du scrutin.
Tout un processus juridique qui, certes, aboutirait avec quelques modifications des résultats respectifs de chaque parti ou partie mais qui, au final, ne devrait pas vraiment chambouler les grandes tendances. A savoir, un Front de libération nationale large vainqueur des élections, suivi, en deuxième position, par le Rassemblement national démocratique. Puis, loin derrière, le parti islamiste du Mouvement de la société pour la paix. Le verdict final du Conseil constitutionnel, prévu pour dimanche ou lundi prochains, ouvrira la voie également à l’installation officielle de la nouvelle Assemblée.
Une installation qui, à son tour, enclenchera un autre processus, le seul véritable enjeu de cette élection, celui de la nomination d’un nouveau gouvernement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devrait ainsi présenter la démission de son gouvernement à la suite de l’installation de la nouvelle Assemblée.
Selon la nouvelle Constitution, le président de la République procédera à la nomination d’un nouveau gouvernement «après consultation de la majorité». Et en l’espèce, l’on a affaire à une majorité dominée par le FLN de Djamel Ould-Abbès mais que complète avec lui le RND de Ahmed Ouyahia. Ces deux chefs de parti seront-ils consultés tous les deux ? Et sous quelle forme ? «On ignore pour le moment la forme que choisira le Président pour procéder à cette consultation qui sera d’ailleurs une première, mais cela se fera», nous confie une source. «Mais ce qui est certain est la reconduction de Abdelmalek Sellal à son poste de Premier ministre», nous confie encore notre source. Il faut dire que tout plaide pour cette reconduction. «Il a réussi à abattre un travail colossal et il a servi loyalement le Président dans les moments les plus difficiles», nous explique notre source.
L’actuel patron de l’exécutif a fait face, en effet, depuis son arrivée à la tête du gouvernement, le 3 septembre 2012, aux plus fortes crises de ces dernières années. D’abord, le grave accident de santé qui surprendra Abdelaziz Bouteflika dès le 27 avril 2013. Sellal sera donc sur la brèche durant cette période si sensible, entre le 27 avril et le 16 juillet 2013, celle de l’hospitalisation de Bouteflika en France. Puis, immédiatement après, il lui fallait faire face à un véritable défi, celui d’occuper le terrain, à travers des visites marathon et incessantes à travers tout le pays, pour donner une présence «physique», et faire entendre la voix du pouvoir. Il lui fallait, aussi, préparer le terrain, tout comme l’opinion pour le scénario du quatrième mandat qui était, faut-il le rappeler, fortement contesté par l’opposition et même par certains cercles au sein même du pouvoir. Au printemps 2014, ce sera également à Abdelmalek Sellal qu’incombera la lourde tâche de diriger et de mener la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika.
Une campagne qui s’était déroulée dans un contexte hyper-tendu. A l’issue de la présidentielle du 17 avril 2014, le gouvernement Sellal avait été interpellé par une seconde grave crise, celle de la chute brutale des prix des hydrocarbure.
Une crise brutale et qui dure encore, avec tout ce que cela engendre comme crise économique, financière, et sociale. Tout était donc à revoir, en termes de programmes, à différents niveaux et «en plein vol». Il fallait, à tous les instants, concilier entre une réalité financière sacrément inquiétante et un front social exigeant car habitué à être choyé !
Ceci étant, l’autre atout qui a plaidé pour la reconduction de Abdelmalek Sellal aura incontestablement été son implication personnelle dans la campagne électorale des législatives du 4 mai au cours de laquelle il avait «mouillé le maillot» pour défendre la cause du FLN, autrement dit, le parti du Président.
K. A.