Un jeune tué à la frontière et des émeutes

Souani

Un jeune tué à la frontière et des émeutes

par Cheikh Guetbi, Le Quotidien d’Oran, 17 septembre 2007

La commune de Souani dans la wilaya de Tlemcen a connu une fois de plus l’effervescence et l’émeute. A l’origine de la colère, qui a été cette fois générale, la fin tragique d’un jeune mortellement touché hier à 11h20 par balles, à quelque 2 km de la frontière.

A la suite de cet incident, la population est sortie désapprouver ce genre d’intervention, exprimer son marasme et manifester son désespoir et ce en coupant la RN 35 à la circulation. La voie a été semée sur environ 1 km par des pierres et des pneus brûlés. La colère était apparente sur les visages de la population, laquelle n’a pas hésité en la circonstance de crier son désarroi et sa détresse. «Tout le monde ne fait pas dans la contrebande de carburant et même ceux qui en font, c’est à peine s’ils arrivent à faire vivre des familles sans ressources. C’est le manque de travail qui fait que les jeunes versent forcément dans la contrebande», dira un jeune avant d’être rejoint par un autre: «Si vous savez le nombre de pauvres à Souani, vous changerez votre idée sur notre commune qui a acquis la sinistre réputation».

Un autre, plus âgé, n’a pas raté l’occasion d’aborder la probable fermeture de la seule boîte pourvoyeuse d’emploi: «Où iront les 100 travailleurs de la minoterie à laquelle on n’a pas voulu octroyer de soutien ? à la contrebande forcement». Un autre reviendra sur la cherté de la vie dans cette commune de l’extrême ouest: «La vie y est très chère. Je cite le litre du lait qui est cédé à 45 DA et la datte à 400 DA le kilo. Où sont les directives du chef du gouvernement et que font les services de la direction du commerce. Certains font le déplacement à Remchi pour faire leurs achats car le passavant est devenu une contrainte majeure à l’origine de cette hausse des prix qui se fait réellement excessive spécialement chez nous».

Une délégation a été dépêchée par le wali qui était occupé hors wilaya et laquelle n’est pas arrivée à atténuer la tension car les émeutiers réclamaient la présence du wali, le seul, disent-ils, auquel ils faisaient confiance pour que la vérité soit dévoilée.