Ramadan: Alger sous haute surveillance

RAMADAN

Alger sous haute surveillance

Le Soir d’Algérie, 30 août 2008

J-2 du début du mois de ramadan, un dispositif sécuritaire important est visible tant au niveau de la périphérie d’Alger qu’au centre-ville. Les derniers attentats terroristes perpétrés dans le centre du pays (Tizi-Ouzou, Issers, Zemmouri et Bouira), à une quinzaine de jours du mois de ramadan, ont contraint les pouvoirs publics à redoubler de vigilance.
Abder Bettache – Alger – Le Soir) – En effet, depuis quelques jours, la sécurité a été considérablement renforcée dans la capitale et sa banlieue. Postés au niveau des points stratégiques et sur les routes menant vers l’est et l’ouest d’Alger, gendarmes et policiers, en nombre important, passent au peigne fin tous les véhicules considérés suspects. Les camionnettes bâchées ou encore les camions frigorifiques sont automatiquement fouillés. En effet, tout fourgon se dirigeant vers Alger est automatiquement contrôlé lors de son passage au niveau d’un barrage de police ou de gendarmerie. A certains endroits, la fouille est assurée à distance au moyen d’appareils nouvellement acquis par la Sûreté nationale. Cette méthode de contrôle est notamment utilisée au niveau des barrages dressés sur l’axe routier Tizi- Ouzou- Boumerdès – Alger. «Ce sont des détecteurs d’explosifs, dont est équipée une grande partie des barrages de contrôle», a-t-on appris. Pour les pouvoirs publics, il s’agit, sans aucun doute, à travers cette stratégie, «d’éviter toute infiltration terroriste dans la capitale et annihiler ainsi toute tentative de commettre des attentats au niveau de la capitale». Le même dispositif sécuritaire est érigé au niveau du périmètre ouest de la capitale. Le maillage d’Alger semble constituer une parade pour les services de sécurité tout au long du mois de ramadan. Ceci étant, parallèlement à ce déploiement sécuritaire externe, le centre-ville fait également l’objet d’une «vigilance» particulière. Les policiers, qu’ils soient en uniforme ou en civil, sont partout. A pied ou patrouillant à bord de véhicules identifiés ou banalisés, ils sont à l’affût de la moindre anomalie. Au niveau des rues Ben- M’hidi à Alger-Centre ou Tripoli à Hussein Dey, on a constaté la présence de l’uniforme bleu. Mieux, des barrages de contrôle sont mêmes improvisés au niveau de certaines intersections peu fréquentées par les automobilistes, alors qu’au niveau des places publiques et des marchés, les interpellations et la fouille de personnes suspectes ont été intensifiées ces derniers jours. Autre signe d’alerte. La forte présence policière au niveau des édifices institutionnels. En effet, au niveau du Palais du gouvernement, de la présidence de la République ou des ambassades, des dispositifs policiers importants ont été mis en place, et parfois des zones tampon ont vu le jour. En somme, les périmètres en question se trouvent sous haute surveillance. Le même décor est perceptible devant les commissariats de police. Des palissades et autres digues en béton encadrent l’infrastructure et les accès sont surveillés. Un décor qui rappelle la décennie noire.
A. B.