Notre technicité et notre personnel répondent aux normes universelles

LE COLONEL MESSAOUDI, DIRECTEUR DE L’INSTITUT DE CRIMINALISTIQUE DE LA GENDARMERIE NATIONALE, À L’EXPRESSION

Notre technicité et notre personnel répondent aux normes universelles

Par Ilhem TERKI, L’Expression, 04 Novembre 2013

Dans cet entretien, le colonel Abdelhamid Messaoudi, directeur de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale revient sur le fonctionnement, les missions et les objectifs assignés à l’institut, notamment les descriptions des métiers de la police technique et scientifique, et les cas concrets où la police scientifique a joué un rôle majeur.

L’Expression: Pouvez-vous nous donner un aperçu sur votre organisation?
Le colonel Abdelhamid Messaoudi
Sous tutelle du ministère de la Défense, l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale est créé en 2009, elle est un élément de la Gendarmerie nationale. Son rôle est d’identifier et rechercher les auteurs d’infractions, mais aussi des victimes ou témoins. Le tout en exploitant des moyens scientifiques et techniques (analyses…) Plus concrètement, les recherches se font au sein de l’institut qui regroupe les laboratoires de la police. L’Incc recèle 135 analystes, dont 909 experts judiciaires, 13 laboratoires de criminalistique et 18 de criminologie, un mini-labo monté sur véhicule, 916 équipements techniques et scientifiques de pointe, 124 types de prestations de service et une unité d’identification des victimes de catastrophes installée depuis un an. Nous disposons de moyens potentiels et humains, prêts à intervenir sur l’ensemble des 48 wilayas et répondre au besoin en Algérie et en dehors du pays.
Notre technicité et le mode d’emploi de notre personnel répondent aux normes universelles. L’Incc organise et contribue aux séminaires, conférences et colloques, au niveau national et international, aux formations post-graduées dans les spécialités des sciences criminelles, aux formations continues et/ou spécialisées des personnels de la GN.

Quel est le rôle principal de l’Institut?
Le rôle principal est de mener à bien ses missions et résoudre le plus grand nombre d’affaires qui se basent sur la qualification du personnel et de sa spécialisation, notamment les missions d’expertise, d’assistance technique, de recherches, études et analyses en criminologie et de formation, la crédibilité de notre structure est de répondre et agir efficacement au plan national et international. En matière d’expertise, d’établir des preuves irréfragables permettant d’identifier les auteurs de crimes et délits, l’institut n’a laissé aucune brèche en se donnant tous les moyens humains et matériels et en se dotant d’une panoplie de techniques d’analyses universelles reconnues sur le plan international.

Dites-nous combien de sélections contient l’Institut?
Le tout en exploitant des moyens scientifiques et techniques (analyses…) pour identifier et rechercher les auteurs d’infractions, mais aussi des victimes. L’institut contient plusieurs sélections, parmi elles, la sélection balistique qui procède à des tirs d’expérience, restaurations de numéros de série effacés, analyses de stries de balles, calculs de distance et de trajectoire de tirs… La sélection documents traces capillaires qui analyse les documents divers. La sélection physico-chimie, dont l’objectif est d’analyser la composition physique et chimique d’objets et de faire ensuite des comparaisons, pour mettre par exemple en relation un bout de fibre et le vêtement d’un suspect. Aussi, la sélection incendie et explosion qui constate sur la scène d’un incendie en prenant des photos et des échantillons des lieux pour chercher les causes de la catastrophe.
Notamment d’autres sélections comme la biologie (traces), la sélection biologie (individus), la sélection stupéfiants, la sélection traces technologiques et la sélection toxicologie. En plus des tests d’aptitude (proficiency test) avec des organismes inter-laboratoires américains dans les différentes disciplines de la criminalistique telles que l’ADN et l’empreinte digitale durant le mois d’octobre 2011. Le pays dispose donc d’un outil de haute technologie dont la recherche et les résultats constituent des «pièces à conviction» pour servir la justice et la sécurité des citoyens.

De combien de services est composée la police scientifique?
La police scientifique se compose de plusieurs services qui sont au service de la justice pour la manifestation de la vérité, en collaborant avec les autres départements et différents ministères. Parmi les services de l’Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, le service central de documentation criminelle et le service de l’informatique et des traces technologiques, le Centre national de recherche, le service de documentation et de formation, la division de la logistique opérationnelle, le service de documentation et de formation et le service central d’identité judiciaire. A travers l’Incc, l’Algérie a pu s’imposer et faire une renommée internationale d’autant plus que cet institut répond au système de management international surtout les plans de la formations de base, notamment la qualification du personnel. Il est important de noter que malgré le fait que nos scientifiques travaillent la plupart du temps dans le laboratoire, ils peuvent être amenés à se déplacer pour assister à des autopsies, reconstitutions, perquisitions et analyser la scène du crime. Ils peuvent être amenés à procéder à des tirs d’expériences, restaurations de numéros de série effacés, analyses de stries de balles, calculs de distance et de trajectoire de tirs…

Pouvez-vous nous citer un cas concret où la police scientifique a joué un rôle majeur?
En effet, et dans ce cadre, la Gendarmerie nationale s’est dotée depuis avril 2012 d’une unité spécialisée qui peut être projetée en tout temps et en tout lieu du territoire national, et même à l’étranger. Elle est composée essentiellement de spécialistes en médecine légale, en biologie et en empreintes digitales, dotés de moyens scientifiques et techniques modernes. Cette unité identification des victimes de catastrophes, a eu à intervenir après l’attaque terroriste de Tiguentourine en janvier 2013 où elle a procédé à l’identification de l’ensemble des victimes, dans des délais très courts et de manière telle que l’opération a suscité l’admiration des responsables et experts étrangers.