GSPC: «C’est un groupe marginal qui lutte pour survivre»

UN PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ DE VIRGINIA PARLE DU GSPC

«C’est un groupe marginal qui lutte pour survivre»

L’Expression, 07 octobre 2006

Le responsable américain estime les effectifs du Gspc à quelques centaines de membres.

L’analyste américain, William Quandt, spécialiste de l’Algérie, a réduit les islamistes armés du Gspc (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) à leur plus simple expression en les désignant de groupuscules isolés insignifiants, en marge des événements. «C’est un groupe assez petit, marginal qui lutte juste pour survivre», a affirmé ce professeur à l’université de Virginia. Indépendamment des liaisons qu’il peut avoir avec le réseau d’Al Qaîda, ce groupe doit vire totalement disloqué a- t-il dit répondant aux questions via le courrier électronique.
Très au fait des questions sécuritaires, cette figure de la diplomatie américaine a indiqué que les contacts entre le Gspc et le réseau d’Al Qaîda sont très rares. «Cependant, Al Qaîda peut toujours soutenir les actions du Gspc» a noté le diplomate américain soulignant que «ce groupe n’a pas plus que quelques cent membres». William Quant fait partie des grands noms de la diplomatie américaine. Il a occupé le poste de conseiller au NSC, le Conseil de sécurité nationale, pour les affaires du Proche-Orient sous la présidence de Richard Nixon, de 1970 à 1973, puis de Jimmy Carter, de 1977 à 1980. Irréductible, le Gspc a refusé l’offre de paix contenue dans la réconciliation nationale. En 2004, il a annoncé son affiliation au réseau d’Al Qaîda. Le rapport du département d’Etat sur le terrorisme publié la même année, note qu’«il n’y a aucune preuve qui confirme réellement cette affiliation». Acculé par les forces de sécurité, le Gspc s’est retranché au sud du pays pour se donner une dimension de mouvement terroriste régional. Mais en dépit de son effectif qui serait réduit, de la capture de d’Abderrezak al-Para, de l’isolement de son chef Hassan Hattab, le Gspc demeure une force hautement nuisible.
Il a établi des liens avec des groupes terroristes du Maroc, du Nigeria, de la Mauritanie, de la Tunisie et d’autres pays. L’attaque, qu’il a lancée en juin 2005 contre un avant-poste de l’armée mauritanienne, a confirmé que les coups de boutoir qu’il a subis ne l’ont pas dissuadé de poursuivre ses activités, ni mis fin à sa menace. Ses ramifications s’étalent aussi en Europe. Selon le journal français Le Figaro, l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste française (Uclat), des dizaines de cellules isamistes en France ont des contacts avec le Gspc.
Le journal a rappelé que Zawahiri a exhorté les Algériens du Gspc à commettre des attentats en France. La semaine dernière, la police italienne a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste algérienne qui «a financé et donné l’appui logistique pour des massacres contre l’armée algérienne en 2005».

B. TAKHEROUBT