La « compétence » du DRS !
LES CENTRES D’INTERET DES AMERICAINS EN ALGERIE
La « compétence » du DRS !
Djamaledine Benchenouf, 1 octobre 2006
En plus des « créneaux attractifs» dans lequel notre pays sera, de toute façon, le dindon de la farce, l’intérêt que semble exercer, depuis quelque temps, l’Algérie sur les USA et dont la presse algérienne fait l’essentiel de son information, comme si la cagnotte amassée à la faveur de l’augmentation des hydrocarbures était vraiment d’un si grand intérêt pour le monde entier, et comme si nous pouvions représenter un enjeu économique stratégique d’importance pour cette immense puissance qu’est l’Amérique, a une toute autre explication. Ce coup de foudre de l’Empire pour notre petit pays pourrait se révéler autrement plus « prometteur » qu’on ne croit.
Le « centre d’intérêt» en Algérie, pour l’administration Bush, c’est celui du sécuritaire et de l’exceptionnelle « compétence » des services de sécurité algériens dans la lutte contre le « terrorisme». Les Américains ont d’ailleurs ouvertement, publiquement et officiellement exprimé leur grande admiration pour les services de sécurité algériens, sachant plus que quiconque le véritable rôle que ceux ci ont joué dans la tragédie algérienne. Un rôle d’une redoutable efficacité dans la manipulation de l’évènement.
Echaudés par les révélations sur les enlèvements d’islamistes et de supposés terroristes dans le monde entier, sur les centres de torture clandestins en Europe et ailleurs et d’une manière générale sur la gestion catastrophique du phénomène du terrorisme, qui se répercute violemment sur leur réputation, la « Démocratie Américaine », avec des majuscules s’il vous plait, a découvert la panacée pour palier à ces petits embêtements: Faire exécuter une partie du sale boulot par les experts du DRS. Peut être les meilleurs au monde dans leur spécialité. D’autant que ce dernier et les autres services qui lui sont affiliés, sont passés maîtres dans l’infiltration et la manipulation des groupes islamistes. Personne, même le Mossad, n’a fait mieux.
L’alliance récente et à grand bruit, entre la Quaeda et le GSPC algérien, dont tous les initiés de la crise algérienne savent qu’il est infesté de taupes du DRS, jusqu’aux niveaux de commandement, n’augure rien de bon en la matière, et pourrait être le signe annonciateur d’opérations sanglantes et spectaculaires en Europe et particulièrement en France où les services secrets algériens sont pratiquement chez eux.
Le détournement de l’Airbus d’Air France en 1994 et les attentas du metro parisien en 1995, par le GIA, dont des officiers de l’Armée algérienne, aujourd’hui dans l’opposition, affirment qu’il est la création du DRS laissent ouvertes toutes les hypothèses. L’assassinat des moines de Tibhirine, l’enlèvement des époux Thévenot et d’Alain Fressier ainsi que de nombreux autres assassinats d’étrangers en Algérie, imputés aux « terroristes islamistes » portent, pour la plupart d’entre eux du moins, et selon les témoignages d’officiers de l’Armée algérienne, la signature des services spéciaux algériens, certains avec la collaboration, délibérée ou non, d’agents français. D’autant qu’à l’époque, une partie de la classe politique et de l’opinion française était contre l’interruption du processus politique qui avait donné la victoire au FIS.
Rien n’interdit aujourd’hui et avec du recul, à ceux qui connaissent un tant soit peu la nature de la tragédie algérienne et des méthodes américaines, de penser que les Américains pourraient être tentés d’utiliser la monstrueuse expérience du DRS pour retourner à leur profit une opinion occidentale, y compris britannique, qui leur reste hostile, surtout depuis la « libération de l’Irak » et malgré le battage des grands groupes de presse européens, la télévision notamment, pour redorer leur blason.
La leçon du 11 septembre n’a pas été oubliée. Loin s’en faut ! Les Américains ont bien compris ce que cet attentat, non encore élucidé, leur a permis d’engranger de sympathie et de leur ouvrir de possibilités d’actions. En toute bonne logique machiavélique et bien américaine, ils seraient comblés si des fous de Dieu pouvaient avoir la bonne idée de commettre un carnage aussi choquant. En Europe surtout, et en France de préférence, ou l’opposition à leurs monstrueuses entreprises est la plus farouche et la plus déterminée. Il est facile d’imaginer tout le bénéfice qu’en tireraient Messieurs Bush, Blair et tous les néos-cons qui les parrainent. Certaines actions par trop délicates et compromettantes pourraient ainsi être suggérées, pour ne pas dire déléguées, au DRS. Celui-ci comme chacun le sait ne s’embarrasse pas de « vains » scrupules et rappelle souvent, par l’entremise de ses nervis, qu’ »on ne fait pas de guerre avec des gants blancs ».
L’alliance du GSPC avec la Quaeda, annoncée avant terme par une certaine presse algérienne est cousue de fil blanc. C’est certainement un coup tordu. Une « menace » qui vient à point nommé. L’intrusion des services américains en Algérie comme dans toute l’Afrique où de nouvelles structures sont en train de se mettre discrètement en place, dans le cadre bien commode des échanges économiques et du fumeux projet du Grand Moyen Orient, dont m^me les Américains savent que c’est un flop annoncé, préfigure d’une stratégie qui s’installe. De la même manière que s’installent des bases américaines hyper plombées et dont, hormis le DRS, personne ne connaît grand-chose. Une opération d’envergure de conditionnement des opinions qui pourrait se solder par des attentats de grande ampleur est susceptible d’y être préparée. Les auteurs sont déjà tout désignés. Les « terroristes islamistes », bien sûr. Ces fanatiques qui ont fait à l’Islam et aux musulmans plus de mal qu’aucun autre ennemi dans l’Histoire, des abrutis illuminés, hypnotisés par des prêcheurs incultes qui leur promettent un paradis où coulent l’Hydromel et où les femmes sont d’éternelles vierges, la belle jambe, ne savent pas qu’en se faisant sauter au milieu de civils innocents, comme ils l’ont fait en Algérie, en Irak et ailleurs, ils ne font qu’être les outils dociles de milieux qui les manipulent à leur convenance.
Le DRS algérien est passé maître dans ce jeu macabre. Pour retourner l’opinion nationale et internationale contre les Islamistes et créer une situation qui lui permettrait de prendre la totalité du Pouvoir, surtout entre 1993 et 1996, il a fait massacrer des dizaines de milliers de civils algériens par des islamistes qui étaient convaincus qu’ils menaient le Djihad contre des mécréants. Les Fatwas qui étaient lancées contre la population étaient élaborées dans les officines spécialisées du DRS, tout comme les positions de la presse, l’engagement des « intellectuels », des « opposants » et jusqu’à la prise de position ou de décision de politiciens occidentaux, français notamment. Il faut se rappeler l’affaire des expulsés de Folembray, la relation très étroite de Jean Charles Marchiani avec le DRS, la coopération d’agents algériens avec la DST, sur le territoire français même, les rétro commissions en argent liquide à des personnalités politiques pour qu’elles mettent un bémol à leur indignation, et autres relations intimes.
La recomposition récente du champ politique en Algérie, le renforcement tout relatif du clan présidentiel, la mise à l’écart, chèrement monnayée, de certains décideurs militaires et le congédiement de la taupe patentée et néanmoins façade honorable du DRS qu’était le chef du Gouvernement, Ahmed Ouyahia, ne change rien à la capacité de nuisance de cette armée secrète, parfaitement structurée, utilisant les services d’universitaires de haut vol, de spécialistes étrangers, d’échanges de bons procédés avec des services divers, dont le Mossad, commandée par des généraux discrets et sans scrupules, immensément riches et déterminés à garder les leviers de commande. A n’importe quel prix. Les Américains le savent bien. Après une période d’observation, durant laquelle le clan présidentiel a tenté de désintégrer cette machine ou du moins d’en prendre le contrôle, les Américains ont estimé que le DRS restait intact et ils se sont alors permis d’engager des contacts directs avec ses chefs et certains autres décideurs de l’Armée algérienne, sans passer par le chef de l’Etat Algérien. Ce qui explique en partie le revirement de celui ci contre les USA, lors du dernier sommet des non alignés à Cuba par ses déclarations acerbes contre le projet du Nouveau Moyen Orient, sa violente critique de la responsabilité américaine dans l’agression israélienne du Liban et par un discours général qui semblait avertir les américains qu’ils n’auraient pas les mains aussi libres qu’ils le croyaient. Ce qui explique aussi certaines fuites organisées sur certaines affaires compromettantes concernant des parents et clientèles de certains généraux.
Un chassé croisé de hauts responsables Algériens et Américains dans leurs pays respectifs et en Europe, sous le prétexte de missions officielles, de visites privées ou de soins, laisse deviner d’intenses préparatifs. Une lutte des clans fait rage pour se concilier la sympathie des Américains. Ceux ci, pour des raisons relatives à la santé du chef de l’Etat algérien dont ils ont certainement une idée précise, ou de son opposition à ce qui se prépare et qui n’est conforme ni à ses visées ni à sa morale, il faut le reconnaître, ont décidé de se passer totalement de lui et de se ménager des partenaires qu’ils estiment les plus compétents en la matière. Celle du complot permanent, de la manipulation et du crime de masse. Au nom de la Liberté et contre l’axe du mal. Avec l’aide de Dieu et du DRS.
Djamaledine BENCHENOUF
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