Conseil de l’OTAN et réunion des « 26+7 »

CONSEIL DE L’OTAN ET RÉUNION DES « 26+7 » PARTENAIRES DU DIALOGUE MÉDITERRANÉEN

Alger, d’Ulysse à Endeavour…

Du siège de l’Otan à Bruxelles, Aziouz Mokhtari, Le Soir d’Algérie, 9 décembre 2007

Le communiqué final du Conseil ministériel de l’Otan le mentionne, expressément et dans un paragraphe à part «Avec nos sept (7) partenaires méditerranéens, nous passerons en revue les progrès importants accomplis dans le cadre du dialogue méditerranéen depuis notre réunion en 2004 à Riga».
En plus du conseil de l’Otan, le siège de l’Alliance a vu se réunir les 26 pays membres avec les partenaires méditerranéens au dialogue dont l’Algérie… A l’approche de la célébration de son 60e anniversaire, l’Alliance de l’Atlantique nord a tenu à rappeler l’importance qu’elle accorde à la Méditerranée et à réaffirmer son intention d’y peser encore et même d’accroître son poids dans le grand bleu. L’Algérie, qui a adhéré au dialogue méditerranéen de l’Otan en 2004, est, personne ne le nie, ici, un pays de grande portée stratégique aux yeux des concepteurs et des décideurs de l’Alliance. Les «26+7» qui se sont rencontrés, hier, à Bruxelles, sont, il faut le souligner, les pays membres de l’Otan et les 7 pays riverains partenaires au dialogue méditerranéen initié par l’Alliance dont l’Algérie. Depuis son entrée formelle à ce cadre de partenariat, l’Algérie n’a pas été inactive. Notre pays a participé et participe toujours aux opérations Endeavour, l’un des dispositifsclés de la coopération entre les pays de l’Otan et leurs partenaires du sud de la Méditerranée. Lors de la rencontre tenue, hier, à Bruxelles, les «26+7» ont donc, comme attendu, échangé leurs points de vue sur la situation au Moyen Orient. Cet échange est d’autant plus important qu’il intervient à l’avant-veille de la conférence qui doit réunir, aux USA, Palestiniens et Israéliens et qui, en toute vraisemblance, aboutirait à une acceptation par Israël du principe d’un Etat palestinien. Pour autant, les «26+7» n’ont pas, selon les observateurs de la chose atlantiste, ici, dans la capitale belgo-européenne et siège de l’Alliance, éludé les autres questions qui se posent au monde. Les rapports Russie/Otan, le terrorisme et d’autres crises, l’Afghanistan, l’Iran, l’indépendance du Kosovo, n’auront pas manqué, c’est évident, au menu de cette conférence. Si l’ordre du jour officiel ne les mentionne pas, on ne voit pas comment et pourquoi les 26 membres de l’Otan et leurs sept partenaires au dialogue méditerranéen les auraient négligés. Ce n’est pas le genre de la maison Otan. Pour revenir à l’Algérie, tout le monde s’accorde à lui reconnaître dans les années futures un rôle majeur en Méditerranée. Notre pays, qui entretient des relations de haut niveau et privilégiées avec la Russie et la Chine, qui maintient, tout de même, des rapports, même s’ils ne sont pas exceptionnels, de bonne facture avec la France, élément moteur de l’Union africaine et, surtout, puissance énergétique incontournable, peut et doit tenir son rang dans l’espace méditerranéen que tout le monde convoite. L’Otan, bien évidemment, l’Europe avec le processus de Barcelone et la politique de voisinage (PEV), les USA avec leur impressionnante armada qui y prend place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et, demain, nul doute, la France avec son projet d’Union méditerranéenne. Sans omettre, bien sûr, la Turquie et l’Espagne, de plus en plus avides de rattraper le temps perdu par elles. Ulysse, fondateur de la ville d’Alger, selon la mythologie grecque, corrigée, il est vrai, par le savoir et la finesse des Algérois, ne verrait sans doute pas d’un mauvais œil cette renaissance.
A. M.