Quatre scénarios d’attaques terroristes en Algérie
El Watan, 11 décembre 2015
«Nous redoutons à n’importe quel moment une attaque terroriste ciblant l’Algérie», a confié un haut responsable sécuritaire à El Watan Week-end en soulignant que le niveau d’alerte est en ce moment maximal.
La crainte des services de sécurité : que les «loups solitaires» (les djihadistes n’appartenant à aucun groupe organisé) et les cellules dormantes appartenant à la «wilayat Al-Djazaïr» de l’organisation Etat islamique ne soient en train de se préparer à mener un attentat ou un attaque. Au DRS et à la DCSA, quatre scénarios ont été élaborés.
Le premier est celui d’une attaque de base pétrolière dans le Sud par une ou deux voitures piégées. Depuis plusieurs mois, des remblais ont été construits autour des bases et des casernes à proximité. La surveillance autour de ces remblais a récemment été renforcée.
Une attaque à la voiture piégée contre des convois, toujours dans le même contexte, n’est pas exclue. Le second est celui d’une attaque à la roquette contre les bases pétrolières, comme ce fut le cas en 2008 à l’aéroport de Djanet.
Dans ce cas, l’accent a été mis sur la surveillance aérienne. Le troisième : des kidnappings d’étrangers. Policiers, gendarmes et services de renseignement ont d’ailleurs accentué la protection des étrangers et des enquêtes sont menées sur les guides et les agences de tourisme. Dernier scénario : plusieurs attaques synchronisées.
SITE, le site américain de veille des réseaux djihadistes, aurait informé les autorités algériennes de l’existence de plusieurs sympathisants de l’EI à Alger et dans sa banlieue. Mais personne ne peut dire s’il s’agit de personnes isolées ou si un véritable lien organique existe entre ces éléments. L’un d’eux au moins a pu regagner la Syrie où il a posté sa photo sur son profil facebook. On le voit tenir une kalachnikov et se promener sur une plage.
Les services de sécurité et le renseignement militaire qui enquêtent sur les cellules dormantes pensent avoir affaire à deux cellules cachées quelque part à Alger et qui attendraient le moment opportun pour passer à l’action. Des spécialistes de la cybercriminalité sont en tout cas mobilisés.
Aziz M.