Ouyahia, à propos de l’attentat de Tamanrasset: «Ce sont des criminels que nous allons éliminer»

Ouyahia, à propos de l’attentat de Tamanrasset: «Ce sont des criminels que nous allons éliminer»

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 5 mars 2012

Peu importe l’appellation du groupe à l’origine de l’attentat kamikaze qui a ciblé, samedi dernier, le groupement de gendarmerie de Tamanrasset, a affirmé hier le Premier ministre Ahmed Ouyahia.

Ce dernier a clairement fait savoir que «ce sont des criminels que nous allons éliminer».

« Le terrorisme est un fléau international et le problème ne réside pas dans l’appellation de tel ou tel groupe terroriste», a indiqué Ouyahia, en marge de l’ouverture des travaux de la session de printemps du Parlement.

Le Premier ministre, qui se désole de «l’intérêt médiatique» suscité par l’appellation de ce nouveau groupe terroriste, estime qu’il serait plus indiqué de penser aux victimes de cet attentat, appelant à demi-mots la presse à plutôt parler de l’atteinte à la sécurité des citoyens, des institutions de l’Etat et des blessés parmi les éléments de la gendarmerie de Tamanrasset.

«Le terrorisme est un acte criminel condamnable, quelle que soit la partie qui a perpétré cet acte à Tamanrasset», a encore ajouté le Premier ministre avant de clore ce chapitre, en affirmant que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée et qu’il y aura plus de vigilance à l’occasion des prochaines élections législatives.

Interrogé en outre sur la sécurité au niveau des frontières, avec la Libye notamment, Ouyahia dira que la question ne relève pas des médias mais plutôt des services de sécurité.

Pour ce qui est des informations selon lesquelles les autorités libyennes auraient encore une fois exigé que les membres de la famille Kadhafi réfugiés en Algérie leur soient livrés, le Premier ministre, qui semblait excédé, dira que le gouvernement algérien ne travaille pas par le biais des médias, comprendre par-là que les informations relayées il y a quelques jours par les médias sont infondées.

«Les canaux avec les frères en Libye sont ouverts et il existe un dialogue fraternel et une entente mutuelle», ajoute encore Ouyahia qui rappelle à cet effet la rencontre qu’il a eue avec son «homologue» du CNT en marge du 18e sommet de l’Union africaine en janvier dernier à Addis-Abeba.

«Nous voulons consolider des relations avec nos voisins et frères», a-t-il précisé en revenant sur la visite qu’effectue à partir d’aujourd’hui en Libye, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères.

A ce sujet justement, le chef de la diplomatie algérienne, qui était interrogé en marge de l’ouverture de la session du Parlement, dira que cette visite sera l’occasion de discuter avec les nouvelles autorités libyennes.

«Nous allons examiner tous les points et surtout écouter nos amis libyens sur ce qu’ils considèrent comme étant les points d’ancrage les plus importants de nos relations bilatérales», a fait savoir Medelci qui assure, par ailleurs, qu’il n’y a rien à normaliser entre l’Algérie et la Libye et que les relations entre les deux pays sont «normales».

LEGISLATIVES: OUYAHIA ACCUSE DES PARTIS

«C’est une manière de faire de la propagande sur le dos de n’importe qui», a commenté, hier, le Premier ministre qui était interrogé sur les critiques de certains partis politiques, notamment le PT, concernant l’inscription des éléments de l’ANP dans les listes électorales communales.

«L’armée, qui a été mobilisée pour porter secours aux victimes des dernières intempéries, n’est pas un corps de trafiquants», a déclaré le Premier ministre en invitant les partis(es) en question à prendre connaissance des dispositions de la loi relative au régime électoral.

Ahmed Ouyahia, en évoquant les élections du 10 mai prochain, dira que le gouvernement est chargé d’organiser un scrutin légal et qu’il appartenait au peuple algérien de choisir parmi les candidats en lice.

«Le boycott ne peut constituer un programme électoral», a encore ajouté Ahmed Ouyahia qui rappelle que son départ du gouvernement, comme demandé par certains partis politiques, relève du chef de l’Etat.