Hassan Hattab est sous contrôle judiciaire

UN RESPONSABLE MILITAIRE L’A LAISSÉ ENTENDRE HIER

Hassan Hattab est sous contrôle judiciaire

L’Expression, 25 Juin 2009

Le général Bousteila (à gauche) remettant ses galons à un promu

L’ex-émir du Gspc s’est manifesté deux fois par des appels aux terroristes pour qu’ils déposent les armes.

Le sort des repentis n’est apparemment pas encore scellé. «Les repentis sont sous contrôle judiciaire et non pas sous mandat de dépôt», a révélé un haut responsable de la Gendarmerie nationale, en marge de la cérémonie de sortie de promotions qui s’est déroulée hier, à l’Ecole supérieure des Issers. Notre interlocuteur n’a pas été trop prolixe sur ce sujet qu’il a qualifié de «très sensible». Cette déclaration suscite plusieurs interrogations sur le cas notamment de l’ex-émir du Gspc, Hassan Hattab ainsi que celui de Abderezzak El Para. Sont-ils sous mandat de dépôt ou sous contrôle judiciaire?
La question reste posée puisque jusqu’à présent aucune information n’a filtré sur leur lieu de résidence.
Les deux repentis se sont éclipsés au point de ne pas apparaître même devant la justice. Les procès se sont déroulés sans leur présence à la barre et les jugements rendus l’ont été par contumace. Ils ne se manifestent que par des lettres et des communiqués adressés aux terroristes du Gspc encore en activité dans les maquis pour qu’ils déposent les armes. Nul n’ignore que l’ex-émir du Gspc a exhorté à deux reprises les groupes terroristes à déposer les armes et à se rendre dans le cadre de la Réconciliation nationale initiée par le Président Abdelaziz Bouteflika. Hattab avait même accusé le nouveau chef du Gspc, à savoir Abdelmalek Droukdel, de transformer «l’Algérie en un second Irak». Lui emboîtant le pas, El Para a invité, de son côté, les terroristes à bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il y a lieu de rappeler que Hassan Hattab s’est rendu aux services de sécurité en septembre 2007. Quant à Abderezzak El Para, il a été capturé par les rebelles tchadiens et remis à la Libye qui, à son tour, l’a livré aux autorités algériennes.

408 officiers de la gendarmerie promus

Pour revenir à la sortie de promotion d’hier, il faut dire que le bataillon de la Gendarmerie nationale s’est élargi. Trois sorties de promotion ont eu lieu, hier, à l’Ecole supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers. Il s’agit de la 12e promotion d’officiers du cycle état-major, de la 35e promotion d’officiers du cycle perfectionnement et de la 41e promotion d’élèves officiers de la formation. Ils sont au nombre de 408 officiers et élèves d’officiers dont 17 femmes, issus de différentes divisions, qui regagnent désormais les unités de la Gendarmerie nationale.
La cérémonie a été présidée par le général, major, commandant de la Gendarmerie nationale, Bousteila, en présence de hauts responsables du corps militaire. Le cérémonial a commencé vers 10 heures par une visite d’inspection des troupes effectuée par le premier patron du secteur. Ensuite, une minute de silence a été observée à la mémoire des dernières victimes des attentats terroristes. Dans une allocution, le directeur de l’école a passé en revue le cursus pédagogique des officiers. «En vue de mettre l’institution au diapason des mutations, beaucoup de modifications ont été introduites dans le programme de formation», a-t-il souligné. Dans ce sens, il a mis l’accent sur les nouvelles technologies de la communication. Ces formations visent à élargir le champ de vision de l’officier pour mener à bien les travaux d’évaluation, d’analyse et de synthèse pour lesquels il est destiné. En plus de la partie théorique, les officiers ont reçu un encadrement militaire et scientifique enrichi par des sorties sur terrain. Avec ce niveau d’instruction, les officiers sont prêts à exercer leur mission sur le terrain.
L’orateur n’a pas omis de relever que l’élément humain a été au centre de la stratégie de l’école dans le développement et la modernisation de la Gendarmerie nationale.
Le directeur de l’école a appelé, en dernier, les officiers à prêter serment en réaffirmant leur engagement à servir le pays et veiller à sa protection. Ces promotions ont été baptisées au nom du chahid Cherifi Ahmed Salah, tombé au champ d’honneur en 1958.

Nadia BENAKLI