Peine capitale contre Belmokhtar et Hattab

Le tribunal de Batna condamne les fondateurs du Gspc

Peine capitale contre Belmokhtar et Hattab

Par :B. Badis, Liberté, 18 mars 2007

Les juges, par ce verdict, ont envoyé un signal fort en direction des terroristes qui croient que la main tendue par la société est illimitée dans le temps.

La cour d’assises près le tribunal de Batna a condamné par contumace, hier, 27 terroristes à la peine capitale, dont Hassan Hattab et Amar Laouar, alias Mokhtar Belmokhtar, pour constitution de groupes terroristes armés, atteinte à l’intégrité des intérêts de l’État, assassinat avec préméditation, incendie volontaire et vol et port d’armes prohibées. Les deux principaux accusés, à savoir Hassan Hattab et Amar Laouar, plus connu sous le nom de Mokhtar Belmokhtar, sont à l’origine de plusieurs attentats sanguinaires.
Pour Hassan Hattab, cette sentence vient de donner un sérieux coup de boutoir à un avenir des plus incertains. Ex-“émir” du GIA, il a été déchu par les siens et a tenté, selon nos sources, de négocier sa reddition contre une protection personnelle, mais les négociations avec les services de sécurité se sont avérées vaines. Il fait toujours l’objet d’un avis de recherches. Mokhtar Belmokhtar a, quant à lui, été le seul “émir” terroriste algérien reconnu par Al-Qaïda, avant que celle-ci n’annonce le ralliement de l’ensemble du GSPC. Ses activités s’étendent des monts du djebel Boukhil, dans la wilaya de Djelfa, jusqu’à l’extrême-Sud où il a su tirer profit de complicités au niveau des frontières pour pénétrer jusqu’au Mali, au Niger, en Mauritanie ou encore au Tchad. Il va sans dire que les premiers jugements des “émirs” du GSPC, dont celui de Hassan Hattab et Amar Laouar, s’inscrivent dans une conjoncture marquée par plusieurs éléments essentiels, en premier lieu la fin des délais d’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
Les juges algériens, à travers ce premier procès, viennent, en effet, de lancer un ultime avertissement à l’intention des terroristes qui croient que la main qui leur a été tendue par la société est illimitée dans le temps.
Une société qui, après l’annonce officielle de l’alliance du GSPC à Al- Qaïda, s’est engagée une seconde fois dans la lutte que mène la société internationale qui n’a plus de frontières depuis le 11 septembre 2001.
En effet, en s’affiliant à Al-Qaïda, les “émirs” du GSPC viennent de rompre définitivement ce qui restait du cordon ombilical qui liait les groupuscules terroristes à une Algérie qui ne veut plus sombrer une deuxième fois dans la tragédie vécue dans les années 90.
La décision des juges de Batna est sans appel, y compris dans le sens figuré. Elle exprime clairement le rejet du terrorisme par l’ensemble des constituants de la société algérienne.
Aussi la sentence prononcée contre les redoutables “émirs” de guerre, toujours en cavale, prouve-t-elle que la lutte antiterroriste reste une priorité chez les décideurs algériens qui sont loin de commettre un relâchement. Elle vient également en réponse à certaines chancelleries occidentales qui, ces derniers temps, ont averti leurs ressortissants sur le risque Algérie à travers des travel warning. Le président de la République, en sa qualité de chef suprême des armées, n’a pas cessé de préciser que la réconciliation nationale ne met, en aucun cas, fin à la poursuite de la lutte antiterroriste. Un signal fort en direction de ces chancelleries qui semblent oublier que l’Algérie a été la première à faire face à ce fléau, au moment où d’autres capitales du monde servaient de bases arrière aux commanditaires et autres trafiquants d’armes.

B. B.