Modernisation du secteur de la justice: Le 3e programme d’appui, cofinancé par l’Algérie et l’UE, lancé
Modernisation du secteur de la justice
Le 3e programme d’appui, cofinancé par l’Algérie et l’UE, lancé
Le Soir d’Algérie, 21 septembre 2017
Le Programme d’appui au secteur de la justice en Algérie (PASJA), rentrant dans sa troisième phase, cofinancé par l’Union européenne (UE), l’Algérie et la France, a été officiellement lancé hier à Alger. L’objectif recherché : la «contribution au renforcement de l’Etat de droit et à la garantie d’une justice équitable, impartiale et de qualité».
Abder Bettache – Alger (Le Soir) – D’une durée de 34 mois, le PASJA a démarré en janvier 2017 et constitue le troisième programme d’appui au secteur de la justice en Algérie soutenu par l’UE, et ce outre les diverses actions d’Euromed justice et opérations de jumelage. Il est cofinancé par l’UE à hauteur de 9 millions d’euros alors que les contributions de l’Algérie et de la France s’élèvent respectivement à 1,10 million d’euros et 450 000 euros.
Les trois objectifs de ce nouveau programme portent sur l’indépendance de la justice et la modernisation du fonctionnement des juridictions, l’amélioration de l’accès au droit et à la justice et l’appui institutionnel et le renforcement des capacités des acteurs de la justice. Lors d’une rencontre organisée hier au siège de la résidence des magistrats à El Biar, les représentants des institutions concernées ont fait état de «l’importance de ce programme dont les principaux bénéficiaires du PASJA, sont notamment le ministère de la Justice, de la Cour suprême, du Conseil supérieur de la magistrature, de l’Ecole supérieure de la magistrature, des greffiers, des avocats, des notaires et les huissiers de justice».
Intervenant à cette occasion, le représentant du ministère de la Justice, Aymen Baâziz, a indiqué que le lancement de ce programme «constitue un évènement d’une grande importance», relevant que son démarrage intervient là où la réforme du secteur de la justice est «dans une phase de consolidation». Et d’ajouter : «La promotion de la valorisation des ressources humaines constitue une priorité dans le processus de la réforme justice», précisant, à titre d’exemple, que le nombre de magistrats est passé de 2 500 en l’an 2000 à 6 200 en 2016, dont 42% sont des femmes.
Pour sa part, l’ambassadeur de l’UE en Algérie, John O’Rourke, a fait sa savoir que le secteur de la justice constitue un «axe clé» de la coopération entre l’Algérie et l’UE, notant que le PASJA s’inscrit dans la continuité de cette coopération et constitue «un programme ambitieux qui contribuera à renforcer l’Etat de droit».
Pour ce diplomate, «toutes les parties prenantes de ce programme ont reconnu l’intérêt et la pertinence de ce programme, ce qui est de bon augure pour sa mise en œuvre», a-t-il affirmé.
Il a, par ailleurs, rappelé que l’Algérie avait entamé depuis l’an 2000 la réforme de son secteur de justice «où beaucoup de progrès ont été réalisés et des efforts continuent à être menés». Il a ajouté que l’UE «accompagne ce processus de réformes pour le bon fonctionnement de la justice de manière à répondre aux attentes des Algériens en la matière».
De son côté, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani, s’est félicité du lancement de ce nouveau programme, rappelant le caractère «multidimensionnel» de la coopération algéro-européenne.
La représentante de l’ambassade de France a également pris la parole pour saluer la qualité de la coopération «très dense» qui lie l’Algérie à la France dans le domaine juridique et judiciaire.
Cela étant, il est important de mettre en exergue les objectifs réels de ce partenariat. Il s’agit notamment de renforcer l’indépendance de la justice en développant l’autonomie opérationnelle de la magistrature et en modernisant le fonctionnement des juridictions de développer l’accès au droit et à la justice, par la création d’un ensemble de services publics opérationnels et à la portée de tout justiciable sur l’ensemble du territoire, en particulier les femmes, les groupes vulnérables, à savoir mineurs et victimes des infractions pénales.
A. B.