Report du procès du bras droit d' »El Para », Kamel Djermane
El Watan, 19 décembre 2012
Le procès du bras droit d’Abderrazak « El Para », Kamel Djermane, accusé d’enlèvement de touristes étrangers en 2003 dans le Sahara algérien, a été reporté sine die, mercredi, par le tribunal criminel d’Alger, a-t-on constaté sur place.
La juge Mériem Djabari a prononcé ce report suite au pourvoi en cassation interjeté par le prévenu devant la Cour suprême à l’encontre de l’arrêt de la chambre d’accusation qui le renvoie devant le tribunal criminel d’Alger. La juge a décidé le renvoi de l’affaire jusqu’à ce que la Cour suprême statue dans ce pourvoi en cassation, mais sans déterminer de date précise pour la reprise du procès.
Interrogé par la juge sur les motifs de ce pourvoi, l’accusé a répondu qu’il exigeait la présence, dans ce procès, d’Amari Saifi, du fait que son nom est mentionné en qualité d' »accusé » dans l’arrêt de la Chambre d’accusation.
Le 23 mai 2009, le tribunal criminel avait déjà condamné à la réclusion à perpétuité, par contumace, dans la même affaire, les accusés Gouaz Lakhdar, Allouane Imad Abdelouahab Ahmed (Yéménite) et Sahraoui Nabil, alors que l’affaire de l’accusé Djermane Kamel avait été renvoyée, son avocat étant absent. Selon l’arrêt de renvoi, les services de sécurité libyens avaient livré en date du 14 juillet 2007 aux services de sécurité algériens le terroriste Djermane Kamel, alias Abou Abdeldjalil, qui avait été remis aux services de sécurité libyens par le mouvement tchadien pour la démocratie et la justice.
L’accusé Kamel Djermane avait reconnu, au cours de l’enquête préliminaire et de l’instruction judiciaire, avoir participé à plusieurs opérations terroristes (actes de sabotage et assassinats) depuis son adhésion, en 1993, au groupe terroriste se faisant appeler « Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ». Le prévenu avait également reconnu que le groupe d’Abderrezak « El Para », dont il faisait partie, avait dressé une embuscade dans la région d’Illizi aux propriétaires de sociétés implantées au Sahara, au cours de laquelle il avait enlevé plusieurs ressortissants étrangers et s’était emparé d’appareils GPS et de sommes d’argent en monnaie européenne (euro). Il avait reconnu, en outre, qu’après les négociations par radio entre El Para et le wali de Gao (Mali), 14 otages avaient été libérés moyennant une rançon de 5 millions d’euros qu’El Para avait utilisée pour l’achat d’armes.
Quinze touristes étrangers, dont dix de nationalité allemande, avaient été enlevés en février 2003 dans le Sahara algérien, près des frontières avec le Mali.
El Watan avec APS