Les amendements du code de la famille ne corrigent pas toutes les injustices
Selon Les femmes syndicalistes de l’UGTA
Les amendements du code de la famille ne corrigent pas toutes les injustices
Par Hasna Yacoub, La Tribune, 27 décembre 2004
Les droits professionnels juridiques des femmes sont au cour du débat du séminaire qu’organise la Commission nationale des femmes travailleuses de l’UGTA depuis hier. Ce séminaire, dont les travaux se terminent aujourd’hui, présente les repères concernant la législation nationale, les conventions et les recommandations internationales en matière de droits professionnels. Il est également question de faire une analyse comparative des droits des femmes dans la famille au Maghreb. Les femmes syndicalistes invitées à participer au débat auront à dégager des perspectives d’actions pour préserver les droits de la femme. Lors de la séance d’ouverture, présidée par le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, la présidente de la commission nationale des femmes travailleuses, Mme Salhi Soumia, a insisté sur le code de la famille qui «contient 84 menaces sur les droits professionnels et les doits civiques de la femme». A ce propos, elle rappelle que la Constitution reconnaît l’égalité entre les deux sexes ainsi que tous les compartiments de la législation. L’égalité reste néanmoins suspendue, selon Mme Salhi, puisque «la conquête d’une qualification professionnelle ou d’un poste de responsabilité est rendue vaine par le seul article 39 qui exige l’obéissance au mari et la subordination à la belle-famille». La présidente de la commission estime que les acquis syndicaux n’ont plus de sens puisque la femme ne dispose pas encore de sa vie lors du mariage ou du divorce «lorsqu’une mère qui veut travailler risque de perdre la garde de ses enfants». Revenant sur les derniers amendements du code de la famille proposés par le gouvernement, la syndicaliste a jugé qu’ils constituent une «avancée même s’ils ne corrigent pas toutes les injustices du code qu’il faudrait abroger et remplacer par des lois égalitaires». Par ailleurs, Mme Salhi fera remarquer que les droits des femmes sont également menacés par le nouvel ordre libéral qui, selon elle, «remet en cause tous les acquis sociaux et droits professionnels car la politique libérale est une démarche délibérée de remise en cause des acquis sociaux pour faire baisser le coût du travail». Elle citera les contrats à durée déterminée où des jeunes sont employés en dessous du SNMG, le privé qui ne déclare pas ses employés ou encore le secteur informel qui nie tous les droits sociaux. Prenant la parole, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd annoncera que l’année 2005 sera «une année de lutte pour l’égalité des droits professionnels des femmes». Pour ce faire, Sidi-Saïd demandera aux femmes travailleuses adhérentes à l’UGTA d’être représentées dans tous les syndicats locaux : «En 7 ans, nous avons réussi à atteindre le nombre de 130 000 femmes structurées au niveau de l’UGTA, à avoir une représentation au niveau national et international. C’est une très bonne chose mais il faut faire plus.» Il demandera alors aux femmes de s’organiser afin d’avoir le maximum de représentantes lors du 11ème congrès de l’UGTA que le secrétaire général voudra «faire coïncider avec le 50ème anniversaire de l’UGTA».Concernant les risques des privatisations, Sidi-Saïd se limitera à dire : «Très prochainement, les secrétaires des unions de wilaya se réuniront pour débattre la question.»
H. Y.