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Alors que l’avant-projet pour la révision du code de la famille est toujours bloqué
La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine plaide pour les amendements proposés
par Rosa Mansouri, Le Jeune Indépendant, 8 janvier 2005
La ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaâfar, a parrainé jeudi dernier, à la bibliothèque nationale d’El-Hamma une conférence-débat sur les amendements du code de la famille. Bloquée depuis plusieurs mois au niveau du Conseil des ministres, la nouvelle mouture du code de la famille a été contestée par différentes composantes politiques, à savoir le MSP, El-Islah et aussi le FLN.
Plusieurs amendements ont fait objet d’un rejet catégorique, la raison pour laquelle l’avant-projet doit, une fois de plus, être revu, avant de le soumettre pour adoption aux deux chambres du Parlement. Sous la coordination de la ministre de la Famille et de la Condition féminine, plusieurs associations activant dans le mouvement féminin ont participé aux débats qui ont tourné autour de ces amendements.
Des militantes du RND, du MDS et du RCD ont également contribué à l’enrichissement des discussions, qui sont, dans le fond, très divergentes. Si l’abrogation du code de la famille constitue le cheval de bataille de certaines associations qui qualifient de «minimes et d’humiliants les amendements apportés au code de la famille», et qui aspirent à une égalité des droits entre les femmes et les hommes, il n’en est pas de même pour les autres.
Mme Salhi, qui représente les femmes travailleuses au sein de l’UGTA, et membre de la commission de révision du code de la famille, estime effectivement que l’actuel code est plus qu’une aberration : «C’est un code hors-la-loi, mais il faut savoir profiter de la main tendue pour apporter des changements, aussi minimes soient-ils».
Selon elle, la femme ne pourra pas retrouver sa place dans la société tant que les textes législatifs ne sont pas en sa faveur. Cependant, le danger qui guette actuellement la femme en Algérie, estiment certaines présidentes d’association, c’est le fait que des parlementaires issus de partis politiques à tendance islamique, à savoir El-Islah et le MSP, rejettent même ces quelques amendements proposés par la commission.
Ce qui retarde d’ailleurs la programmation de ce dossier à l’APN. «Nous sommes convaincues que le vote ne se fera pas en faveur des amendements c’est la raison pour laquelle nous préparons déjà la riposte», a souligné Mme Haddad, également présidente d’une association féminine, qui ajoute : «Si, par malheur, les amendements sont rejetés par l’APN, nous nous adresserons au président de la République pour légiférer par ordonnance, car c’est lui qui a eu la force et la volonté de remédier à la situation humiliante que vit la femme algérienne».
Le mouvement associatif féminin a donc consolidé ses efforts et évalué les pour et les contre de cette révision du code de la famille, pour arriver au constat suivant : «Il vaut mieux prendre et revendiquer par la suite.» C’est du moins ce qui ressort de la rencontre de ce week-end.
R. M.