Non-lieu dans l’enquête sur l’assassinat de Ali Mecili

Prononcé le 17 novembre en France

Non-lieu dans l’enquête sur l’assassinat de Ali Mecili

El Watan, 27 novembre 2014

Un juge d’instruction a récemment ordonné un non-lieu dans l’enquête sur l’assassinat, en 1987, à Paris, de l’opposant algérien Ali Mecili, une décision contre laquelle la famille a fait appel, selon l’AFP, hier, qui cite des sources proches du dossier.

Ali Mecili, avocat de 47 ans, exilé en France en 1965, avait été assassiné par balle, le 7 avril 1987, dans le hall de son immeuble, dans le centre de Paris. Sa famille, notamment sa veuve, accuse le pouvoir algérien de l’époque d’être impliqué dans sa mort. «Nous faisons appel de ce non-lieu. Il est hors de question qu’un crime politique commis en France reste impuni», a réagi l’avocat de la famille, Me Antoine Comte, cité par l’AFP. Ce non-lieu, prononcé le 17 novembre et conforme aux réquisitions du parquet de Paris, «rend peut-être service aux rapports franco-algériens, mais c’est une honte pour la justice», a déclaré l’avocat. L’enquête avait rebondi en 2007, avec la délivrance, par un précédent juge d’instruction, de deux mandats d’arrêt internationaux contre un homme soupçonné d’être l’exécutant de l’assassinat et un diplomate, un temps soupçonné d’en être le commanditaire.

Ce diplomate, Mohamed Ziane Hasseni, avait été arrêté à Marseille (sud-est) en août 2008, mais avait finalement été mis hors de cause en août 2010. Accusé, il s’était dit victime d’une homonymie. L’arrestation de Mohamed Ziane Hasseni, alors chef du protocole du ministère algérien des Affaires étrangères, avait empoisonné les relations entre Paris et Alger. L’autre mandat d’arrêt visait Abdelmalek Amellou, soupçonné d’être l’exécutant du crime.

Arrêté et placé en garde à vue deux mois après l’assassinat, il avait été remis en liberté puis expulsé vers l’Algérie, selon une procédure d’urgence décidée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, une initiative très critiquée.

R. P.