Un non-lieu pour le diplomate Hasseni, mais l’affaire Mecili n’est toujours pas élucidée

Un non-lieu pour le diplomate Hasseni, mais l’affaire Mecili n’est toujours pas élucidée

El Watan, 3 septembre 2010

Après avoir été blanchi par la justice française, le diplomate Mohamed Ziane Hasseni a regagné Alger. El Watan Week-end a interrogé un diplomate algérien pour prendre la température du corps diplomatique, soulagé quant à l’issue de l’affaire. Nous sommes aussi allés voir du côté du FFS, le parti de feu Mecili, pour qui le crime reste impuni.

Le 7 avril 1987, l’avocat Ali Mecili, âgé de 47 ans, est assassiné de trois balles, dans le hall de son immeuble, à Paris. Dès l’annonce du décès, Hocine Aït Ahmed, l’un des chefs historiques de l’indépendance, alors exilé en Suisse, avait accusé «les services spéciaux» algériens d’avoir commandité l’assassinat. Ali Mecili, réfugié en France depuis 1965, faisait office de porte-parole de M. Aït Ahmed. Deux mois plus tard, les policiers français, disposant de renseignements, arrêtaient, à Paris, l’auteur présumé de l’assassinat, Abdelmalek Amellou, un petit truand sur lequel était retrouvé un ordre de mission de la sécurité militaire, signé du capitaine Hassani. Mais à l’issue de sa garde à vue, le suspect sera expulsé de France vers l’Algérie.

En 2003, le juge Thouvenot a recueilli le témoignage accablant d’un ancien officier de la sécurité algérienne réfugié politique en Allemagne, le colonel Mohammed Samraoui, qui affirme avoir assisté, en Algérie, à la remise, par le capitaine Hassani, d’une grosse somme d’argent à Abdelmalek Amellou pour l’assassinat d’Ali Mecili. L’instruction a connu un rebondissement avec l’arrestation, le 14 août 2008, de Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères et soupçonné d’avoir été l’organisateur du meurtre. Visé par un mandat d’arrêt international,
M. Hasseni, qui se dit depuis son interpellation victime d’une homonymie, était désigné par Samraoui comme le commanditaire de l’assassinat de Ali Mecili. Mardi dernier, la justice française a accordé un non-lieu au diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. Toutefois, la vérité n’est pas connue et le crime reste impuni.