Un concours pour louer les mérites de la colonisation française !

Nouvelle dérive à la veille de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961 à Paris

Un concours pour louer les mérites de la colonisation française !

Le Jeune Indépendant, 4 octobre 2009

A la veille de la commémoration des massacres d’émigrés algériens le 17 octobre 1961 à Paris, l’Académie française des sciences d’outre-mer vient d’annoncer le lancement d’un prix littéraire pour récompenser un ouvrage traitant des aspects positifs de la colonisation.

Cette énième provocation, qui intervient à peine dix jours après celle faite par le secrétaire d’Etat français à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco, qui a annoncé le 25 septembre de futures mesures en faveur des harkis (supplétifs algériens de l’armée française), n’est pas de nature à apaiser les relations entre la France et les anciens pays colonisés.
L’institution de cette nouvelle récompense a provoqué l’indignation du Mouvement Français contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). «Le MRAP s’indigne de cette récompense, survivance de l’Académie des sciences coloniales fondée en 1922 et transformée en 1957 en Académie des sciences d’Outre-Mer. Si le vocabulaire a changé, l’idéologie persiste», a constaté, hier dans un communiqué, cette ONG. Le MRAP a rappelé que cette annonce est faite «à la veille de la commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à Paris», soulignant que «la colonisation a été émaillée, jusqu’au cœur de la métropole, de crimes et de massacres qui font aussi partie intégrante de son histoire».
«La colonisation n’a pas joué un rôle positif, car elle s’est toujours fondée sur la violence, l’humiliation, la dépossession, la supériorité d’un peuple sur un autre, le racisme étant son fondement exclusif», a indiqué l’ONG estimant que «l’attribution de ce prix est en soi inacceptable». Le 27 septembre dernier, l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a dénoncé les mesures que la France s’apprête à prendre en faveur des harkis après l’annonce de la création en France d’une fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie.
«La glorification de la collaboration par nos ennemis d’hier constitue une attitude indécente qui inspire le rejet», avait affirmé le secrétaire général de l’ONM, Saïd Abadou, dont les propos ont été rapportés par l’APS. M. Abadou faisait référence aux déclarations du secrétaire d’Etat français à la Défense et aux Anciens combattants Hubert Falco. M. Falco avait souligné qu’au-delà de la reconnaissance morale de la nation, celle-ci devait aux harkis une reconnaissance «concrète, c’est-à-dire sociale et économique».
K. A. B.