Nezzar accuse Hamrouche et Betchine
Achira Mammeri, TSA, 12 janvier 2016
Le général à la retraite Khaled Nezzar accuse Mouloud Hamrouche d’avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants et d’utiliser la force pour évacuer les places d’Alger occupées en juin 1991 par les militants du FIS. « C’est bien Mouloud Hamrouche, à l’époque chef du gouvernement, qui avait ordonné de tirer sur les manifestant », affirme, ce mardi 12 janvier, l’ex-ministre de la Défense dans un entretien au journal Echourouk.
Khaled Nezzar enfonce l’ancien chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid : « Hamrouche dit avoir démissionné dès qu’il avait pris connaissance de l’utilisation des armes pour disperser les manifestants. Bon c’est ce qu’il dit. Il avait peut-être démissionné oralement. Mais il était toujours en fonction ».
Betchine a pratiqué la torture
Le général Nezzar poursuit ses accusations en pointant du doigt cette fois-ci la responsabilité de Chadli et de la sécurité militaire dans les événements d’octobre 88. « L’enquête menée par mes services, à l’époque, a fait ressortir la responsabilité de trois parties dans les tortures pratiquées contre les jeunes manifestants. Il s’agit du général Betchine (à l’époque responsable au sein de la sécurité présidentielle), d’une deuxième personne affiliée au DRS connue sous le pseudo du Tigre, ainsi que le gendre du président Chadli ». La scène de la torture s’est déroulée dans « une caserne abandonnée à l’époque par l’armée », selon lui. Le rapport a été, selon ses dires « transmis au président Chadli ».
Khaled Nezzar dédouane par contre le patron du DRS de l’époque, Madjdoub Lakhal Ayat. « Betchine m’avait informé que le président l’avait autorisé à prendre toutes les mesures nécessaires pour affronter la situation. Madjdoub était patron du DRS sur papier seulement », atteste-t-il.
Nezzar affirme également avoir émis des réserves sur l’agrément des partis islamistes avec l’ouverture politique. « J’ai dit ça à Hamrouche qui s’apprêtait à rencontrer Chadli pour lui remettre l’avant-projet de révision constitutionnelle », affirme-t-il. « Je lui ai dit aussi d’informer le président Chadli de ne pas se porter candidat aux prochaines élections présidentielles », conclut Nezzar.