«Nous avons eu l’indépendance du pays, mais nous n’avons pas libéré le peuple»

Ali Yahia Abdenour

«Nous avons eu l’indépendance du pays, mais nous n’avons pas libéré le peuple»

La Nouvelle République, 4 novembre 2004

La Nouvelle République : Parlez-nous un peu de votre parcours de combattant ; comment êtes-vous venu à embrasser la cause nationale ?
Ali Yahia Abdenour : D’abord, je suis issu d’une famille nationaliste, pas seulement moi, mais mes deux frères aussi. L’un s’appelait Saïd, il était étudiant en 1945, en pharmacie, et l’autre Rachid qui était lycéen et était déjà engagé dans le PPA/MTLD. En 1948, pendant les élections à l’Assemblée algérienne, ils ont tous les deux été arrêtés, l’un avait fait campagne à Michelet (Aïn El Hammam) avec le candidat du PPA Aït Hamouda et l’autre à Azazga avec le candidat Salhi. Rachid a été condamné à deux ans de prison, et moi j’ai été mobilisé après le débarquement américain en 1942. J’ai débarqué le 15 août 1944 à Saint-Tropez et le 15 décembre 1944, j’ai été blessé à la trouée de Belfort dans une bataille de chars. Ensuite, j’ai été transféré à l’hôpital de Toulouse où je suis resté six mois. Je suis rentré au pays en 1945 et il y a eu les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Et j’ai adhéré avec mes frères en 1945 au PPA/MTLD. Nous avons quitté le mouvement national en 1949 avec la crise berbériste. Mon frère Rachid était à Paris, il avait pris la Fédération de France avec 28 voix sur 32. Cela a d’ailleurs créé une histoire très importante jusqu’à la révolution. Moi j’ai adhéré au FLN en décembre 1954, j’étais instructeur à Alger, je suis rentré à la maison à Michelet (Aïn El Hammam). Je connaissais Amar Chikh, quelqu’un qui avait pris le maquis en 1947 et que nous recevions chez nous tout le temps à Aïn El Hammam. Il m’a appelé après le déclenchement du 1er Novembre et m’a dit qu’il n’était plus question du fonctionnement interne du PPA/MTLD, mais que c’était la révolution et il fallait aider. A l’époque, Alger n’était pas encore constituée. J’y ai donc contribué, puis on m’a envoyé en France dans le but aussi d’y organiser la lutte. Ensuite, quand l’UGTA a été créée en 1956, on m’a affecté à l’UGTA et après l’arrestation de Aïssat Idir et de mon frère Madjid qui était aussi membre fondateur de l’UGTA, j’ai été désigné après le congrès de la Soummam comme étant la relation directe entre l’UGTA et le CCE jusqu’à mon arrestation. J’ai été arrêté, j’ai fait 5 ans de prison dans 7 camps où j’ai été responsable de camp un peu partout. J’ai été d’abord à Berrouaghia et après la bataille d’Alger, ils ont créé le camp Port Cazel et ensuite le camp Bossuet, ce qu’on appelait le camp zéro où 2 000 personnes m’ont désigné comme responsable. Je me rappelle, le 15 août 1957, j’ai été battu à mort parce qu’on voulait me faire crier «vive la France» et m’humilier devant 2 000 personnes que je représentais. Avant de m’évanouir, j’ai crié «Vive l’Algérie». A ma sortie de prison, j’ai été expulsé d’Algérie et suis parti à Tunis où je représentais l’UGTA et après j’ai été le seul secrétaire de l’union succédant à Aïssat Idir jusqu’à l’indépendance. A l’indépendance j’ai été député à l’Assemblée nationale, la première, ce qu’on appelait l’Assemblée constituante. J’ai été aussi député à la deuxième Assemblée jusqu’au coup d’Etat du 19 juin 1965, et j’ai été ministre de Travaux publics, ensuite ministre de l’Agriculture jusqu’au coup d’Etat de Tahar Zbiri du 14 décembre 1967 et là, j’ai démissionné. J’était instructeur avant, j’ai donc repris mes études et je suis sorti lauréat, ce qui m’a permis de prendre ma situation d’avocat parce que je ne voulais pas être payé. Comme ministre on est payé, mais moi je ne voulais pas. J’habite aujourd’hui dans ce petit appartement que je n’ai pas acheté et je n’ai pas acheté non plus mon cabinet d’avocat parce qu’on n’a pas voulu me vendre depuis que je m’occupe des droits de l’homme.

Votre mobilisation en 1943 pour combattre le fascisme vous a-t-elle servi plus tard durant la guerre de libération ?
Déjà en Algérie, il y avait les prémices du mouvement national, il y avait la création du PPA par Messali en 1936, mais aussi la création du journal La République par Ferhat Abbas. On lisait et on s’informait, mais on était très jeunes. Quand je suis arrivé à l’âge adulte, que j’ai été mobilisé à Kenitra, au Maroc, où il y avait déjà le mouvement national de Hassan II. Il y avait donc l’idée de lutte. A notre arrivée en France et après tout ce qui s’est passé, beaucoup d’entre nous sont morts. A notre exigence de liberté, on nous répond que nous ne serions pas plus que des esclaves, chose que nous avons totalement balancée. Ma famille a balancé cette idée et s’est opposée même à mes oncles maternels qui étaient de l’autre côté de l’administration. En 1945-46, après la Deuxième Guerre mondiale, mon oncle maternel s’était porté candidat administratif et nous on soutenait le candidat de l’administration, et cela va plus loin. Je me rappelle, comme j’étais l’aîné de mes frères, que ma mère me demandait l’autorisation d’aller chez son frère qui devait marier son fils. Je lui disais : «Non tu ne vas pas y aller, ce sont nos adversaires.» Et ce n’est que bien plus tard, quand je suis devenu mentalement plus mûr, que je me suis dit comment moi à 20 ans j’interdis à ma mère d’aller voir son frère. C’est pour vous dire que les conditions à l’époque étaient très serrées. Dans le parti aussi, on a eu une période très difficile avec ce qu’on appelait la crise berbériste en 1949. J’étais avec mon frère Madjid, l’aîné. On avait deux frères lycéen et étudiant qui avaient été mis en prison et dénoncés par notre oncle maternel comme étant PPA et nationalistes. La crise la plus importante a été celle de 1949, le problème s’était posé et on disait que l’Algérie est algérienne. Que tous les Algériens doivent seulement dire qu’ils sont Algériens. Chose que nous avons discutée avec Lakhdar Benkhedda qui était secrétaire général du PPA après Lahouel Hocine. Je l’ai vu à maintes reprises afin d’essayer de trouver une solution à cette crise, mais on n’a pas voulu nous entendre et ça a été la rupture. Nous nous sommes donc retirés du parti et on n’est revenu qu’au déclenchement de la révolution.

Cette crise berbériste a-t-elle eu des retombées plus tard après le déclenchement de la guerre ; s’est-elle perpétuée en fait ?
Elle s’est perpétuée. Prenons l’exemple de Krim Belkacem qui était un petit responsable de la Kabylie. Quand il y a eu la crise de 1949, il était venu à Tizi Ouzou et plus précisément à Tizi Rached où il a tiré lui-même sur un militant. Ce dernier était venu avec mon frère le pharmacien dans la région pour tenir une réunion et dire que nous voulons une Algérie algérienne. Moi-même j’ai rencontré Krim au marché hebdomadaire au lendemain de cet acte, et il m’a dit que s’il avait trouvé mon frère, il l’aurait tué. Il y a eu aussi l’arrestation des membres du comité central Ouali Benaï et Ould Hamouda, ce qui a causé la rupture totale. Nous n’avions gardé le contact qu’avec ceux qui avaient pris le maquis comme Amar Chikh qui avait pris le maquis en 1947 pour avoir cassé l’urne. Est-ce que l’Algérie a souffert pendant la guerre de libération de cette coupure ? Oui. Quand je suis allé à Tunis, j’ai rencontré Benkhedda à qui j’ai demandé pourquoi avoir condamné et exécuté Benaï Ouali, il m’a dit vous voulez encore revenir à cette histoire de 49 au berbérisme. Il y a donc eu des séquelles très graves qui sont restées même après l’indépendance jusqu’au printemps 1980. En 1961, à ma sortie du camp zéro, j’ai été invité par Krim à me rendre à Tunis. Ce dernier m’a dit : «C’est maintenant que j’ai compris qu’un Kabyle ne serait jamais président du GPRA.» A l’époque, on lui a préféré Ferhat Abbas, alors que Krim était plus qualifié sur le plan militaire. Même Abane Ramdane était contre le berbérisme. Il me reprochait toujours d’être berbériste et pourtant c’est lui qu’on a décrit comme berbériste après et exécuté. Il y avait donc une situation très difficile avant et après 1954.

Vous évoquez Abane ; pourquoi son personnage est-il toujours sujet à polémique ?
J’ai connu Abane après le congrès de la Soummam. Le congrès avait créé d’abord des wilayas et puis des grades, c’était grave car c’est à ce moment là que les militaires ont pris le dessus. Parce que avant, nous étions tous des militants et affectés chacun à une mission. Moi j’étais militant d’abord à Aïn El Hammam et après on m’a affecté à Alger, puis en France, puis j’ai été à l’UGTA. On était tous militants de la même manière, mais le congrès de la Soummam a créé des grades et c’était la catastrophe. Ce que je reproche aussi au congrès, c’est d’avoir demandé individuellement à tous les partis de démissionner. Ferhat Abbas devait dissoudre l’UDMA et d’autres devaient faire de même, ce qui a laissé place au parti unique. C’était donc la dictature. Alors qu’on pouvait constituer un conseil national où tous les partis pouvaient venir en tant que partis. Et même à l’indépendance, pourquoi se réunir à Tripoli ? De plus, qui se sont réunis à Tripoli ? Des anciens colonels qui ne représentaient plus l’intérieur du pays. Ils ont voulu, c’est-à-dire l’état-major de l’armée sous Boumediene et même sous Ben Bella, avoir une structure du bureau politique du FLN au-dessus du GPRA qui avait obtenu l’indépendance. Ils l’ont fait à Tripoli pour prendre le pouvoir à Alger. Mais il y a une question qu’on doit se poser aussi : avons-nous lutté pour la libération du pays ou du citoyen ? On a libéré le pays, mais on n’a pas libéré l’homme. L’Algérie a fait libérer les pays africains avec le slogan qui parle du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Eh bien, ce droit est devenu le droit de l’Etat à disposer de son peuple. On a eu le drapeau, on a eu l’indépendance, mais on n’a pas eu la liberté que ce soit pour la femme ou pour l’homme. C’est ce que nous avons reproché dès le départ… En 1976, Boumediene avait fait une Déclaration universelle des droits des peuples pour l’opposer à la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dans son article 7, il est dit que les droits de la personne humaine sont rattachées au droit des peuples, ce qui veut dire enlever toute autonomie à la personne humaine. Le problème, c’est que nous avons lutté pour la libération du peuple, mais nous ne l’avons pas libéré… Il y a eu la gloire de l’indépendance du pays, mais il reste la lutte pour la liberté. La liberté peut regarder la gloire en face, car c’est par elle que viendra la démocratie.

Quel regard portez-vous sur la manière dont la guerre de libération a été menée ?
Quelle était la différence entre nous les Tunisiens et les Marocains sur le plan du mouvement national. En Tunisie, c’est le parti du néo-Destour qui est passé à la résistance. Au Maroc, c’est l’Istiklal qui est passé à la résistance, mais en Algérie ce n’est pas le PPA/MTLD qui est passé, il y a eu, comme vous le savez, les deux tendances, l’une messaliste par ce que Messali voulait jouer le grand chef, et les centralistes sous la coupe de Benkhedda. Et ce sont les jeunes activistes du CRUA, de jeunes militants comme Krim Belkacem, Boudiaf, Benboulaïd et d’autres qui ont déclenché la révolution, alors que le PPA comptait des cadres, des médecins, des docteurs, des ouvriers. Donc, ce n’est pas le parti en tant que parti qui est passé à l’action armée, mais de jeunes militants, ce pour quoi il y a eu ensuite beaucoup d’erreurs. On peut reprocher deux choses à la révolution algérienne. D’abord, ce n’est pas une révolution que nous avons menée, mais une guerre de libération, et la différence est que dans une révolution, on fait en sorte qu’un ordre politique, économique, social et culturel disparaisse pour être remplacé par un autre ordre révolutionnaire. Or, nous on a fait disparaître l’ordre colonial, mais on ne l’a pas remplacé par un autre ordre qui devait libérer le peuple et libérer le citoyen et nous ne sommes pas arrivés à le faire. Sur le plan humain, il faut savoir que la révolution française a fait du cerf un citoyen, la révolution russe a fait du citoyen un camarade, nous on s’appelait tous frères et sœurs, et nous n’avons pas échappé à ce que les autres révolutions ont engendré : «la mort». La révolution française a créé les droits de l’homme, mais aussi la terreur et la charrette. Dans la révolution russe, Lénine disait : «Il ne faut pas franchir la ligne de sang, mais ils se sont tués.» Eh bien, nous aussi, on s’est entretués. Pourquoi ? Eh bien, les chefs des wilayas étaient de petits cadres. Prenons l’exemple de Bitat qui, au moment où les six devaient passer à l’action, a refusé de prendre la wilaya de Constantine alors qu’il, venait de là-bas. C’est Didouche qui est d’Alger qui a été envoyé à Constantine ou il ne connaissait personne. Bitat était à Haouch Grau à Boufarik et il ne connaissait personne. C’est pour vous dire que ce n’était pas des cadres nationaux, ce qui a fait qu’il y a eu ces histoires d’opposer les wilayas les unes aux autres. Sur ce plan, le congrès de la Soummam a marqué une avancée dans le sens où il a contribué à unifier les rangs. Mais il y a eu des fautes, les gens de l’extérieur ne voulaient pas marcher comme Ben Bella. Aussi, l’absence de la wilaya 1, mais le grand reproche à faire au congrès, c’est la création des grades. Après 1956, c’est l’armée qui se faisait obéir par les armes, le militaire a pris le dessus sur le politique déjà avant 1962. D’autres erreurs aussi, la grève des huit jours par exemple. A l’époque, j’étais responsable de l’UGTA auprès du CCE, je me suis battu avec Abane Ramdane pour lui dire pourquoi obliger tout le peuple à faire grève. A l’UGTA, nous avions quelques 103 000 militants à Alger représentant quatre grands syndicats qui étaient les dockers, les cheminots, les transports urbains RSTA et l’EGA. Nous avions demandé à ce que ces syndicats fassent grève pendant 48 heures pour dire que le FLN est le seul représentant authentique et unique du peuple algérien. Cela devait avoir un impact important avec l’arrêt du transport, l’absence de de lumière à Alger et la cessation de l’activité au niveau du port.
Mais on a décidé que se soit tout le peuple qui fasse la grève, ce qui a abouti à l’arrestation de beaucoup de militants dans toute l’Algérie et c’est là qu’on a ouvert tous les camps de sûreté. c’était une catastrophe. Autre grande erreur, la grève des étudiants du 19 mai 1956. Elle a certes été utile, mais malheureusement, elle s’est terminée avec la «Bleuite» où 2 812 étudiants sont morts. Pendant cette période, quand Amirouche dirigeait la wilaya 3, le colonel Si Mohand Oulhadj a été désigné pour présider le tribunal militaire. Il a fait passer quelqu’un de chez moi, le capitaine Abdelkader. Ce dernier lui avait dit j’ai collaboré avec la France. Si Moh Oulhadj s’est étonné devant le capitaine comment un militant de la première heure comme ce dernier, membre de l’OS, aurait pu collaborer avec la France. Alors, Abdelkader lui répond : «Je n’ai jamais trahi mon pays, mais si tu veux me condamner à mort, fais-le. Je ne pourrai pas supporter de passer sous la torture.» Car à l’époque ceux qui niaient avoir collaboré devaient passer sous la torture. Pour vous dire que nous-mêmes on a torturé et on a tué 2 812 jeunes étudiants, surtout des lycéens. La plupart de ces jeunes étaient des fils de paysans, même s’il y’avait quelques fils de notables et de commerçants, de kaïds, mais la plupart étaient des enfants de paysans qui étaient instruits, représentant donc une menace pour les gens qui avaient pris le maquis et n’étaient pas instruits. Ces derniers se sont dit qu’ils allaient prendre leurs places et ce fut la chatte qui dévora ses petits. Bref, toutes les révolutions sont passées par des histoires comme ça, mais avec l’indépendance le pouvoir a été pris par la force.

Pensez-vous que l’histoire de la guerre de libération a été écrite ou à moitié écrite ou alors pas encore écrite ?
Il y a des essais aujourd’hui. A un moment donné, seuls les Français écrivaient sur la guerre. Puis avec Mohammed Harbi et Mahfoud Kaddache, il y a eu des écrits. Ensuite, des personnes ont commencé à écrire leurs Mémoires, chacun apportant son témoignage. Il faudrait qu’on laisse les gens écrire librement sans les orienter. Depuis Ben Bella et Boumediene, on a toujours orienté les écrits sur l’histoire. Même aujourd’hui, on continue à orienter. Il faut à mon sens une ou deux générations pour que l’histoire soit réellement écrite. Toutefois, pour ce faire, il faut des matériaux, parce que des gens comme nous disparaissent. Je vais avoir 84 ans… On aura quoi demain ? Il faut faire appel à tout le monde. Si vous comptez sur les organes officiels comme l’ONM, eh bien ils vont écrire, mais en tirant toujours du côté du pouvoir. Il faut attendre une autre génération. A l’époque de la guerre de libération, nous étions tous faits pour détruire le colonialisme. Je me rappelle en Kabylie, nous faisions 14 à 15 km à pied pour nous réunir. On partait à 20 heures, on arrivait au lieu de la réunion à minuit et on repartait à l’aube pour ne pas être repérés. On était orientés pour détruire, mais pas pour construire. Ceux qui construisent, c’est vous, c’est la génération de l’indépendance. Le problème, c’est que les anciens s’agrippent toujours au pouvoir et n’ont pas toutes les capacités intellectuelles pour gérer à un niveau national. La source de ce mal est d’avoir crée l’ALN avec des colonels, des commandants… Ils ont tout accaparé, ils avaient une force de frappe entre leurs mains. La dissolution des partis a été une grave erreur. A l’indépendance, la mission du FLN devait se terminer. Le FLN était un front qui a mené à l’indépendance, et en 1962, on aurait dû permettre aux gens de se constituer en partis politiques, mais avec ceux qui sont rentrés de l’extérieur et Ben Bella qui a fait le pantin, nous sommes arrivés à la situation que vous connaissez. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase terminale du départ pris en 1962. Bouteflika est en train de finir le système créé par Boumediene. Actuellement, il faut se battre pour la liberté .
Propos recueillis par Nadjia Bouaricha