La situation de la femme algérienne est «dramatique»
Le CLA appelle à l’application de la Constitution
La situation de la femme algérienne est «dramatique»
El Watan, 10 mars 2013
Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) fait un véritable plaidoyer auprès du gouvernement et des pouvoirs publics, en général, pour l’amélioration des conditions dans lesquelles évoluent les femmes travailleuses.
Dans une déclaration rendue publique à l’occasion du 8 Mars, ce syndicat, tout en rappelant les efforts fournis par l’Etat pour l’amélioration de la condition féminine, pointe du doigt les insuffisances et les discriminations qui font que la femme «souffre toujours le martyre aussi bien sur le lieu du travail que dans son propre foyer». Pour le CLA, «La Constitution algérienne de 1999 inscrit dans ses textes l’égalité civile, politique sociale et salariale, mais celle-ci ne s’est pas encore matérialisée jusqu’à nos jours.
Ce fait engendre la discrimination sociale à l’intérieur d’une même collectivité et plonge la population dans le désarroi», peut-on lire dans le même document. Le syndicat se joint donc aux cris d’alarme lancés par des représentantes des femmes quant à l’absence de prise en charge adéquate des enfants durant les heures de travail et l’inexistence des services d’assistance à domicile, entre autres lacunes, ce qui pénalise la femme, contrainte à fournir des efforts inégalables pour la prise en charge de son foyer tout en assumant ses tâches professionnelles.
Cri d’alarme
Le CLA dresse un bilan de la situation de la femme algérienne. «La condition sociale de la femme algérienne est dramatique, elle n’est sollicitée que dans la mesure où l’on en tire profit, sinon elle ne jouit d’aucune considération dans la société. La femme algérienne qui a lutté contre le colonialisme français doit continuer son combat aujourd’hui afin d’arracher ses droits et faire entendre sa voix», soutient le CLA qui lance un appel aux «décideurs» à revoir le statut de la femme mentionné dans la Constitution. «Nous vous rappelons que la femme fait partie intégrante de la société et nul ne peut lui ôter ce droit. La Journée internationale de la femme n’est qu’un prétexte pour réaffirmer sa volonté de lutter sans relâche pour reconquérir ses droits et s’élever contre toute forme de discrimination.
Elle exige aussi l’égalité entre les deux sexes dans les droits et dans les devoirs, même si le gouvernement en place affiche une volonté en la faveur de la femme, elle reste sans résultat concret. Cette conséquence nous la déduisons des choix politiques du gouvernement en ce qui concerne les nouvelles restrictions en matière d’emploi public, où la femme est largement présente ; ces restrictions pénalisent les femmes qui assurent l’essentiel des responsabilités familiales», écrit le CLA. Il est à rappeler que plusieurs secteurs de la Fonction publique ont tendance à se «féminiser». Dans le secteur de l’éducation seulement, les statistiques indiquent une hausse des effectifs féminins. «Nous sommes aujourd’hui à égalité, mais si l’on prend les moins de 15 ans d’ancienneté, les femmes y sont à plus de 60%», indique Iddir Achour, membre du bureau de ce syndicat.
Fatima Arab