Les femmes sous-représentées dans la sphère économique

Elles ne sont que 19% à travailler

Les femmes sous-représentées dans la sphère économique

Le Soir d’Algérie, 8 novembre 2017

Représentant un taux important au niveau des universités, les femmes restent néanmoins peu visibles dans la sphère économique. Elles ne sont que 19% à être actives notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation ou de la justice. De l’avis même de Mourad Medelci, beaucoup de chemin reste à faire pour atteindre la parité.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Si l’article 36 de la Constitution consacre la parité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi, sa mise en application effective reste toujours du domaine du vœu pieux. En organisant hier un séminaire régional sur la femme et le marché de l’emploi, le Conseil constitutionnel ouvrait le débat autour de la question. Son président a reconnu que les défis à relever en la matière étaient nombreux. Mourad Medelci affirme, en effet, que l’Algérie comme d’autres pays d’ailleurs œuvrent en faveur de l’égalité mais que «beaucoup reste à faire». La mise en œuvre de l’article 36, dit-il, «nécessitera des mécanismes particuliers et la participation d’un plus grand nombre d’acteurs», ajoutant que «l’Etat doit relever un défi important» et qu’il était «désormais désigné comme initiateur et responsable». La ministre de la Solidarité a, pour sa part, déploré le fait que même si les filles étaient meilleures dans les différents paliers de l’enseignement et arrivaient en nombre plus important à l’université, la représentativité féminine dans la sphère économique restait toujours en-deçà de ce qu’elle devrait être. Présente à ce séminaire en tant que modératrice, Souad Bendjaballah a mis le doigt sur les nombreuses entraves qui empêchent d’atteindre un semblant de parité. Elle explique que même lorsque les Etats ratifiaient des conventions en faveur de l’égalité, ils finissaient toujours par n’appliquer que les dispositions qui leur conviennent. Leur arsenal juridique, déplore-t-elle, s’articule rarement autour du système normatif international. Résultat : en dépit de la féminisation de l’administration par exemple, beaucoup de contraintes sont imposées aux femmes entravant l’évolution de leurs carrières. L’absence de partage des tâches, l’accès aux transports, les horaires imposées par les écoles ne favorisent pas l’épanouissement des femmes dans leur travail et freinent leur évolution professionnelle. Il est nécessaire, dit-elle, de réfléchir à des mécanismes devant mener à réduire la déperdition en cours de carrière sans compter ceux devant permettre aux femmes d’être plus visibles dans le secteur économique où elles sont surtout présentes dans l’informel donc privées d’accès à la protection sociale. Deux jours durant, les représentants de plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée confronteront leurs expériences en matière d’égalité à l’occasion d’un séminaire organisé en collaboration avec la Commission de Venise.
N. I.