Les femmes entrepreneures ne représentent que 7,6%

Elles font face aux contraintes sociales et administratives

Les femmes entrepreneures ne représentent que 7,6%

Le Soir d’Algérie, 11 décembre 2016

Les femmes occupent uniquement 7,6% de la sphère entrepreneuriale algérienne, soit un petit nombre de 130 416, a déclaré hier la présidente du Réseau algérien des femmes d’affaires (Rafa), Samira Hadj Djilani, lors du premier forum national dédié à l’entrepreneuriat féminin. Il s’agit de la première rencontre qui a réuni les centaines de femmes adhérentes à ce réseau qui aura bientôt une année d’existence.
Naouel Boukir – Alger (Le Soir) – S. Djlani a assuré que cet événement compris dans la convention cadre signée avec l’Ansej (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes) ne sera pas la seule manifestation pour l’année en cours puisqu’elle affirme qu’un programme de tournées au niveau des universités est prévu à partir de ce mois afin de «vulgariser et de cultiver l’esprit entrepreneurial chez les jeunes universitaires». Dans le même sens, des formations seront également organisées dès ce 17 décembre. Par ailleurs, chacune des femmes présentes au forum incarne une success story entrepreneuriale, que ce soit dans la cosmétique, le recyclage, l’édition ou la haute couture. Mais chacune d’elles matérialise également des expériences et des parcours pas toujours joyeux. En effet, contrairement à son homologue homme, la femme entrepreneure algérienne fait face à une double contrainte sur le terrain. Outre les freins administratifs classiques, «la femme chef d’entreprise est mal vue» a fait observer la présidente du Rafa. Assurément, les témoignages des femmes participantes ne versent pas tous dans ce cas de figure. Toutefois, le regard de la société sur la femme entrepreneure indépendante pèse beaucoup sur celle-ci mais son audace et son ambition font que «nous sommes chaque jour de plus en plus nombreuses», ont soutenu les intervenantes. Ces dernières se veulent également à travers leur réseau être «une force de proposition» afin d’inciter le gouvernement à «revoir le code de l’investissement, le système fiscal et parafiscal, déblayer les entraves administratives, mettre à niveau les textes réglementaires et faciliter l’accès au foncier ainsi que les procédures liées à l’exportation». Cette journée d’étude a été l’occasion de dresser ces recommandations afin que les pouvoirs publics agissent pour améliorer l’environnement économique et le climat des affaires si une volonté dans ce sens est bien présente.
N. B.