Dénonciation des actes de harcèlement sexuel
Dénonciation des actes de harcèlement sexuel
Pour une meilleure protection des témoins
Le Jeune Indépendant, 8 mars 2009
La commission nationale des femmes travailleuses algériennes a, dans une déclaration adressée au premier responsable du secteur de la justice, sollicité la protection morale et matérielle des témoins dans les affaires liées à des délits de harcèlement sexuel. Au regard de la gravité et de l’ampleur de ce phénomène constituant un obstacle majeur à la promotion des femmes, notamment sur les lieux de travail, la législation algérienne a fixé de nouvelles dispositions relatives à l’incrimination et aux sanctions de ce type de délit, en amendant le code pénal à travers l’introduction d’un article 341 bis, en date du 10 novembre 2004. «Cette nouvelle disposition de la loi initiée par le département de la justice constitue une condamnation du harcèlement sexuel et surtout une mise en garde aux agresseurs», souligne la commission nationale des femmes travailleuses algériennes. Et de préciser que «le principal objectif est d’offrir aux victimes des moyens légaux pour leur défense», ajoutant que «les victimes de harcèlement sexuel sont confrontées à des obstacles résultant de la nature des règles générales de droit pour l’établissement de la preuve ainsi que de l’absence de protection légale des témoins».
Dans le même contexte, la commission nationale des femmes travailleuses, par le biais du centre d’écoute et d’aide aux femmes victimes de harcèlement sexuel, lance un appel au ministre de la Justice pour que soient «assurées des garanties légales aux plaignantes ainsi qu’à ceux qui s’opposent à cette forme de violence, notamment sur les lieux de travail», soulignant que «le respect de la dignité des femmes est la condition sine qua non d’un travail décent».
La commission interpelle également M. Belaïz à l’effet de «répondre aux attentes suscitées par sa lettre du 15 mars 2003, relative à la protection des témoins que ce soit lors du déroulement du procès où dans l’exercice de leurs fonctions», soulignant que ces derniers peuvent facilement perdre leur emploi pour cette raison, notamment lorsque qu’ils occupent des postes de responsabilité.
Redouane Hannachi