Haddad postule pour le rachat d’Air Méditerranée

LA COMPAGNIE FRANÇAISE EST EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE

Haddad postule pour le rachat d’Air Méditerranée

Le Soir d’Algérie, 4 novembre 2015

L’espace aérien algérien pourrait à nouveau s’ouvrir aux compagnies privées nationales. Et c’est à Ali Haddad, l’homme d’affaires algérien qui préside l’association patronale Forum des chefs d’entreprises (FCE), que reviendrait cette «première» depuis le retrait du certificat de navigation à Khalifa Airways.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’affaire concerne en fait la compagnie Air Méditerranée placée en redressement judiciaire depuis le mois de janvier dernier. Privée de moyens financiers, la société tente depuis de longs mois de trouver un repreneur.
Selon Tour-Mag, le richissime homme d’affaires algérien figure ainsi parmi les candidats à cette reprise «en vue d’une éventuelle entrée dans le capital de la compagnie à hauteur de 49%».
La même source révèle que
Me Caviglioni, l’administrateur judiciaire en charge du dossier de la compagnie, a annoncé le «dépôt d’une offre de reprise» par Ali Haddad. Mais le président du FCE n’est, cependant, pas le seul candidat en lice. Il fait partie d’une liste de personnes qui ont toutes été auditionnées ce lundi 2 novembre par le tribunal de commerce de Tarbes afin d’étudier des propositions multiples avant d’entériner l’offre.
La décision finale ne sera pas connue avant la fin du mois, mais on annonce d’ores et déjà que Haddad devra aller plus loin dans son offre jugée «très incomplète» ajoute Tour-Mag qui cite les membres du comité d’entreprise d’Air Méditerranée. Ces derniers ont, en outre, déclaré qu’ils doivent le rencontrer prochainement pour discuter de son offre «projet, organisation future, financement, résultats prévisionnels attendus…», l’objectif de la société étant de pérenniser son activité et les emplois qui y sont liés».
Au plan interne, l’on sait que l’ouverture de l’espace aérien au privé n’a pas été évoquée par le gouvernement algérien depuis l’affaire Khalifa Airways.
Ce dernier, on s’en souvient, avait retiré le certificat de navigation de cette compagnie pour «krach financier» et «non-gestion au sein de la compagnie».
Dès son arrivée, Ali Haddad a cependant tout mis en œuvre pour déverrouiller le dossier afin de réaliser un rêve dont il ne s’est jamais caché : détenir une compagnie aérienne privée. En janvier dernier, le président du FCE a évoqué le sujet avec le ministre des Transports. A l’issue de cette rencontre, Amar Ghoul a annoncé qu’une loi autorisant les compagnies privées d’accéder au marché du transport aérien était en préparation. Selon lui, il s’agit d’une série de procédures comprenant, entre autres, un nouveau cahier des charges devant régir l’entrée des compagnies internationales et sécuriser l’ouverture de l’espace aérien, ajoutant que l’opération devait être cependant gérée en tirant les leçons du passé. Allusion claire à l’affaire Khalifa.
Les propos du ministre du Commerce avaient été interprétés comme étant le résultat de pressions ouvertes de Ali Haddad sur le gouvernement pour l’ouverture de l’espace aérien au privé, un sujet qu’il n’a d’ailleurs jamais manqué de mettre sur le tapis, voire d’imposer depuis son arrivée à la tête du Forum des chefs d’entreprises. Le fait d’avoir postulé ouvertement au rachat d’Air Méditerranée indique, a priori, que le dossier est déverrouillé et que le candidat à la reprise de cette compagnie aérienne bénéficie des garanties nécessaires pour entamer son vieux projet.
Se peut-il, en effet, que Ali Haddad puisse reprendre Air Méditerranée, dans le cas où son offre serait retenue par la société et le tribunal de Tarbes, s’il n’avait pas reçu les garanties de pouvoir s’introduire dans l’espace aérien algérien ? Il ne reste plus qu’à attendre l’officialisation de l’autorisation de la loi sur le transport aérien.
A. C.