Nucléaire civil: Huit gisements d’uranium ouverts

Nucléaire civil: Huit gisements d’uranium ouverts

par Amine L., Le Quotidien d’Oran, 11 août 2009

L’Algérie veut devenir un pays stratégique pour l’industrie nucléaire civile. Huit gisements d’uranium sont ouverts à la prospection et/ou à l’exploitation.

L’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) poursuit sa politique d’appel d’offres pour la délivrance de titres miniers (prospection et exploration) sur le domaine algérien en lançant, dimanche dernier, l’une de ses plus importantes opérations portant sur 20 sites d’or et d’uranium situés à Tamanrasset et à Illizi. Il s’agit du quatrième appel à manifestation d’intérêt cette année, ce qui porte le total des adjudications déjà réalisées par l’ANPM à 26 depuis 2002.

Deux des 20 sites concernés par l’appel à manifestation d’intérêt sont destinés à l’exploitation, le reste est dédié à la prospection. La date limite de dépôt de la demande de pré-qualification est fixée au 22 octobre 2009. Si le candidat est qualifié, il pourra soumissionner aux appels d’offres qui seront lancés le 6 décembre 2009. Les personnes morales étrangères ainsi que les personnes morales privées ou publiques algériennes intéressées sont invitées à exprimer leur intérêt pour être pré-qualifiées à participer aux appels d’offres pour l’exercice des activités de prospection ou d’exploration minière, en partenariat avec le Holding Sonatrach Activités Industrielles Externes Spa (AIE Spa). Dans le cas des investissements étrangers, le cahier des charges de l’ANPM a introduit l’obligation, pour les sociétés retenues, d’accorder à Sonatrach une participation minimum de 15% dans le capital de la société de droit algérien qui sera créée dans le cas de l’exploitation du gisement.

Parmi les sites qui sont proposés à la prospection de l’or, 2 sont situés dans la wilaya d’Illizi et les 8 autres dans la wilaya de Tamanrasset. Un site d’or et d’uranium, proposé aussi à la prospection, est situé dans la wilaya de Tamanrasset. Huit sites d’uranium proposés à la prospection sont situés dans la wilaya de Tamanrasset. Concernant l’exploration, l’ANPM propose deux sites contenant de l’or, situés dans la wilaya de Tamanrasset. L’activité minière s’est diversifiée avec l’arrivée d’entreprises étrangères sur un domaine très riche en matières minérales. 26 sites avaient été ouverts, récemment, à la concurrence pour l’exploration ou la prospection de substances minérales comme le zinc, le plomb, l’or et le diamant, le cuivre et le molybdène. L’ouverture de l’activité minière au privé, après la fin du monopole public de la Sonarem, a apporté des résultats appréciables, jusque-là éclipsés par ceux plus spectaculaires de la recherche-exploration dans les hydrocarbures.

Un minerai disponible dans le sud de l’Algérie fait l’objet d’une attention accrue, l’uranium. Pour la première fois de son histoire, l’Algérie met à concurrence l’exploration et l’exploitation des gisements d’uranium. L’Algérie s’apprête à lancer un programme de construction de centrales nucléaires civiles pour la production d’électricité. La première centrale devrait être construite à l’horizon 2020, selon les prévisions. Les réserves d’uranium de l’Algérie sont estimées à près de 30.000 tonnes, selon le ministère de l’Energie. De quoi alimenter deux centrales nucléaires de 1.000 mégawatts durant une soixantaine d’années. La demande mondiale en énergie est en forte hausse et le prix de l’uranium est passé de 15 à 80 dollars le kilo en l’espace de quatre ans. D’où le fort intérêt qu’affiche l’Algérie pour développer l’énergie nucléaire. Concernant l’uranium, «les opérateurs intéressés (…) doivent justifier de plus de cinq ans d’activité dans l’exploitation de cette substance», en plus d’autres critères sur leurs capacités et leur expertise et les projets auxquels ils ont participé.

Autre métal précieux: l’or. L’Algérie occupe la 21e place du classement mondial des pays détenteurs de réserves officielles en or, selon un rapport publié, hier, par le Conseil mondial de l’or, une organisation internationale basée à Londres. Le volume du stock du pays en or était évalué à 173,6 tonnes à la fin décembre 2008. Les réserves en or de l’Algérie sont évaluées à 26.700 t à fin 2008, représentant 3,6% de l’ensemble de ses réserves internationales. L’Algérie est en pole position sur le continent africain. Elle n’est devancée dans le monde arabe que par le Liban. La production d’or de l’Algérie a atteint 720 kilos en 2008, soit un chiffre d’affaires de un milliard de dinars, selon les statistiques récentes de l’entreprise nationale d’exploitation des mines d’or (Enor). Toutefois, seulement une quantité dérisoire de 4 kilos a été écoulée sur le marché local, alors que la totalité de la production a été exportée vers la Suisse, a fait savoir l’Enor. Au premier semestre 2009, les exportations d’or en Algérie ont connu une hausse de plus de 72%, par rapport à la même période de 2008, indiquent les dernières statistiques des Douanes algériennes. La valeur de l’or exportée durant la période considérée a atteint 14 millions de dollars, contre 8,17 millions au cours du premier semestre de l’année précédente, selon la même source.