Le FMI et le taux de change du dinar
par B. M., Le Quotidien d’Oran, 7 septembre 2008
Après la Banque d’Algérie, c’est le Fonds monétaire international (FMI) qui vient réaffirmer que le taux de change effectif réel du dinar algérien est «proche de son niveau d’équilibre». Se basant sur les dernières consultations menées avec l’Algérie au titre de l’article IV de ses statuts, le FMI a soutenu, hier, que sa dernière note d’information soulignait clairement que le Conseil d’administration de cette institution de Bretton Woods considère que «le taux de change effectif réel du dinar est proche de son niveau d’équilibre». Il s’agit d’une note d’information qui consigne la position du FMI à l’issue des consultations menées en application de l’article IV de ses statuts qui demandent à chaque pays membre de discuter régulièrement (une fois par an) avec les services du Fonds des questions liées au taux de change. La semaine dernière, la Banque d’Algérie avait rendu public ce même constat tiré des résultats des différentes études et évaluations menées sur la politique du taux de change. Cette stabilité du dinar offre, selon la note d’information publiée par la Banque d’Algérie, une «visibilité à long terme» en matière de décisions stratégiques d’investissement. La stabilisation du taux de change effectif réel de long terme du dinar a pour but de stimuler les investissements nationaux et étrangers par la réduction des incertitudes en matière de prix et d’encourager les exportations par le confortement de la compétitivité externe. La Banque centrale a expliqué dans son document que la politique de change de l’Algérie a pour objectif, depuis la seconde moitié des années 1990, la stabilisation des taux de change effectif réel de long terme du dinar à sa valeur d’équilibre déterminée par les fondamentaux de l’économie nationale. C’est au cours de la même période que le marché interbancaire des changes a été mis en place permettant une détermination flexible des cours de change, avec l’intervention de la Banque d’Algérie et des banques et établissements financiers, intermédiaires agréés.
Dans le cas de l’Algérie, le taux de change effectif réel est un indicateur synthétique englobant les échanges commerciaux de l’Algérie avec quinze de ses principaux pays partenaires commerciaux représentant 88 % des échanges globaux. La méthode de calcul est fondée sur la détermination d’un indicateur de compétitivité sur la base de la pondération des taux de change nominaux des pays partenaires et de leurs indices des prix à la consommation par leurs poids relatifs dans les échanges commerciaux avec l’Algérie. Le chef de division du Département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI, M. Domenico Fanizza, avait déclaré lors de sa visite à Alger au mois de novembre dernier que «l’approche flexible telle qu’adoptée par la Banque d’Algérie en matière de taux de change du dinar est un important acquis». L’Algérie a connu, dans le passé, une longue période de déséquilibres financiers et d’ajustements corrélatifs qui ont été dommageables pour la croissance et le développement économiques.
La stabilité du taux de change effectif réel à son niveau d’équilibre de long terme est un élément important de l’amélioration de l’environnement des investissements. Cela constitue un important ancrage à la mise en oeuvre des projets d’investissement et permet aux opérateurs économiques d’asseoir durablement leur compétitivité externe.
Le conseil du FMI a encouragé «les autorités (algériennes) à continuer à gérer le taux de manière flexible, tout en mettant en oeuvre des politiques visant à accroître la productivité et la diversification économiques». Il a également considéré que la conduite de la politique monétaire par la Banque d’Algérie «a permis d’absorber l’excès de liquidités dans le système bancaire et aide à maintenir l’inflation sous contrôle, malgré la hausse des prix des produits alimentaires».